Marché des valeurs : L’effet Omicron se fait déjà sentir sur la Bourse de Maurice.

La bourse de Maurice était sur une courbe ascendante depuis début octobre. Mais la troisième vague de la pandémie semble avoir quelque peu enrayé cette belle dynamique. Le variant omicron pourrait davantage jouer les trouble-fête.

JONATHAN AH KIOW (PRIVATE BANKER
INVESTMENT SPECIALIST D’AFRASIA)

La bourse est un marché d’anticipation. La réouverture des frontières, qui est annonciatrice d’une reprise de l’économie, avait créé un cercle vertueux avec le Semdex grimpant jusqu’à 2 149 points au 16 novembre. Mais, en moins de deux semaines, le soufflé est retombé. Le principal indice de la Bourse de Maurice a chuté à 2 010 points mardi, soit une baisse de 6,4 %. Faut-il y voir l’effet de la troisième vague, du nouveau variant Omicron qui, d’ailleurs, affole ces jours-ci les marchés financiers car ravivant les craintes des investisseurs sur un retour de la pandémie ou encore d’une prise de bénéfices ? En vrai, il y a un peu de tout cela. Selon Jonathan Ah Kiow, Private Banker Investment Specialist d’AfrAsia Bank, ce phénomène s’explique par des facteurs traditionnels, mais aussi exceptionnels.

D’abord, explique-t-il, il est commun de voir, après une bonne période, le retrait de dividende de la part des investisseurs. Ce qui fait que le Semdex a connu une légère baisse, mais qui n’est pas inquiétante. «L’acteur le plus important de la SEM, la MCB, a baissé de 4 % après la date de l’ex-dividende du 23 novembre. Il y a aussi le fait que les investisseurs ont pris des profits dans le secteur de l’hôtellerie à la suite de la réouverture de nos frontières et d’un début encourageant avec environ 15 000 touristes par semaine», soutient-il.

Le nouveau variant inquiète

Le spécialiste en investissement n’écarte pas la possibilité d’une baisse accrue qui serait engendrée par la résurgence de la pandémie, ainsi que la découverte du variant Omicron. «Avec 21 040 cas et 455 décès signalés le 25 novembre, contre environ 12 600 infections et 44 décès le 1er octobre, le passage à une position prudente sur le marché coule de source. Bien qu’un confinement soit peu probable, la population s’est rétractée de ses habitudes de consommation, ce qui aura un impact considérable sur les résultats des entreprises. Pour aggraver la situation, la découverte du nouveau variant Omicron en Afrique du Sud fait craindre que la nouvelle souche puisse potentiellement échapper aux vaccins, ce qui complique le processus de réouverture mondiale et compromet l’élan économique positif. À ce stade, il y a plus de questions que de réponses sur le plan médical, et Maurice a prestement fermé ses frontières avec l’Afrique du Sud afin d’éviter de figurer sur la liste rouge de certains pays européens», argue-t-il. Au vu de cette nouvelle donne, faut-il s’attendre à un repli de la Bourse de Maurice d’ici à la fin de l’année ? De l’avis de Jonathan Ah Kiow, l’effet Omicron sur la Bourse de Maurice, tout comme sur les Bourses internationales, sera tempéré. Pour cause : les investisseurs institutionnels iront en vacances et les politiques inflationnistes continueront d’influencer les marchés.