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Global Innovation Index 2020 – Créer un écosystème d’innovation aligné sur le financement privé

Une belle progression pour Maurice dans le Global Innovation Index. Le pays se classe 52e dans une liste de 131 pays. Manisha Dookhony, économiste et Managing Partner de Rwenzori Consulting, analyse pour nous cette bonne performance et les implications pour le pays.

Après avoir pris du retard dans les indices ayant trait à l’innovation ces dernières années, Maurice a pu gravir les échelons grâce à des données d’innovation plus complètes, les révisions des données à la source, des améliorations de performance et des changements de modèle. Tout cela a contribué à hisser le pays à la 52e place mondiale du Global Innovation Index (GII) 2020, un classement de la World Intellectual Property Organisation (WIPO).

Manisha Dookhony salue cette progression tout en précisant que ce classement requerra un effort concerté pour créer un véritable écosystème d’innovation. Il s’agira d’abord d’éliminer les goulots d’étranglement de nouvelles sources de croissance et d’investissement privé, comme le manque de connectivité, de compétences et les incitations mal alignées ou encore les problèmes de collaboration. «Avec un bon positionnement mondial, il sera possible pour Maurice d’attirer plus de capital-risque, mais pour ce faire, il faudrait aussi un écosystème d’innovation qui soit réceptif à ce financement privé. Le développement à grande échelle de l’innovation dépend d’un écosystème qui favorise l’innovation ainsi qu’un système de financement à travers le capital-risque. Et il nous manque ces deux éléments», relève-t-elle.

Elle souligne qu’en dehors de cet écosystème, l’accès au financement, en particulier au Private Equity et au Venture Capital, est un des éléments clés pour le développement de l’innovation. Selon un rapport de l’African Private Equity and Venture Capital Association (AVCA), 2019 a été une année record en termes de valeur des transactions de capital-risque en Afrique, avec 1,4 milliard de dollars. «L’Afrique du Sud a réalisé le plus d’opérations de capital-risque avec 21 % du total des investissements de démarrage, le Kenya 18 % et le Nigeria 14 %», note-t-elle. Le Kenya se classe ainsi parmi les premiers pays africains à attirer le gros du financement pour les start-up et les petites entreprises avec des perspectives de croissance exceptionnelles sur les cinq dernières années, dont 2014-2019. Toutefois, pour que Maurice progresse, alors qu’il dépasse déjà l’Afrique du Sud et se classe parmi les cinq premiers pays de la région Afrique subsaharienne dans le GII 2020, il faudrait pouvoir attirer le Private Equity et le Venture Capital tout en se hissant parmi les trois premiers pays au niveau régional.

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