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Intégrer Rodrigues et Agalega dans l’essor technologique

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Intégrer Rodrigues et Agalega dans l’essor technologique | business-magazine.mu


Maurice s’embarque dans la mouvance mondiale de l’intelligence artificielle, des crypto-monnaies et de la FinTech. Les îles ne sont pas, non plus, laissées en marge.

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Trois domaines doivent émerger dans l’industrie des Tic : l’intelligence artificielle, la Blockchain et la FinTech. Dans ce contexte, un Mauritius Artificial Intelligence Council sera mis sur pied avec pour tâche de veiller à l’essor du secteur de l’intelligence artificielle à Maurice. Cet institut conseillera le gouvernement sur la marche à suivre en matière d’intelligence artificielle ; il sera composé de représentants des secteurs privé et public ainsi que d’experts internationaux.

Par ailleurs, des mesures comme le Custodian of Digital Assets et la Digital Asset Marketplace visent à booster l’émergence des crypto-monnaies, en protégeant les opérateurs lors de l’achat et de l’utilisation de telles ‘monnaies’. Les sociétés financières qui vont valider de telles transactions pourront alors plus facilement retracer les informations.

La main-d’œuvre devra aussi être formée aux métiers de l’intelligence artificielle et de la Blockchain. Une bourse d’études sera ainsi offerte à 50 étudiants chaque année par le gouvernement. L’Université de Maurice sera chargée de former 240 étudiants à travers des cours en Computer science et Engineering. Pour intéresser les plus jeunes à l’informatique, un programme d’initiation au codage est prévu pour 2 000 écoliers et 2 500 collégiens. Un steering committee sous l’égide du Prime Minister’s Office sera aussi responsable de veiller à la cohérence de la numérisation du secteur public. Cet ensemble de mesures est favorablement accueilli par la Mauritius IT Industry Association (MITIA), par la voix de son président, Dev Sunnasy.

Pour favoriser l’émergence de cette industrie, une start-up pourra démarrer ses opérations en empruntant jusqu’à Rs 1 million à un taux d’intérêt de 3 % auprès de la Banque de développement (DBM) et le Central Electricity Board pratiquera désormais un tarif spécial d’électricité pour les infrastructures Tier 3 et l’hébergement de données. «Au-delà des mesures financières, l’aspect humain est primordial. Il faut veiller à la mise en pratique de ces mesures avec, par exemple, la disponibilité de mentors qui apportent leur expertise, qui sont dédiés à créer des talents et à les suivre jusqu’à leur envol», fait ressortir Zulaika Sunthbocus, Managing Director de Spoon Consulting et responsable de la Commission Technologie de l’Information et de la Communication à la CCIFM.


ENCOURAGER LE TÉLÉTRAVAI

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Dans cette mouvance technologique, le gouvernement envisage l’introduction du Work@ Home Scheme qui cible environ 3 500 femmes. Cette mesure vise à améliorer la productivité dans les entreprises tout en encourageant les femmes à rejoindre le marché du travail. Pour les encourager à s’y engager, un double abattement fiscal aura cours pendant les deux premières années d’activité, encourageant autant cette nouvelle main-d’œuvre que les entreprises qui l’emploient. Les employeurs qui adopteront ce nouveau mode de travail bénéficieront également d’un crédit d’impôt annuel de 5 % pendant trois ans sur tout investissement qu’ils feront dans le matériel / système informatique nécessaire à cet égard. L’Employment Rights Act sera amendée en ce sens.

