Type to search

Actualités Autres

Fermeture de Thomas Cook – Mauvais départ pour la haute saison touristique

Share
Fermeture de Thomas Cook - Mauvais départ pour la haute saison touristique | business-magazine.mu

La fermeture des agences Thomas Cook à travers le monde est encore un coup dur pour le tourisme mauricien, qui commençait à peine à se remettre de sa mauvaise performance du début d’année. C’est à nouveau le branle-bas de combat dans le milieu touristique. Autorités et hôteliers se serrent les coudes pour faire face aux grosses houles qui risquent de s’écraser sur nos côtes.

«La faillite de Thomas Cook arrive au pire moment qui soit, à la veille de la haute saison», commente un opérateur. En effet, si le ministère du Tourisme évoque déjà un manque à gagner qu’il évalue entre Rs 75 et 100 millions, ce chiffre pourrait être revu à la hausse dans les jours à venir. «Cette estimation exclut les dettes ainsi que les forward business. Il faudra se dépêcher pour remplir les hôtels. Il y aura probablement de la vente à prix coûtant, voire à perte. Ce n’est que dans une ou deux semaines que nous pourrons vraiment en évaluer l’impact», continue-t-il. Si l’assurance voyage devrait permettre de récupérer quelques vacanciers et des frais, l’éventualité de non-paiement pour les prestations et de l’abandon de la destination mauricienne reste bien réelle.

Un coup d’œil à la Bourse montre également un secteur du Leisure and hotels qui a connu un recul de 25,04 % depuis le début de l’année, avec la baisse des valeurs hôtelières, soit LUX (-21,7 %), NMH (-22,2 %) et SUN (-40,6 %). En cause, le repli dans les arrivées touristiques au cours des huit premiers mois de l’année.

«Le recul de marchés importants tels que le Royaume-Uni, l’Inde et la Chine a contribué à l’affaiblissement du Investor sentiment. En Bourse, le prix des actions est beaucoup plus sensible à la capacité des hôtels à générer un profit futur, ce que les investisseurs évaluent à travers une année financière complète et non en quelques mois, car les basses et les hautes saisons font partie de l’industrie, et les investisseurs le savent», explique Neeraj Umanee, Manager de Swan Securities. Bien que nous ne soyons pas en mesure d’évaluer l’impact réel sur le tourisme pour l’heure, il prévoit des moments difficiles pour l’industrie.

Toutefois, malgré les perspectives sombres, l’espoir est de mise chez certains opérateurs car les hôtels ont su au fil des années s’adapter en proposant des full Day packages afin de maintenir un taux d’occupation en phase avec leurs stratégies en se tournant vers la clientèle mauricienne. «Les hôtels acceptent de sacrifier leur ‘average daily rate’ pour quelques mois. Il faut aussi noter que les grands groupes, à l’instar de SUN, de NMH et de LUX, offrent comme service la gestion d’établissements hôteliers en échange d’un fix management fee, qui ne varie pas en fonction des saisons. Cela leur permet d’être plus résilients aux aléas du marché», fait ressortir Neeraj Umanee.

L’optimisme pourrait être de courte durée eu égard à l’annonce de Costa Cruises de stopper la desserte de l’océan Indien par Costa Mediterranea à partir de Maurice. La décision prendra effet à la mi-2020. Pour Caroline Chen d’Atom Travel, ce retrait serait lié à un manque de bateaux pour assurer cette desserte. «Cela pourrait impacter grandement le secteur, même si cette décision de ne plus desservir la région n’est pas définitive et pourrait être revue dans un avenir proche», dit-elle