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Xavier-Luc Duval: «Le Budget reste une proposition, non une loi»

La préparation du Budget n’est pas un one-off. Il s’agit d’une procédure continue, qui est évaluée d’avril à juin, pour apporter une proposition en termes de dépenses pour l’année à venir. Cela dit, le Budget reste une proposition et non une loi. «La préparation du Budget est un exercice stressant, tant pour l’ensemble du ministère des Finances que le ministre lui-même», précise Xavier-Luc Duval, ancien ministre des Finances qui se confie sur la préparation du budget national. Ce dernier a, en effet, porté le chapeau de ministre des Finances et du Développement économique de 2011 à 2014. Il avise que depuis le mois d’avril chaque année, une équipe rencontre tous les ministères individuellement pour discuter de leurs besoins, financiers notamment. «Il s’agit normalement d’un officier par ministère», souligne-t-il. Le but : discuter des dépenses effectuées et à venir pour se mettre d’accord avant de formuler une proposition au Financial Secretary.

«Il est important d’arriver à un accord entre les officiers et les ministres. C’est ainsi que des décisions clés telles que des augmentations de taxes ou encore quelles taxes augmenter et décider du déficit budgétaire, entre autres, puissent être considérées», donne en exemple l’ancien ministre des Finances. Cependant, il ne cache pas qu’il peut parfois arriver des situations où les ministères n’arrivent pas à s’accorder aux propositions des officiers et vice versa. Ils peuvent alors en référer au ministre des Finances ou encore au Premier ministre pour trouver des solutions. Néanmoins, il s’agit d’abord d’essayer d’arriver à un accord avec le Financial Secretary et ses officiers.

Le plus dur en tant que ministre des Finances, selon lui, reste le résultat. «Ce n’est pas toujours facile d’être à la hauteur des attentes de tout un chacun. Il y a parfois des situations où les membres du Conseil des ministres, qui n’est souvent informé du budget final que deux heures avant sa lecture à l’Assemblée nationale, ne sont pas d’accord avec certaines des propositions communiquées. Il faut alors trouver des solutions spontanées et rapides», se souvient-il. «Puis il y a aussi les attentes de la population. Cependant, le problème ici, c’est que le ministre des Finances ne peut que proposer et allouer des fonds. Il ne peut garantir que les ministres appliqueront les mesures énoncées. Mais en tant que ministre des Finances, il est quand même à blâmer pour les propositions qui ne se sont pas concrétisées», déplore-t-il.

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