Type to search

Actualités Autres

Article IV : Le FMI recommande une réforme de la politique monétaire

Share
Politique monétaire : vers le statu quo | business-magazine.mu

La Banque Centrale justifie la création de la Mauritius Investment Corporation (mic) comme une mesure de dernier recours pour maintenir la stabilité financière. Une mesure non conventionnelle qui, selon le rapport sur l’article iv du fonds monétaire international, était nécessaire. Mais, aujourd’hui, la Banque de Maurice doit renoncer à la propriété de la MIC. Celle-ci pourra soit être intégrée à la Banque de Développement de Maurice, soit être reprise par le gouvernement.

Le rapport du FMI fait ressortir que les autorités ont considéré la création de la MIC comme une mesure de dernier recours pour faire face à l’impact de la pandémie sur les entreprises d’importance systémique et viables, et pour veiller à ce que le système financier reste sain et stable en ces temps de turbulences. Selon la Banque centrale, si ces entreprises n’avaient pas été soutenues, elles auraient eu des difficultés à honorer leurs obligations financières, ce qui aurait eu un impact négatif sur le secteur bancaire. La BoM est catégorique sur le fait que la MIC a contribué au maintien de la stabilité financière et que l’institution fonctionne indépendamment de la Banque centrale et dispose d’un conseil d’administration et d’un comité d’investissement indépendants.

En l’absence d’une telle mesure, les autorités disent avoir estimé que la contraction économique aurait été beaucoup plus importante, avec un taux de chômage nettement plus élevé. Effectivement, selon leur analyse, si les entreprises d’importance systémique n’avaient pas été soutenues, cela aurait entraîné des défaillances importantes dans leur fonctionnement, causant des pertes d’emplois. Par conséquent, la MIC a contribué à éviter les retombées de la contraction du secteur réel sur le système bancaire. «Avec le début de la pandémie, les autorités ont compté sur les principales recommandations politiques du FMI. Celles-ci se concentraient sur la protection des personnes touchées et des entreprises impactées avec des mesures fiscales, monétaires et réglementaires ciblées en vue de protéger l’emploi, de contenir les défaillances et les faillites d’entreprises, et de garantir que le système financier disposait de liquidités suffisantes tout en préservant la capacité de production du pays. Ainsi, les autorités ont rapidement déployé une série de mesures, tant conventionnelles que non conventionnelles, pour préserver la stabilité économique et financière du pays», souligne Aivo H Andrianarivelo, Executive Director du FMI pour Maurice.

D’un autre côté, tout en reconnaissant la volonté des autorités d’utiliser les ressources de la BoM pendant la crise, les services du FMI ont souligné que la propriété de la BoM sur la MIC menace l’indépendance de la Banque centrale et remet en question l’intermédiation du secteur financier. La mission recommande donc que, pour la transparence fiscale, les dépenses qui sont fondamentalement de nature fiscale soient entreprises par le gouvernement ou les agences gouvernementales. D’où la proposition d’intégrer la MIC à la Banque de Développement de Maurice ou qu’elle soit reprise par le gouvernement.

RECAPITALISER LA BOM

La mission recommande également que le financement de la MIC soit assuré par le biais du processus budgétaire et que la BoM s’abstienne de toute opération quasi budgétaire pour financer la prise de contrôle de la MIC. Pour cela, le gouvernement pourrait lever de la liquidité sur le marché pour payer les obligations de la MIC. Cette transaction supprimerait l’exposition au risque de crédit du bilan de la Banque centrale et aiderait à éponger la liquidité excédentaire. En outre, il serait préférable d’utiliser l’intermédiation du secteur financier avec des crédits aux entreprises transitant par les banques mobilisant la liquidité excédentaire du système financier et l’expertise du secteur dans l’identification d’entreprises viables, tandis que le gouvernement fournit des garanties de crédit ciblées.

Des mesures concrètes doivent également être prises pour renforcer le bilan de la BoM à la suite du transfert important et pour couvrir les coûts d’une politique monétaire efficace. La mission a noté que la Banque centrale avait augmenté son capital de Rs 2 milliards à Rs 10 milliards en juillet 2020. La mission a recommandé une nouvelle recapitalisation de la BoM dans un délai raisonnable. Une stratégie à considérer est que le gouvernement recapitalise la Banque centrale dès le départ, par exemple via le transfert d’instruments de dette publique négociables.

La BOM est catégorique sur le fait que la MIC a contribué au maintien de la stabilité financière.

