Six Thinking Hats acquérir les bons outils pour analyser l’impact des décisions exécutives

Maître formateur pour les méthodes de réflexion Debono, Frank Connolly est le directeur de Think Quick, une entreprise qui ajoute de la valeur au résultat net en fournissant une réflexion et des approches novatrices aux problèmes complexes des entreprises. Il a formé plusieurs personnes en Australie, en asie et au Moyen-Orient et anime actuellement des ateliers de travail à Maurice sur les six Thinking Hats.

POUR faire les meilleurs choix, il est souvent nécessaire de voir les choses sous plusieurs angles afin d’éviter de négliger une caractéristique essentielle. Six Thinking Hats d’Edward de Bono est un outil pour y parvenir. Cette technique peut être utilisée pour une réflexion personnelle ou de groupe où chacun pourrait représenter un point de vue distinct.

Concrètement, Six Thinking Hats est une stratégie qui aide les personnes et les groupes à envisager les défis et les événements sous plusieurs angles. Elle apprend à ‘comment penser’ plutôt que ‘quoi penser’, permettant de l’appliquer à toutes les situations. Selon De Bono, elle simplifie la réflexion en se concentrant sur un seul aspect à la fois et permet de changer de pensée tout en minimisant les désaccords entre les membres du groupe. «Si les gens peuvent apprendre à mieux penser, les actions qu’ils entreprennent seront également meilleures. Parfois, nous sommes très axés sur les solutions, nous nous précipitons dans des situations en pensant que nous savons quoi faire et, très souvent, nous choisissons les mauvaises solutions, ce qui finit par nous coûter plus de ressources et d’argent. C’est une capacité extraordinaire pour les gens d’être capables de regarder un problème ou une opp ortunité et de s’asseoir d’abord, d’appliquer des outils de réflexion solides et de poursuivre ensuite leurs actions. Nous disons toujours qu’une ou deux heures de réflexion en amont peuvent vous faire économiser des milliers d’heures et des millions de dollars par la suite ; ce n’est pas cher payé. L’autre raison pour laquelle je gravite autour de la pensée de De Bono est qu’elle ne concerne pas seulement les affaires et le travail ; vous utilisez également les outils dans votre vie personnelle. Donc, si vous changez votre façon de penser, la valeur est énorme dans tous les domaines», explique Frank Connolly.

L’approche de Six Thinking Hats est basée sur une métaphore de six chapeaux qui reflètent des styles distincts de pensée humaine. Ces chapeaux sont utilisés par l’équipe pour aborder les problèmes en utilisant une pensée séquentielle plutôt que des discussions chaotiques. Au cours des sessions de réflexion critique, le modèle de pensée à six chapeaux peut être utilisé pour atteindre des objectifs spécifiques tels que la résolution de problèmes, la discussion de débats, la planification approfondie et l’analyse du processus de pensée créative. Elles sont couramment utilisées dans des réunions d’entreprises. «Cela s’applique à toutes les organisations. Si 10 % de votre personnel est accaparé par des réunions toute la journée, le fait de réduire cette marge de quelques pourcents en termes de temps peut représenter des millions de roupies d’économies. Pendant que votre personnel est pris dans des réunions, vous êtes éloigné de votre bureau, il n’y a personne pour répondre à vos e-mails, à votre téléphone, pour travailler sur les projets, sans oublier de ce qui doit venir après la réunion. Les réunions peuvent, en fait, nous faire reculer si elles ne sont pas menées correctement. Cependant, une réunion bien organisée, de courte durée et axée sur les résultats peut apporter des avantages considérables à l’entreprise.»

Outre le fait d’ajouter une structure à la réflexion, Six Thinking Hats stimule la créativité ; le chapeau jaune est considéré comme le plus utile. «Nous examinons les idées créatives et disons qu’avant de les critiquer, ce que les gens auront tendance à faire si l’idée créative n’est pas en accord avec leurs connaissances antérieures de la pensée passée ; nous examinons d’abord la valeur et les avantages potentiels. Ce chapeau aide les dirigeants à devenir plus créatifs, il permet aux idées de survivre à la phase d’évaluation, alors que trop souvent nous tuons les bonnes idées. Le deuxième élément de Six Thinking Hats, qui est très utile pour permettre aux dirigeants de devenir plus créatifs, est le chapeau vert. Nous parlons d’idées nouvelles, de nouvelles façons de faire et de réaliser les mêmes choses et d’être créatifs. Et c’est ce qu’il faut faire dans le monde des affaires aujourd’hui.»

