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Drogue. Lam Shang Leen évoque l’enjeu économique

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Drogue. Lam Shang Leen évoque l’enjeu économique | business-magazine.mu


Le rapport Lam Shang Leen ne manque pas de souligner le lien intrinsèque entre le trafic de drogue et l’économie souterraine.

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La publication du rapport de la commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen a soulevé un tollé. Il a notamment entraîné la démission de la ministre Roubina JadooJaunbocus et du Deputy Speaker, Sanjeev Teeluckdharry. 

Le rapport met l’accent sur la nécessité de combattre le trafic de drogue sous toutes ses formes. Ce faisant, le pays justifiera son appartenance aux United Nations General Assembly Special Session on Drugs (UNGASS) tout en respectant ses engagements vis-à-vis des objectifs du développement durable (SDG) d’ici à 2030. 

Le trafic de drogue et l’abus des substances illicites ont des répercussions sur le tissu socioéconomique. Car ils impactent la productivité. Du coup, ce sont les employeurs qui en font les frais. Dans son Draft Outcome Document datant de 2016 intitulé Our joint commitment in effectively addressing and countering the world drug problem, UNGASS fait d’ailleurs ressortir que les efforts pour atteindre les objectifs du développement durable et combattre le fléau mondial de la drogue sont complémentaires et se renforcent mutuellement. 

Le rapport Lam Shang Leen souligne que le combat contre la drogue touche neuf des objectifs du développement durable. Ceux-ci concernent la pauvreté, la faim, la santé et le bien-être, une éducation de qualité, un environnement de travail décent et la croissance économique, l’industrie, l’innovation et les infrastructures, un système judiciaire solide, entre autres. La commission recommande que le document de l’UNGASS soit étudié par un panel d’experts. 


Dumping d’argent sale en banque 


Autre constat du rapport Lam Shang Leen : l’utilisation des banques pour le blanchiment d’argent. De 2011 à 2015, des dépôts en espèces provenant du trafic de drogue valant Rs 68,63 millions se sont frayés leur chemin dans le giron bancaire. De plus, Rs 637,32 millions ont été transférées dans des comptes bancaires, selon les données collectées par la Financial Intelligence Unit (FIU). Selon la commission, ces chiffres sont loin de refléter la réalité et seraient de plusieurs milliards de roupies. Parmi les moyens privilégiés pour le blanchiment d’argent, on retrouve l’achat de voitures, de biens immobiliers, de bateaux, de bijoux et de devises étrangères. Le Leisure laundering, soit le blanchiment d’argent en misant aux courses et aux casinos ou encore en dépensant dans les restaurants, est également mis en exergue dans le rapport. «La commission a été informée par la FIU des cas de blanchiment d’argent dans l’offshore, de même que par les trafiquants en provenance d’Afrique du Sud qui font l’acquisition de biens immobiliers sous l’Integrated Resort Scheme par le biais de leurs avocats. Un autre sujet d’inquiétude qui se présente serait le marché boursier», fait ressortir le rapport. Les difficultés que rencontre la FIU pour obtenir des informations auprès des autorités concernées constituent un autre obstacle. 


Le cannabis, une manne financière ? 


Il n’est pas un secret que le trafic du cannabis à Maurice interfère avec l’activité économique et juridique de plusieurs façons. Les conséquences émanent essentiellement de l’influence directe et indirecte des larges sommes d’argent générées par le commerce illégal. Le rapport Lam Shang Leen insiste sur le besoin de s’attarder sur l’avantage économique de légaliser cette drogue. Cela mettrait un frein au trafic illégal et permettrait au gouvernement d’avoir un meilleur contrôle sur son utilisation. Un nombre important de prisonniers sont écroués pour possession d’une quantité minime de cannabis. Ce qui engendre des coûts associés à l’administration des institutions pénitentiaires. Et le rapport de faire remarquer que la légalisation du cannabis viendrait également créer une nouvelle source de revenus pour le gouvernement en termes de taxes. 

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