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Croissance durable : Jeter les bases pour le développement de la bioéconomie tropicale

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À la Réunion, les acteurs économiques s’engagent déjà dans la bioéconomie tropicale. Un modèle économique que des acteurs mauriciens envisagent de répliquer grâce à l’expertise de Qualitropic.

La bioéconomie tropicale pourrait bien être le modèle économique de demain pour les États de l’océan Indien. À terme, elle devrait leur permettre de générer de la valeur ajoutée et d’améliorer leur compétitivité à l’export. La bioéconomie tropicale est au cœur de l’offre d’accompagnement de Qualitropic, qui mène ces jours-ci des missions à Maurice auprès de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) et de Business Mauritius. Ce pôle de compétitivité et d’innovation réunionnais a suivi 30 producteurs mauriciens, donc des porteurs du label Made in Moris et engagés dans des projets d’écoconception. L’une de ses autres missions à Maurice consiste à faire une cartographie des acteurs de la bioéconomie. Selon Jérôme Vuillemin, directeur de Qualitropic, ce système économique est de moins en moins perçu comme une contrainte, mais plus comme une opportunité. «Si nous prenons l’exemple de l’ananas, avec la pulpe, on peut préparer du jus et de la confiture; avec la peau, il est possible d’extraire des molécules intéressantes pour la cosmétique et les programmes d’amincissement, et avec les feuilles, on peut en faire du tissu, des fibres et des matériaux pour le secteur du bâtiment. Le reste sera transformé en compost. En valorisant toutes les parties de ce fruit, on entre dans un cercle vertueux. Tout ce processus permet également aux producteurs de trouver plusieurs avenues de rémunération», observe-t-il.

Les champs d’application

Regroupant les activités économiques liées à l’innovation, au développement, à la production et à l’utilisation de produits et de procédés renouvelables et issus du monde du vivant, la bioéconomie est une approche applicable dans l’agriculture (elle permet un meilleur rendement), les processus industriels, la santé humaine et animale et même le secteur des services. Il faut savoir que le Human Resource Development Council (HRDC) a financé l’accompagnement de l’AMM et des porteurs du label Made in Moris pour leur projet d’éco-conception de produits et d’emballages.  Il en est de même pour Business Mauritius, qui a obtenu un financement de la Région Réunion issu du programme INTERREG V océan Indien. Il s’agit d’un projet de structuration des filières de déchets à Maurice. Avec la MRIC comme référent local, l’accélérateur réunionnais d’innovation, travaille avec la CCI de Mayotte, sur un vaste projet de recherches mené aux Seychelles, à Madagascar, Mayotte,  l’ Ile de la Réunion, et Maurice, sur des extraits végétaux pouvant faire émerger de nouvelles filières de cosmétologie, de pharmacopée et d’épices dans la zone du sud-est de l’Océan Indien.

Par ailleurs, Qualitropic accompagne des entreprises et institutions à trouver des solutions concrètes pour monter leurs projets dans le domaine de la bioéconomie tropicale. «Tout a un objectif économique ; tous nos travaux sont à destination des entreprises et dans une optique d’application concrète. En parallèle de ce que nous faisons pour l’AMM, nous intervenons pour le compte de Business Mauritius, sur un financement de la Région Réunion. Nous sommes venus prospecter ici les besoins du territoire en termes d’accompagnement pour la structuration de filières, notamment tout ce qui touche aux déchets. Parce qu’une entreprise peut faire tout ce qu’elle peut pour limiter ses déchets, il faut aussi qu’il y ait de bonnes relations entre le privé et le public pour une bonne gestion», explique Jérôme Vuillemin. Selon lui, des centres de tri et de valorisation doivent être mis sur pied. À partir de là, les déchets de certains industriels deviendront des matières premières pour d’autres. On pourra ainsi limiter les importations et créer plus de valeur ajoutée sur le territoire. Tout cela, en prenant en compte l’inclusion sociale à travers l’implication de la population. En outre, cette approche de l’économie circulaire permet un retour sur investissement sur une période située entre trois et cinq ans. «À l’international, ils sont en train de réussir le challenge de montrer aux entreprises que travailler dans l’écoconception est un investissement avec un retour in fine. C’est pour cela que l’on mène des études technico-économiques. On étudie l’aspect technique, mais aussi le coût de l’investissement, les machines, l’entretien, le personnel, entre autres. Il est primordial d’inclure toutes ces dimensions. Ce sont également des activités de demain, surtout dans un contexte mondialisé où les matériaux de construction écoresponsables gagnent du terrain et où les coûts du fret ont été multipliés par sept», argue-t-il. À savoir que Qualitropic accompagne les entreprises à l’échelle locale, nationale, régionale et internationale.

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