Se dirige-t-on vers une nouvelle crise suivant le mouvement spéculatif de George Soros?

Depuis quelques jours, la presse économique et financière, dont le Wall Street Journal, fait ses choux gras de la décision du financier milliardaire américain George Soros de vendre des actions en Bourse pour acheter de l’or.

La dernière fois que George Soros, qui a été à l’origine des hedge funds dans les années ’70, s’était engagé dans une opération similaire, c’était en 2007, à la veille de la crise économique, comme l’a rappelé le Wall Street Journal qui voit dans la démarche de Soros Fund Management LLC, qui gère $30 milliards d’actifs pour George Soros et sa famille, de vendre des actifs pour acquérir de l’or, comme une anticipation des faiblesses dans plusieurs marchés. Et de souligner que les investisseurs voient souvent l’or comme un refuge en période de turbulences.

La BBC, dans son analyse de l’actualité financière dans World Business Report, n’a pas manqué de relayer l’information en mentionnant les réactions sur les réseaux sociaux qui montrent qu’ils sont nombreux à hésiter à suivre George Soros. La chaîne télévisée est aussi revenue sur les risques d’un Brexit qui se précisent de plus en plus avec le référendum du 23 juin. Les sondages sont favorables aux partisans du non.

Le cours de l’or grimpe

Depuis le début de l’année, le cours de l’or sur les marchés internationaux a grimpé de plus de 20 %. Au mardi 14 juin, le métal jaune s'échangeait à $1 279.40 sur la London Gold Fixing. À Maurice, le renchérissement de l’or se fait sentir sur les prix des Minted Gold Bars de 10 grammes de la Banque de Maurice (BoM) qui étaient achetés par l’institution à Rs 14 885 le 13 juin, contre Rs 12 575 le 4 janvier. Cette hausse s’explique à la fois par la progression du cours de l’or à l’international et l’appréciation du dollar face à la roupie. À noter que depuis janvier 2015, le billet vert a gagné 12 % face à la roupie.

Jameel Khadaroo, économiste et ancien vice-Gouverneur de la Banque centrale, a déclaré à Business Magazine que si nous nous dirigions vers une nouvelle crise économique comme George Soros semble le penser, un éventuel retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne impactera encore davantage l’économie mauricienne. «Dans cette éventualité, il y aura un effet de contagion sur l’euro. Il va de soi que Maurice sera affecté. Ce sera encore plus difficile pour le pays si le prix du pétrole grimpe. D’un autre côté, la tâche de la Banque de Maurice sera rendue plus difficile car les acteurs économiques risquent d’éprouver de grosses difficultés à repayer leurs emprunts. C’est toute la stabilité financière du pays qui risque d’être ébranlée», observe-t-il.

La Bourse de Maurice est resté insensible aux prises de position de George Soros. Selon le courtier Swan Securities, le marché est resté plutôt stable et a même vu un retour des étrangers.