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Tourisme – Des pistes pas suffisamment exploitées

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Tourisme - Des pistes pas suffisamment exploitées | business-magazine.mu


De bonnes idées pour le secteur. Le reproche qu’on fait cependant au ministre des Finances, c’est de n’avoir pas été au bout de celles-ci. Le Budget 2018-2019 fait néanmoins une belle place à la culture et au tourisme inclusif en misant sur Mahébourg. 

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Générant des recettes de Rs 60,3 milliards en 2017, le tourisme reste certainement un des principaux piliers de notre économie. À lui seul, il représente 7,1 % du Pib, 10 % de l’emploi total et 8,4 % des investissements pour l’année écoulée. La stratégie de Pravind Jugnauth consiste donc à continuer d’améliorer notre produit touristique en misant sur la diversification tout en se positionnant comme «une destination de croisières».

Le gouvernement veut miser plus sur les atouts culturels et écologiques de l’île. «Il n’y a pas grand-chose de concret qui a été annoncé pour apporter du changement, une diversification dans le secteur», commente Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professionals. Il déplore les annonces qui ont été faites sans que le gouvernement ne donne du concret pour leur mise en œuvre, citant le tourisme inclusif, et aucun apport du gouvernement. «Comme toujours, les opérateurs sommes condamnés à travailler, à innover pour faire avancer le tourisme à Maurice. C’est du ‘business as usual’ pour le secteur», lâche-t-il.

Pas d’innovations, même en ce qu’il s’agit de Mahébourg qui revient à chaque discours budgétaire, selon lui. «C’est un pas dans la bonne direction», estiment, par contre, les représentants de Business Mauritius en ce qui concerne la mesure phare, la transformation de Mahébourg en village touristique. Le parc marin de Blue Bay, la Vallée de Ferney, le musée naval, le site de la bataille navale de Vieux Grand Port et les îlots à proximité constituent ces riches atouts que le gouvernement veut pleinement exploiter.

Ces avantages seront renforcés pour faire place à la culture. Certaines rues choisies deviendront uniquement piétonnes afin de promouvoir le street art, les spectacles musicaux et la vente d’objets artisanaux. Sen Ramsamy, directeur général de Tourism Business Intelligence, salue aussi cette initiative qui redonne à Mahébourg l’occasion de connaître à nouveau l’effervescence d’antan. «Placé dans le cadre du développement de l’Airport City, c’est un village qui dispose de tous les atouts, sociaux, économiques, culturels et touristiques pour être un des lieux les plus vibrants de l’île», explique-t-il.

«Cela fait plus de cinq ans que l’AHRIM propose systématiquement cette idée lors des consultations budgétaires et nous sommes extrêmement heureux de cette convergence», confie Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM). Il maintient toutefois que le succès de ces mesures annoncées se jaugera surtout par leur mise en œuvre effective par les autorités et les redevabilités attendues.


Doper les arrivées touristiques

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Jean-Louis Pismont, Chief Operations Officer de Beachcomber, est du même avis : «Beachcomber est déjà dans une logique de proximité, de tourisme inclusif. On se bat depuis toujours pour que les infrastructures hors des hôtels soient améliorées». Il estime que le partenariat public-privé pour la transformation de Mahébourg devrait aider à faire avancer le projet. Sur le volet formation et emploi, il salue le remboursement des frais de formation pour les employeurs contribuant au National Training Fund à hauteur de 70 %. «Le groupe investit déjà beaucoup dans la formation et l’employabilité, et cela nous permettra de continuer nos efforts, avec notamment la possibilité de créer jusqu’à 800 emplois sur les deux années à venir», dit JeanLouis Pismont.

Sur le plan des arrivées touristiques, le ministre des Finances a évoqué la collaboration avec Saudi Arabian Airlines et Kenya Airways et l’arrivée prochaine de deux nouveaux avions pour Air Mauritius. Maurice entend aussi devenir une destination de croisières, avec l’aménagement d’un terminal de croisières à PortLouis afin de doper les arrivées touristiques. Ce qui fait réagir Sen Ramsamy : «J’apprécie l’initiative mais c’est du déjà fait : ces lignes aériennes sont déjà actives ici. Idem pour le Christian Decotter Cruise Terminal. Il faut voir au-delà du terminal ; que propose-t-on aux croisiéristes ? Il faut un itinéraire culturel, gastronomique qui leur permettra de découvrir le pays et de dépenser», insiste-t-il. Il rappelle que les recettes du secteur touristique ne se mesurent pas par le nombre d’arrivées de touristes mais par ce qu’ils dépensent lors de leur passage chez nous. «Un touriste dépense en moyenne 120 USD tout compris à Maurice alors que dans les autres îles, ce chiffre est de 250 USD. Il manque ce qui fait dépenser pendant que le touriste est là : night life, parcs d’attractions, du shopping. Ici, tout s’arrête à 18 heures», déplore-t-il. Sen Ramsamy est d’avis que Maurice gagnerait à trouver des moyens pour exploiter la Corée du Sud, ou encore le Gujarat en Inde.


Un touriste dépense en moyenne 120 USD

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Autres mesures annoncée : pour améliorer la sécurité en mer, tous les bateaux de plaisance seront obligatoirement équipés d’un système d’identification automatique pour surveiller leurs activités. Surfant sur la vague des nouvelles technologies, le ministre des Finances a aussi annoncé des mesures pour rendre le produit touristique mauricien plus accessible aux visiteurs. De nouvelles plateformes numériques seront créées pour fournir des informations sur la sécurité, les coûts des voyages intérieurs, les cartes routières, les restaurants, les achats et les taux de change des devises, entre autres. «On aurait pu aller plus loin en intégrant la Blockchain et la FinTech, qui sont deux tendances à exploiter dans le tourisme», ajoute Sen Ramsamy.

La fiscalité plus positive pour l’économie verte, la remise sur pied du National Environment Fund et sa dotation de Rs 2 milliards, et la reconduction de la réduction du loyer lors de fermetures d’hôtel pour rénovation sont quelques autres mesures appréciées. Finalement, Jocelyn Kwok estime que «la série d’actions proposées est aussi en droite ligne avec nos préoccupations du moment. En matière de consolidation du secteur et de réponse à nos problématiques courantes, les mesures budgétaires sont très bien accueillies», résume-t-il.

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