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Prime à l’emploi : Répondre à la double problématique du chômage et des besoins en ressources humaines

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La prime à l’emploi sera bientôt une réalité. L’objectif est de baisser le chômage en offrant plus d’opportunités aux femmes de moins de 50 ans et aux personnes âgées entre 18 et 35 ans. Les entreprises ont aussi l’avantage de compter du personnel rémunéré par la mra pendant un an.

Baisser le chômage tout en encourageant les entreprises à recruter, ce qui contribuera à faire repartir la croissance en ces temps difficiles pour l’économie mauricienne. C’est l’objectif de la prime à l’emploi, mesure annoncée dans le Budget 2022-2023. Les procédures d’adhésion publiées sur le portail du gouvernement concernent quelque 10 000 personnes âgées entre 18 et 35 ans qui percevront selon ce plan un salaire mensuel de Rs 15 000 qui sera payé par le gouvernement à travers la MRA, et ce pendant un an. Les femmes sont éligibles d’en bénéficier jusqu’à l’âge de 50 ans.

La Mauritius Revenue Authority réceptionnera à cet effet les requêtes des employeurs qui se feront en ligne sur son site. Dès approbation de la demande respectant les critères d’éligibilité, le paiement sera déboursé mensuellement, dont le premier est effectué dans un délai de trois mois à la fin du premier mois d’embauche. Les employeurs devront cependant garantir l’emploi de la personne nouvellement recrutée sous ce plan pendant au moins trois ans à défaut de devoir rembourser l’intégralité du montant débour[1]sé pour les salaires de ce dernier. Cette condition éliminera toute tentative d’abus de l’employeur. «Pour enregistrer leur demande, les employeurs sont invités à accéder au formulaire en ligne sur le site de la MRA en utilisant leur Employee Registration Number (ERN) comme User ID et un mot de passe sera par la suite généré par l’organisme», explique Areff Salauroo, président de l’Association des Professionnels des ressources humaines de Maurice (MAHRP).

Thierry Goder, CEO d’Alentaris, se réjouit de la mise en application de ce plan qui ne pourra que contribuer à la dynamique de l’emploi. «Nous nous remettons peu à peu de deux années très difficiles avec le chômage qui a grimpé à 9,1 % et une perte d’emplois concernant près de 35 000 personnes. Cette mesure est un avantage. L’entreprise qui se relève de la crise pourra embaucher de la main-d’œuvre, qu’elle soit sans expérience ou expérimentée, en profitant de ce plan. Je ne la vois pas ne pas jouer le jeu. Toute entreprise avec une bonne culture dans la gestion des ressources humaines saura gérer les talents recrutés en les faisant grandir, à condition que ces nouvelles recrues saisissent ces opportunités. Nous parlons de chômage actuellement mais des postes vacants peinent à être remplis pour certains métiers», fait-il valoir. Il se demande toutefois si cette mesure motivera ceux qui attendent toujours le DREAM JOB à se jeter à l’eau et écrire leur histoire professionnelle.

À qui s’adresse ce plan ?

Les employeurs établis à Maurice à travers une entreprise, une société, une association, une fondation, une coopérative, une institution caritative approuvée par le directeur général de la MRA ou enregistrée en vertu de la loi sur l’enregistrement des associations, un organisme religieux et un individu qui est un employeur peuvent accéder à ce plan et sont ainsi invités à enregistrer leur demande d’embauche sur le site de la MRA.

La prime à l’emploi est une bouffée d’oxygène pour nombre d’entreprises qui subissent toujours l’impact de la crise économique découlant de la crise sanitaire et qui ont du mal à renforcer leur effectif pour émerger de deux années difficiles. Thierry Goder est d’avis que la MRA s’assurera que les entreprises qui ont toujours des problèmes de trésorerie mais qui arrivent à tirer la tête hors de l’eau pourront bénéficier de ce plan. L’objectif premier reste que les personnes redeviennent employables.

