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Chômage féminin: Pierre Dinan propose le télétravail

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Chômage féminin: Pierre Dinan propose le télétravail | business-magazine.mu

Interrogé sur la hausse du chômage, l’économiste évoque, notamment, des solutions pour les femmes et les jeunes qui se trouvent dans cette situation. Il importe, ajoute-t-il, que le prochain Budget favorise la mise en œuvre de projets «économiquement viables».

BUSINESSMAG. Le chômage a augmenté à 7,9 % en 2015. Que vous inspire le grand écart entre le taux de chômage masculin (5,5 %) et féminin (11,6 %) ?

Le chômage féminin a pris l’ascenseur suite au resserrement des activités de la zone franche d’exportation, grand pourvoyeur d’emplois féminins dans les années ’80 et ’90. Cela indique que le chômage féminin relève d’une inadéquation entre l’offre et la demande, autrement dit, le ‘skills mismatch’. Il me semble qu’une solution à envisager serait de susciter des activités économiques que les femmes pourraient exercer sans avoir à quitter leur foyer chaque jour. Je pense au télétravail, que rend possible l’outil technologique, de plus en plus sophistiqué. Et ce serait faire d’une pierre deux coups, car la participation féminine au marché du travail est égale à quelque 60 %, alors qu’elle est de l’ordre de 74 % dans des pays ayant atteint notre niveau de développement.

BUSINESSMAG. Le taux de chômage des jeunes est également en hausse à 26,3 %. Doit-on s’en inquiéter ?

Oui, certainement, cela même s’il s’agit d’un phénomène mondial. Il me paraît urgent que des conseils d’orientation professionnelle soient prodigués aux jeunes avant qu’ils n’entament leurs études tertiaires. Une évaluation des offres d’emploi sur le moyen - long terme aiderait les jeunes dans leur choix de carrière.

S’agissant des laissés-pour-compte, c’est-à-dire les jeunes ayant échoué aux examens du Certificate of Primary Education et qui sont au chômage faute d’instruction et de formation, c’est tout le système d’éducation nationale qu’il faut revoir et réformer.

BUSINESSMAG. Le Budget 2016/17 pourrait-il apporter d’autres solutions à ce problème ?

Ces solutions sont à moyen - long terme. Le prochain exercice budgétaire pourrait commencer par indiquer les pistes envisagées, tout en organisant: premièrement, un service efficace de ‘career guidance’ à l’intention des jeunes et deuxièmement, des cours pour faciliter l’accès des femmes au marché du travail.

BUSINESSMAG. Aujourd’hui, sept emplois sur dix sont dans le secteur tertiaire (services, commerce, finances, technologies de l’information et de la communication – Tic –, tourisme, transport). Quelles sont les perspectives réelles dans ce secteur ?

Effectivement, c’est le secteur des services qui contribue le plus au produit intérieur brut. Pas étonnant, donc, que la majorité des emplois s’y trouvent. Par contre, les perspectives se sont assombries dans le sous-secteur du global business, qui est condamné à se réinventer. Du côté des Tic, c’est l’offre qui fait défaut, la formation des demandeurs n’étant pas toujours adaptée aux besoins du marché. Quant au tourisme, c’est le beau fixe, semble-t-il, en ce moment. L’occasion de s’assurer que la qualité des services soit maintenue, sinon rehaussée. La concurrence est là, elle veille !

BUSINESSMAG. Le gouvernement, qui annonçait vouloir créer 100 000 emplois d’ici à 2019, évoque maintenant l’objectif d’un taux de chômage à 4 % en 2018. Est-ce réalisable, selon vous ?

L’objectif premier, c’est la réalisation de projets économiquement viables par des entrepreneurs, moyennant la mise à disposition de fonds propres et de prêts bancaires. Or, nous savons que le taux d’investissement est bas depuis plusieurs années. Rehaussons celui-ci, et ce sera un pas vers une réduction du chômage. On ne fixe pas un objectif concernant le taux de chômage de manière volontariste.

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