Autre axe d’intervention : rendre plus accessibles les services en ligne de l’État. Dans cette optique, le ministère de la Technologie se penche sur la mise en place d’un National Authentification Framework dans le but de donner l’accès à cette plateforme sécurisée grâce à un identifiant unique. Cela sera réalisable avec le MAUPASS. Actuellement, le portail du gouvernement est accessible au moyen d’un nom d’utilisateur et sécurisé par un mot de passe. Plusieurs autres services en ligne sont utilisés à travers d’autres noms d’utilisateur et d’autres mots de passe. Les identifiants uniques pourront accéder aux applications des services de l’État, pour le Work Permit, au Registrar of Companies et au Citizen Support Unit Portal. L’InfoHighway Platform qui sera ainsi accessible partagera les données du MLIRET, du Passport and Immigration Office et du Prime Minister’s Office. Le profil d’utilisateur sera lié à la base de données centralisée de la population. De même, la collecte des recettes sera informatisée au sein des tribunaux.

Dev Sunnasy, président de l’ONG SmartCitizen et de la MITIA, est toutefois sceptique quant à la numérisation des services publics. «L’intention a l’air d’y être, mais dans la pratique, on ne pourra pas réussir si on ne réorganise pas correctement plusieurs institutions. Par exemple, les départements dépendant du ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation datent de plus de trente ans. Le National Computer Board, le Central Informatics Bureau et la Central Information Systems Division  doivent être reformatés pour réussir la transformation numérique des services de l’État. Il va de soi qu’une vraie réforme du secteur public ne pourra être faite à la veille des élections», observe-t-il.

Pour promouvoir le tourisme, de nouvelles plateformes numériques seront mises en place afin de fournir des informations sur la sécurité, les frais de déplacement dans le pays, les cartes routières, les restaurants, les courses et les taux de change, entre autres. Deux parcs technologiques sont annoncés : l’un à Côte d’Or et l’autre à Rodrigues avec profusion de services en ligne.

Les îles éparses ne sont pas oubliées. Le gouvernement souhaite promouvoir l’entrepreneuriat et créer des emplois dans le domaine des Tic à Rodrigues. À cet effet, un parc technologique sera construit à Baladirou car, dit-il, il est important d’intégrer les îles éparses dans le processus de développement de la République de Maurice. D’où la nécessité de favoriser l’essor des technologies à Rodrigues. De plus, Internet sera une réalité à Agalega. L’île disposera en septembre 2018 d’une bande passante d’une capacité de 10 Mbps à travers une connexion satellitaire.

Pour Zulaika Sunthbocus, il manque cependant un item important pour la promotion du secteur des Tic dans la République de Maurice : l’allocation d’un budget pour des événements IT lancés par le gouvernement. «Aujourd’hui, nous avons un très gros potentiel, mais il manque une communication du gouvernement à travers le monde», fait-elle remarquer.



Croissance de 4,5 % attendue en 2018

Le secteur des Tic contribue environ 5 % au Pib de l’île. Les activités dans cette industrie ont enregistré une croissance de 4,4 % en 2017 et passera à 4,5 % en 2018. C’est un des secteurs dont la maind’œuvre a enregistré la plus forte progression dans la productivité sur la période 2009- 2017. À noter que la croissance a ralenti dans les Tic, passant d’un taux de croissance élevé de 7 % à moins de 6 % ces dernières années. L’industrie reste néanmoins un pilier essentiel de la croissance dans la vision du gouvernement à l’horizon 2030, qui devra encore être développée pour que Maurice reste de la course de l’ère numérique. D’où l’axe stratégique du Budget qui est l’amélioration de la capacité du haut débit, de la culture numérique et de la protection grâce à un système de surveillance de la cyber-menace.


Internet : Maurice mieux connecté

Internet : Maurice gagne deux places sur le plan de la connectivité réelle à Internet pour se hisser au 95e rang mondial et sur la plus haute marche du podium en Afrique. La Côte d’Ivoire et le Maroc sont juste derrière. La vitesse moyenne enregistrée est de 14 Mbps (Mégabits par seconde). Le pays se trouve à la 101e place quant à la connexion mobile à Internet. La connectivité moyenne dans ce cas est de 13 Mbps, avec la Tunisie et le Maroc aux 71e et 72e places respectivement. Maurice est dans le top 20 des pays les mieux connectés avec le renforcement des offres Internet et le déploiement de la fibre optique qui a été complété sur l’île.

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