Business Magazine

Coopération : L’après-Boris Johnson annonciateur d’un renouveau dans les relations avec le Royaume-Uni

Le départ du père spirituel du Brexit pourrait représenter un nouveau souffle dans la coopération entre le Royaume-Uni et Maurice.

Après les couacs, les mensonges liés au scandale Party Gate et les démissions en série de ses ministres, Boris Johnson, celui qui a été le porte-étendard du Brexit, a annoncé son départ du poste de Premier ministre du Royaume-Uni. La question se pose : qui prendra sa place ? Pour l’heure, les noms de Rishi Sunak, l’ancien ministre des Finances, et d’Elizabeth Truss, l’ex-ministre des Affaires étrangères, qu’on surnomme la nouvelle Margaret Thatcher, sont cités avec insistance pour devenir le prochain locataire du 10, Downing Street. Parmi les autres noms qui circulent dans les rangs des conservateurs, l’on retrouve Penny Mordaunt, Tom Tugendhat, Nadhim Zahawi, Jeremy Hunt, Tom Tugendhat, Sajid Vayid et Grant Shapps. Le nouveau Premier ministre britannique sera connu le 5 septembre.

Sous la mandature Boris Johnson, les relations entre le Royaume-Uni et Maurice ont été pour le moins ambiguës. Arrivé au pouvoir en juillet 2019, soit cinq mois après l’avis consultatif de la cour internationale de Justice décrétant que l’occupation britannique sur les Chagos est illégale, Boris Johnson est resté sourd aux appels de Port-Louis et des Nations unies pour un retour de l’archipel à la République de Maurice. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a même publiquement fustigé le gouvernement britannique l’accusant de «crime contre l’humanité».

Froid diplomatique

Toutefois, le froid diplomatique entre les deux pays n’a pas eu vraiment d’incidence sur la coopération économique et commerciale entre les deux pays. Les rencontres entre Pravind Jugnauth et Boris Johnson ont toujours été cordiales, la dernière en date étant lors du Sommet du Commonwealth le mois dernier, où ils ont une nouvelle fois échangé une franche poignée de main.

Faut-il s’attendre à un renforcement des relations diplomatiques et économiques avec l’arrivée d’un nouveau Premier ministre ? Là est toute la question.

Évoquant la relation économique entre le Royaume-Uni et Maurice sous Boris Johnson, l’économiste Manisha Dookhony note que ces dernières années, l’investissement venant du pays de Sa Majesté a diminué comparé à ceux des pays plus émergents. Ainsi, d’autres pays prennent la place sur la scène économique mauricienne. Sur le plan commercial, le Royaume-Uni représentait 9,2 % de nos exportations en 2021, soit un montant de Rs 6,4 milliards. Une performance qui n’a pas vraiment évolué quand on sait qu’en 2020, l’année où l’impact de la pandémie a été le plus important sur le commerce, les exportations vers le Royaume-Uni s’élevaient à Rs 6,08 milliards.

Toutefois, il y a un léger mieux cette année. Les derniers chiffres trimestriels de Statistics Mauritius révèlent que de janvier à mars 2022, le Royaume-Uni représentait 8,5 % de nos exportations pour un montant de Rs 1,6 milliard. Soit une augmentation de 32,2 % par rapport au trimestre correspondant en 2021. Il est à noter que par rapport au Brexit, un accord pour maintenir l’exportation et les échanges a été signé.

Par ailleurs, Manisha Dookhony constate qu’avec la hausse de l’inflation au Royaume-Uni, il faut s’attendre à une croissance de la valeur des exportations mauriciennes. «Cela n’a rien à voir avec la démission de Boris Johnson. On est dans un cycle économique où il y a une forte crois[1]sance de l’inflation», explique-t-elle.

Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2021, l’Accord de partenariat économique (APE) entre le Royaume-Uni et l’Afrique orientale et australe est entré en vigueur. Cet accord s’intéresse à trois secteurs : le commerce des biens, la pêche et la coopération au développement. Maurice bénéficie ainsi d’un accès en franchise de droits et de quotas présentant un intérêt à l’exportation tels que le sucre, le thon, les vêtements, les produits agrotransformés. Au terme de l’accord, Maurice est éligible à une dérogation automatique de 6 200 tonnes de thon pour la production de conserves et de 341 tonnes de longes de thon.

Exit mobile version