Areff Salauroo soutient qu’il ne faut pas faire de la discrimination positive envers les entreprises qui ont des problèmes de trésorerie. «Il faut que tous les secteurs de l’économie puissent accéder à la prime à l’emploi. Ce plan répond à plusieurs problèmes traditionnels, tels que le “mismatch”, le manque d’expérience, le manque de talents, le manque de personnel qualifié, entre autres. Les employeurs et les jeunes talents ont là une opportunité inouïe de mieux préparer l’avenir et créer le “people advantage”, un avantage concurrentiel basé sur la qualité et les compétences des ressources humaines. Certainement ce plan va contribuer à faire reculer le chômage», maintient-il.

La prime à l’emploi concerne les entreprises de toute taille mais l’employeur devra être conforme au Social Contribution and Social Benefits Act 2021, au National Savings Act, au Human Resource Development Act et au Workers’ Rights Act. Seules les entreprises publiques et parapubliques sont exclues.

Areff Salauroo conseille aux employeurs qui envisagent de recruter sous le plan de la prime à l’emploi de s’assurer qu’il y ait un réel besoin de recruter selon leur Human Resource Plan. «Il faut avoir la présence d’un “buddy” ou d’un “mentor” pour que les nouvelles recrues puissent s’adapter très vite au monde du travail et à la vie de l’entreprise. Un plan de formation est aussi essentiel pour que les recrus soient performantes. Il faut éviter le sous-emploi car nous avons le devoir d’optimiser l’utilisation des ressources humaines. Le fait que le plan requiert de maintenir l’emploi pour au moins trois ans démontre qu’il vise le long terme.»

Le CEO d’Alentaris suggère la mise en place d’un programme de ‘Talent Management’, d’accompagnement au sein de l’entreprise qui s’apprête à recruter mais aussi de penser aux possibles départs à la retraite ou de promotion en interne. Sans oublier les initiatives de ‘Succession Planning’ et la ‘Compensation et Benefits’ pour rassurer les nouvelles recrues et les autres employés sur leur plan de carrière.

QU’ADVIENDRA-T-IL DU YEP ?

«Un des objectifs de l’introduction de la prime à l’emploi est d’éliminer le Youth Employment Programme établi en 2013. À travers ce programme, l’employeur contribue pour la moitié des coûts des stipends et de formation dispensée à des jeunes mais des abus ont été notés de la part des entreprises dans le passé concernant les remboursements. L’un n’empêche pas l’autre ; une entreprise pourrait contribuer à offrir aux jeunes la possibilité de grandir, de gagner en expérience à travers le YEP, et avant la fin du YEP de les embaucher pour ne pas les perdre. L’avantage du YEP, ce sont les termes qui sont bien définis car le programme est sur une durée déterminée», explique Thierry Goder. Il note que la prime à l’emploi va surtout permettre à tous ceux qui ont entre 18 et 35 ans avec ou sans expérience de se faire embaucher. Sans oublier les femmes jusqu’à l’âge de 50 ans. L’employeur saura que pendant un an sa masse salariale sera allégée par l’employé recruté à Rs 15 000. Cela lui offrira la possibilité de recruter avec un meilleur salaire et mettre le prix pour une bonne compétence ; tout le monde devrait y trouver son compte. Pour Areff Salauroo, le Youth Employment Programme est un tout autre. Sous ce programme, le remboursement est de Rs 15 000 pour les gradués, Rs 10 000 pour les détenteurs d’un diplôme et de Rs 8 000 pour les ‘HSC holders’. Et sous le Youth Employment Programme, il n’y a pas lieu de garantir l’emploi pendant trois ans. Le Youth Employment Programme et la prime à l’emploi sont deux plans différents. Les employeurs doivent bien se renseigner avant de participer à l’un ou l’autre plans. Cependant, les deux visent à la création d’emplois et rendre le marché de l’emploi plus dynamique.

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