Alternativement, la recapitalisation peut être échelonnée sur quelques années. Une recapitalisation initiale restaurerait effectivement le capital de la BoM, mais nécessiterait une augmentation ponctuelle substantielle de la dette publique. Une recapitalisation progressive commençant lorsque l’économie se redresse pourrait être plus gérable pour le gouvernement. Il a été recommandé aux autorités de demander une mission d’assistance technique du FMI pour estimer le montant requis et d’autres paramètres de recapitalisation. Et pour éviter un affaiblissement supplémentaire du bilan de la BoM, la mission recommande à la Banque centrale et au ministère des Finances de parvenir à un accord selon lequel le gouvernement couvrirait les coûts de stérilisation en cours. Bien que cela contribuerait à éviter une nouvelle détérioration du capital de la Banque de Maurice, il pourrait y avoir des tensions au sujet de l’indépendance de la politique monétaire.

Une politique de dévaluation pour recapitaliser la Banque centrale.

La politique de taux de change devrait permettre à terme une plus grande flexibilité des taux de change, et les services du FMI recommandent à la BoM d’adopter une stratégie d’intervention sur le change visant à smoothing une volatilité excessive. Cela fera partie intégrante de la politique monétaire active et du rôle du taux de change en tant que mécanisme d’ajustement macroéconomique. Il faudra donc synchroniser l’ajustement de la politique de change et la consolidation de la politique monétaire basée sur les taux d’intérêt afin d’éviter les conflits apparents ou réels concernant les objectifs de la politique. La BoM devra rééquilibrer la stratégie d’intervention sur les changes afin qu’elle se concentre sur la maîtrise de la volatilité excessive sur le marché des changes, tout en permettant généralement la flexibilité des taux de change. L’approche de compensation du marché devrait être abandonnée et aucun objectif quantitatif ne devrait être fixé en ce qui concerne le niveau du taux de change ou le montant des interventions dans une telle stratégie. Le FMI a d’ailleurs recommandé à la BoM de communiquer avec le marché pour transiter en douceur vers une plus grande flexibilité des taux de change.

Les autorités sont d’accord sur le fait qu’à mesure que la pandémie recule et que l’économie se stabilise, la stratégie d’intervention sur le change s’appuierait contre une volatilité excessive. Elles ont estimé qu’elles n’ont pas limité la flexibilité du taux de change pendant la pandémie et ont suggéré que l’évolution du taux de change nominal est due aux conditions des marchés nationaux et étrangers. La Banque centrale intervenait par le biais d’enchères et que les taux d’intervention se situaient dans les limites des offres des banques. Compte tenu du contexte avec des entrées de devises considérablement réduites, la gamme d’offres reflétait la dynamique inhérente du marché. Selon la BoM, le nouveau cadre de politique monétaire renforcera le lien entre la politique de taux de change et la politique de taux d’intérêt.

Pour le Dr Bhavish Jugurnath, économiste, le marché des changes a été et continue d’être un élément important de la conduite de la politique économique. La BoM peut acheter ou vendre des devises pour un certain nombre de raisons. Ils peuvent lean against the wind des fluctuations à court terme des taux de change afin de promouvoir des orderly market conditions, ou lean against the wind des mouvements à plus long terme pour tenter d’influencer les tendances telles que les dépréciations. Alternativement, la Banque centrale peut tenter d’accélérer les ajustements en achetant ou en vendant des devises lorsque la monnaie nationale se déprécie ou s’apprécie. En début de semaine, la BoM est intervenue sur le marché des changes domestique et a vendu un montant total de 25 millions USD au taux de 42,50 Rs/USD.

«Dans le cas présent, si je ne me trompe pas, par exemple, l’USD est passé de Rs 41,83 à Rs 42,95 lundi selon les taux de change indicatifs, donc une augmentation d’environ 2,3 % ou nous pouvons également le lire comme une dépréciation. Le mécanisme est essentiellement ce que nous appelons une intervention sur le marché basée sur un prix déterminé dans ce cas, vendant des USD à Rs 42,50. Les banques commerciales devront suivre l’ajustement à une marge définie conformément à la réglementation en vigueur. Cependant, si nous regardons le dernier rapport du FMI, qui suggérait une recapitalisation et étant donné que les réserves de la BoM sont en USD, je pense que l’intervention sur le marché Forex pourrait être conforme à cela. Naturellement, toute dépréciation de la monnaie locale augmentera le coût des importations. Maurice étant un pays importateur net, cela affectera le coût général de la vie et cette augmentation sera répercutée sur les consommateurs par le biais de prix plus élevés. Bien sûr, cela aura un impact général sur l’inflation», explique le Dr Bhavish Jugurnath.

 

Tags:

You Might also Like