Business Magazine

Automobile: la révolution électrique (enfin) en marche.

Longtemps attendue, l’abolition de la taxe sur les véhicules électriques et hybrides entend permettre au pays de se doter d’une flotte de véhicules plus respectueuse de l’environnement. Et accessoirement de réduire sa dépendance au pétrole.

Confrontés à une situation extrêmement difficile, les concessionnaires locaux réclamaient des mesures fortes pour leur permettre de maintenir la tête hors de l’eau. Renganaden Padayachy semble les avoir entendus et en a profité pour faire d’une pierre deux coups. Le ministre des Finances a, en effet, annoncé que tous les véhicules hybrides et électriques seront exemptés de taxe – « duty free » – à compter du 1er juillet. De plus, un système de droits d’accise négatifs de 10 % sera introduit pour l’achat de véhicules électriques par des particuliers jusqu’à un maximum de Rs 200 000.

Deux décisions qui, a affirmé le ministre des Finances, visent à réduire «davantage notre dépendance aux importations de produits pétroliers, décarboniseront le système de transport terrestre et accéléreront la transition vers les véhicules électriques». Cette mesure a immédiatement été accueillie favorablement par les opérateurs. L’on devrait ainsi voir arriver sur le marché local de plus en plus de véhicules électriques.

Les chiffres publiés par la National Land Transport Authority indiquent que 244 véhicules électriques neufs ont été vendus en 2021, contre 136 en 2020 et 110 en 2019. Ce chiffre, prédisent les principaux opérateurs du secteur, devrait considérablement augmenter cette année. Du côté du marché de seconde main, 3 183 véhicules hybrides ont été vendus, contre 3 307 en 2021 et 3 770 en 2019. Un engouement qui devrait là encore s’affirmer à partir du 1er juillet. Les concessionnaires, qui s’attendent déjà à un afflux de commandes, préviennent que la filière automobile fait face en ce moment à des problèmes de stock.

Si les véhicules électriques sont appelés à se multiplier sur nos routes dans les prochains mois, certains observateurs font ressortir que cette mesure aurait dû s’accompagner de la création d’un réseau de bornes de recharge solaire à travers l’île. D’autant que certains acteurs du privé se sont déjà mobilisés pour mener une étude à ce sujet.

L’Université des Mascareignes a notamment lancé, début avril, un projet de recherche intitulé «Green charging of electric vehicles in Mauritius». Ce projet de recherche, qui sera mené en partenariat avec l’université de Perpignan, situé en France, vise à rendre la recharge solaire économiquement et techniquement viable pour les propriétaires de véhicules électriques.

Renganaden Padayachy a, par ailleurs, annoncé l’acquisition de 200 autobus électriques qui viendront renouveler la moitié de la flotte de la National Transport Corporation. Autant de mesures qui, espère le ministre des Finances, devraient mettre nombre de Mauriciens à l’abri des fluctuations des coûts de carburant.

Exit mobile version