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Fonds de pension : Les projecteurs braqués sur le NPF après l’intervention de la MIC

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À travers une opération financière pilotée par la Mauritius Investment Corporation, le National Pension Fund obtient une manne financière de Rs 11 milliards qui lui permettra de renflouer ses caisses.

La décision de la Mauritius Investment Corporation (MIC) d’injecter Rs 25 milliards dans Airport Holdings Limited (AHL), dont Rs 13 milliards ont été utilisées par AHL pour racheter les actions détenues par l’État dans Airports of Mauritius (AML) et d’autres organismes ne manque pas d’alimenter la polémique.

Au niveau du ministère des Finances, on indique que ces Rs 13 milliards que l’État a pu récupérer grâce à la MIC serviront à un «early repayment of its debt» envers le National Pension Fund (NPF) pour un montant de Rs 11 milliards, le National Savings Fund (NSF) pour Rs 1,5 milliard et le NSF Transitional Unemployment Benefit (Rs 500 millions).

Cette opération financière de la MIC dont l’une des finalités est le renflouement des caisses du NPF laisse planer le doute sur la santé du fonds. Le NPF commence-t-il à prendre l’eau ? A-t-il la capacité de subvenir au paiement des retraites sur le long terme ? Et qu’en est-il de l’impact de l’introduction de la Contribution sociale généralisée (CSG) depuis septembre 2020 et qui implique l’arrêt des contributions au NPF ?

Selon Bernard Yen, Managing Director d’Aon Solutions, il faut prendre connaissance des données officielles afin d’avoir une lecture intelligible de la situation. Ainsi, indique-t-il, selon le site du ministère de la Sécurité sociale, l’on peut voir que le NPF avait environ Rs 134 milliards au 31 décembre 2019. Plus encore, le fonds avait investi Rs 87 milliards dans des fixed income assets, dont Rs 68 milliards en obligations gouvernementales ou bons du Trésor et Rs 47 milliards dans des growth assets, dont Rs 15 milliards sur la Bourse de Maurice et Rs 22 milliards sur les places boursières à l’étranger.

Commentant l’opération financière pilotée par la MIC et ayant permis de renflouer le NPF, Bernard Yen y va de son commentaire : «Je crois comprendre que le NPF a reçu Rs 11 milliards du gouvernement en tant que “early repayment of its debt to NPF”. À mon avis, cela veut dire que le NPF a vendu une partie de ses investissements en obligations gouvernementales (Government bonds) directement au gouvernement pour une valeur de Rs 11 milliards».

Au passage, Bernard Yen attire l’attention sur une problématique centrale au niveau de notre système de pension : le probable déficit dans les caisses du NPF. «D’après les informations fournies par le gouvernement l’année dernière, le NPF pourrait avoir un déficit d’environ Rs 50 milliards aujourd’hui», estime-t-il.

Est-ce alarmant pour autant ? Pas pour le moment, s’empresse de dire l’actuaire. Étayant ses propos, il fait ressortir qu’en dépit de la réforme de pension avec l’introduction de la Contribution sociale (ex-CSG), le NPF est un fonds suffisamment mature pour ne pas s’effondrer sur le court terme. Toutefois, les risques sur le long terme sont bel et bien présents et ne doivent pas être négligés.

«Le manque de nouvelles contributions au NPF n’est pas inéluctablement néfaste au fonds sur le court terme. Cependant, sur le long terme, les investissements du NPF devront être vendus continuellement pour pouvoir payer les pensions et le NPF pourrait ne pas avoir de bonnes valeurs de vente, notamment lorsqu’il se retrouvera dans une posture d’obligation de vente. L’on observe cela essentiellement pour les investissements en immobilier», souligne-t-il.

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