Évaluer les risques et la valeur

Comment peut-on utiliser concrètement les Six Thinking Hats? «Si quelqu’un est négatif, je vais utiliser le chapeau jaune. Je concéderai qu’il y a des problèmes, mais il faut aussi tenir compte des aspects positifs pour prendre une décision équilibrée. L’application de l’évaluation des risques est considérable. Si vous regardez dans n’importe quelle grande organisation, vous pouvez voir comment les unités commerciales se consacrent à l’évaluation des risques. Mais l’évaluation des risques n’est qu’une partie. L’autre moitié est l’évaluation de la valeur. Si vous ne faites que de l’évaluation des risques, et que c’est votre état d’esprit, vous régressez. Donc, la meilleure façon d’évaluer est de regarder la valeur. Chacun autour de la table partage sa valeur jusqu’à ce que nous soyons à court d’idées, puis nous procédons ensemble à l’évaluation des risques. Les entreprises qui adoptent cette approche remarquent que la culture change et devient positive.»

«Si les gens peuvent apprendre à mieux penser, les actions qu’ils entreprennent seront également meilleures»

L’un des piliers clés que DeBono met en place avec les six chapeaux de la pensée est la notion de définir les problèmes d’une meilleure façon. «C’est vous asseoir et penser à de multiples façons de résoudre les problèmes, puis choisir la meilleure. L’une de mes citations préférées résume très bien la situation : “Si le monde était en danger d’être détruit et que j’avais une heure pour trouver une solution pour le sauver, je passerais les 55 premières minutes assis à réfléchir au problème, mais seulement les cinq dernières minutes à trouver une solution”. C’est presque le contraire de ce que nous faisons tous. Si on nous dit soudain que le monde est en péril, nous commençons à paniquer, à courir partout et à faire toutes sortes de choses. Les défis et les opportunités auxquels nous sommes confrontés dans les affaires sont à peu près les mêmes. Nous partons du principe que nous savons tout, mais ce n’est pas le cas. En termes de management, les six chapeaux de la pensée sont extrêmement puissants pour permettre à l’équipe de redresser les résultats. Les réunions sont plus ciblées, plus axées sur les résultats et plus courtes.»

Frank Connolly constate qu’avant la Covid, la pensée contradictoire prédominait, mais pendant l’ère post-Covid, «j’ai remarqué qu’il y a plus de points de vue politiques imposés aux approches commerciales, créant plus de divisions». Il affirme que ce serait l’occasion d’appliquer les Six Thinking Hats. «Nous prenons les personnes ayant des pensées contradictoires et les mettons ensemble afin qu’elles regardent quelque chose dans la même perspective. Nous leur donnons également la possibilité de s’exprimer. Le chapeau de réflexion est plus puissant que jamais, car les gens deviennent de plus en plus antagonistes, et c’est un problème. Plus nous pourrons nous mettre à la place de nos interlocuteurs et envisager les choses sous un angle similaire avant de porter un jugement, mieux le monde des affaires se portera.»

Bien que la tendance s’oriente vers les cours en ligne, Frank Connolly offre une perspective différente : «Pour moi, la formation en ligne n’est pas particulièrement satisfaisante car vous n’avez pas d’interaction complète ; vous ne pouvez pas lire la salle et avoir une idée de l’état d’esprit des personnes. En tant qu’interaction humaine, ce n’est pas naturel. L’interaction en face à face est la meilleure solution. Le principal problème dans le secteur de la formation est la diminution des budgets. Lorsque les organisations sont soumises à de fortes pressions, le premier secteur qu’elles ont tendance à réduire est celui de l’apprentissage et du développement ; ce qui n’est pas directement lié à la prestation de services et aux opérations. Ce qui est triste car ce sont les éléments qui permettent d’améliorer la prestation de services et les opérations.»

 

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l’entretien avec Frank Connolly, le directeur
et formateur de ThinkQuick