Repenser la stratégie de développement

La Covid-19 a mis à nu les faiblesses du modèle de croissance. Mais la pathologie existait bien avant. L’économie subit depuis longtemps un double déficit, à savoir, le déficit budgétaire et celui de la balance des paiements. Le temps du sparadrap est longtemps passé. Il faut repenser la stratégie de développement et concevoir un modèle de croissance robuste, résilient et inclusif pour attirer de tels investissements, souligne Jaya Patten. Il recommande une approche à trois volets. Premièrement, une stratégie de relais – protégeant les couches défavorisées – pour basculer les moteurs d’une croissance axée sur la consommation à un modèle de croissance tirée par l’investissement. Deuxièmement, une combinaison cohérente de politique budgétaire et de politique monétaire qui peut créer un climat économique propice à l’amélioration de l’équation risque-rendement afin de favoriser les investissements privés. Et, troisièmement, une politique industrielle innovatrice pour identifier les secteurs clés que le gouvernement souhaite cibler et promouvoir pour ameuter et rentabiliser ces capitaux.

D’un autre côté, l’investissement privé traditionnel est anémique et ne décolle pas, et le gouvernement essaie de pousser la croissance à travers l’investissement public seulement. La question est de savoir si cela paiera dans le long terme. Le Dr Bhavish Jugurnath confirme que la dernière décennie a vu un regain d’attention du gouvernement envers les investissements publics pour la croissance économique. Ceci est principalement orienté vers ses besoins d’infrastructure associés, le changement technologique dans les télécommunications et l’énergie pour soutenir les niveaux d’investissement public. «Cette attention a engendré des efforts pour trouver les ressources budgétaires nécessaires, et là où cela s’est avéré impossible, a conduit à des approches innovantes de collaboration avec le secteur privé, en particulier dans le financement et la mise en œuvre des investissements dans les infrastructures publiques. La récente crise financière a encore intensifié l’accent mis sur l’investissement public en tant qu’outil politique anticyclique potentiel, à la fois pour créer des emplois et jeter les bases d’une croissance renouvelée et soutenue. Bien sûr, cela ne sera pas viable à long terme car cela entraînera des problèmes de finances publiques et de dette publique», souligne le Dr Bhavish Jugurnath.