Type to search

Actualités Autres

Droits des travailleurs étrangers: un premier pas franchi

Share
Droits des travailleurs étrangers: un premier pas franchi | business-magazine.mu

Se syndiquer est un droit fondamental pour tous les travailleurs, y compris les travailleurs étrangers. Un récent jugement de l’Employment Relations Tribunal, entité présidée par Rashid Hossen et qui a pour but de résoudre les conflits industriels, vient souligner ce fait.

La main-d’œuvre étrangère constitue un maillon essentiel de la vie économique à Maurice. Avec le processus d’industrialisation dans les années ’70, les travailleurs étrangers ont joué un rôle clé, notamment dans le développement de l’industrie manufacturière. A novembre 2013, on comptait 39 016 travailleurs étrangers à Maurice. Avec les amendements aux Non-Citizens (Work Permits (Fees) Regulations qui viennent réduire les frais du permis de travail de Rs 10 000 à Rs 6 000 (ces frais sont payables annuellement par l’employeur après une cinquième année d’embauche de l’expatrié), il faut s’attendre à une hausse du nombre de travailleurs étrangers sur le territoire mauricien.

Ce que dit l’ERA

L’article 13 de l’Employment Rights Act (ERA) sur laquelle s’est appuyé l’Employment Relations Tribunal, stipule d’ailleurs que : “A person shall be entitled to be a member of a trade union where – (a) he is a citizen of Mauritius or, in the case of a non-citizen, he holds a work permit and (b) he is engaged, whether full time, part-time, temporarily or permanently, in any undertaking, business, or occupation, the workers of which the trade union purports to represent or (c) he has been a worker at any time.

Cette liberté d’association est également présente dans notre Constitution qui stipule que : “Except with his own consent, no person shall be hindered in the enjoyment of his freedom of assembly and association, that is to say, his right to assemble freely and associate with other persons and, in particular, to form or belong to trade unions or other associations in the protection of this interest.

Par ailleurs, en novembre 2012, lors du forum mondial sur la migration et le développement, le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, tout en insistant que les travailleurs étrangers ont le droit de se syndiquer, indiquait toutefois que très peu d’entre eux sont membres d’un syndicat.

Reaz Chuttoo, syndicaliste et porte-parole de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé, (CTSP), accueille favo-rablement ce jugement. Il y a des agents qui font croire à des travailleurs étrangers qu’ils n’ont pas le droit de se syndiquer, déplore-t-il.« C’est un jugement historique !  Il faut maintenant mettre en place des structures, afin de faire naître le syndicalisme chez ces expatriés », poursuit-il.

Qu’on ait statué sur le fait que les travailleurs étrangers ont le droit de se syndiquer est une première étape. Ils doivent désormais pouvoir exercer ce droit en toute liberté, soutient Reaz Chuttoo. « La CTSP compte bientôt déposer une motion en cour pour qu’elle puisse rencontrer les travailleurs étrangers sur leurs lieux de travail après les heures de bureau. Les syndicalistes doivent avoir le droit de visiter les dortoirs de ces ouvriers. Or, à l’heure actuelle, certains dortoirs sont verrouillés à clef par les employeurs en dehors des horaires de travail, empêchant l’interaction des syndicalistes avec les ouvriers », précise notre interlocuteur.

À noter par ailleurs que la conférence internationale sur les travailleurs étrangers se tiendra les 13 et 14 mars à Cape Town.

Tags:

You Might also Like