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Investissements en Inde : Maurice cède du terrain face à Singapour

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Investissements en Inde : Maurice cède du terrain face  à Singapour | business-magazine.mu

Trois ans après la révision de la convention fiscale avec l’Inde, le constat est sans appel: les investissements directs étrangers (IDE) canalisés par la juridiction mauricienne sont en net recul. Désormais, Maurice représente à peine 16 % des flux d’IDE en Inde, alors que Singapour en représente 20 %.

En 2017-18, Maurice représentait 36 % du total des entrées d’IDE en Inde ($ 15,9 milliards sur un total de $ 44,8 milliards), ce alors que Singapour n’en représentait alors que 18 % ($ 12 milliards). Depuis, la donne a changé, avec les chiffres de Maurice chutant de -50 % à seulement $ 8 milliards en 2018-19 et augmentant à peine de +2 % sur la période 2019-20 à $ 8,2 milliards. Pour 2018-19 et 2019-20 respectivement, Singapour a vu sa contribution aux IDE de l’Inde augmenter de +33 % et

diminuer de -10 %.

«De manière succincte, alors que l’Inde a apporté en avril 2017 la parité à son ‘Double Taxation Avoidance Agreement’ (DTAA) avec Maurice et Singapour, les flux en provenance de Maurice ont diminué de moitié tandis que ceux originaires de Singapour ont augmenté. Cependant, le plus gros gagnant, ce sont les États-Unis qui ont vu leurs flux augmenter de plus de +120 % ; d’une contribution totale de 30 % en 2017-18 à près de 60 % en 2019-20)», explique Amit Bakhirta, fondateur et CEO d’Anneau. «Maintenant qu’il y a une neutralité fiscale – aucun arbitrage fiscal possible – dans les juridictions mauricienne et singapourienne, les investisseurs mondiaux préfèrent de plus en plus Singapour et les États-Unis comme voie d’investissement préférée vers l’Inde (Walmart/Flipkart, Hali Labs de Google et, récemment, les acquisitions JIO de Reliance ne sont pas passées par Maurice)», ajoute notre

interlocuteur.

À savoir que le 7 avril dernier, le Securities and Exchange Board of India (SEBI) a modifié le règlement Foreign Portfolio Investors (FPI) via les SEBI (Foreign Portfolio Investors) (Amendment) Regulations de 2020 pour inclure les investisseurs offshore de tout pays spécifié par le gouvernement central de l’Inde par une ordonnance ou par le biais d’un accord ou d’un traité avec d’autres gouvernements souverains pour être éligible à l’enregistrement en tant que FPI de catégorie I en Inde. Maurice a donc été confirmé en tant qu’investisseur offshore éligible à l’enregistrement en tant que FPI de catégorie I en Inde. Par conséquent, les fonds réglementés domiciliés à Maurice actuellement enregistrés en tant que FPI de catégorie II seront éligibles pour passer à un FPI de catégorie I, en bénéficiant, entre autres, de l’exclusion de leurs investisseurs des dispositions de transfert à l’étranger applicables aux FPI de catégorie II ; de la capacité d’émettre/d’investir dans des instruments dérivés offshore ; d’une KYC plus légère requise par le SEBI par rapport à la catégorie II ou encore des limites de position plus élevées pour investir dans des produits dérivés. 

Mais nous avons encore des atouts à faire valoir, insiste Amit Bakhirta, en l’occurrence, la possibilité de lever des fonds de Maurice, la facilité de faire des affaires, de conclure des accords à partir d’ici et d’avoir les décideurs en matière d’investissement présents ‘physiquement’ à Maurice; c’est la clé de l’avenir de notre pays sur la voie de l’IDE en Inde. «Nous devons battre Singapour, les Pays-Bas et maintenant les États-Unis à ce jeu. Avec nos politiques faibles incapables d’attirer des capitaux et de créer le bon écosystème financier, notre incapacité à se conformer aux normes et exigences du GAFI (Groupe d’action financière) en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, nos avantages concurrentiels risquent de s’affaiblir. Cependant, l’avenir est en Afrique. Singapour est non seulement l’une des routes préférées de l’Inde, mais avec Hong Kong, elle a également été la route préférée de l’Asie. Nous réaffirmons que Maurice peut devenir pour l’Afrique ce que le Singapour est devenu pour l’Asie (aujourd’hui pour l’Inde)», soutient-il. 

Ce qui l’amène à dire que nous devons restructurer notre modèle commercial offshore et nos secteurs touristiques vers le géant financier qu’est le continent africain.

Eve FIDÈLE



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