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Commerce International: Maurice ouvre 96 % de son marché aux importations de la zone euro

A worker carries a yellowfin tuna on his shoulders at Dong Gang wholesale fish market.

Pratiquement toutes les barrières tarifaires sont levées. Les européens sont désormais en mesure d’exporter la quasi-totalité de leurs produits vers le marché mauricien sans droits de douane.

Depuis le début de l’année, 96 % des lignes tarifaires en provenance de l’Union européenne sont réduites à zéro. Cela suivant l’application effective de l’accord de partenariat économique (APE) intérimaire conclu avec des pays de l’Afrique orientale et australe, dont Maurice. Signé en 2009, cet accord est appliqué provisoirement depuis mai 2012.

Il faut savoir que les APE succèdent à l’accord de Cotonou liant l’Union européenne aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), lequel devait prendre fin en 2020. Quant aux APE intérimaires, ce sont les nouveaux accords post-Cotonou. Ils se fondent pour le volet commercial sur les principes de réciprocité et d’asymétrie.

PE intérimaires offrent un accès libre et immédiat pour tous les produits fabriqués sur les territoires des ACP (sauf les armes) au marché unique de la zone euro et ce, sans droits de douane et quotas. De leur côté, les pays ACP bénéficient de périodes de transition pour un accès préférentiel des importations en provenance du Vieux continent sur leurs marchés, tout en veillant à la protection des secteurs sensibles. Après une dizaine d’années à prendre avantage de cet accord, Maurice a libéralisé ses échanges commerciaux avec l’Union européenne à hauteur de 96 % depuis janvier dernier, sauf pour les produits issus des secteurs sensibles. Parmi les produits exclus, l’on retrouve les produits issus de la pêche, la viande, les boissons et les céréales, le papier, les produits chimiques, le plastique, le fer et l’acier.

D’après le calendrier de réduction des droits de douane sur certaines exportations du marché européen, plusieurs catégories de préparations alimentaires, produits de beauté et de maquillage, de voitures et autres véhicules, de préparations entrant dans l’alimentation animale et de médicaments consistant en des produits mélangés ou non mélangés à but thérapeutique ou prophylactique figurent dans le dernier lot de lignes tarifaires en provenance de l’Union européenne dont les tarifs ont été réduits à zéro.

PRINCIPE DE RÉCIPROCITÉ

Basés sur le principe de réciprocité, ces accords renferment un éventail de mesures de sauvegarde pour éviter de porter préjudice aux industries locales des territoires entretenant des relations commerciales avec la zone euro. Il est convenu que les pays ACP ayant signé les APE doivent graduellement ouvrir 80 % de leur marché aux importations européennes (Maurice a convenu d’une libéralisation à hauteur 96 % contre 98 % pour les Seychelles), ce qui peut être fait sur de longues périodes de transition de 10-25 ans. L’exclusion de produits et les différentes sauvegardes garantissent que les produits européens ne concurrencent pas ceux de fabrication locale. La distorsion du commerce est donc évitée tandis que les industries et les consommateurs locaux peuvent bénéficier d’apports et de biens de consommation moins chers.

Les APE intérimaires sont des accords commerciaux portés sur le développement des pays ACP, en tenant compte de leur situation socio-économique et en mettant le commerce et les investissements au service d’un développement durable. Ils prévoient une coopération et une assistance dans des domaines tels que les normes et standards sanitaires. La Délégation de l’Union européenne auprès de Maurice et des Seychelles est responsable de veiller à ce que les acteurs économiques à Maurice, aux Comores, à Madagascar, au Zimbabwe et aux Seychelles puissent prendre avantage de tout ce qu’offre l’ACP.

À ce jour, 15 entités de six pays de la région de l’Afrique orientale et australe ayant pris appui sur l’APE intérimaire ont rencontré du succès. Ainsi, dans le cas de Maurice, Saint Aubin exporte ses rhums en France, en Allemagne et aux PaysBas. Alors que le Syndicat des sucres exporte ses sucres mauriciens sous cet accord. Parmi les autres exportateurs tirant avantage de l’accord, l’on retrouve Patrick Mavros (secteur de la bijouterie), Baobab (tee-shirts écologiques), Kanhye Health Foods (produits à base de moringa) et Condor Technology (Mauritius).

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