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Chris Lazare (partenaire à Mauritius Sotheby’s International Realty) : «On note un réel engouement pour l’immobilier mauricien»

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Les investisseurs ne viennent maintenant pas prospecter mais viennent pour acheter. Ils n’ont plus le temps de tergiverser, il y a trop d’incertitude à Maurice comme dans le monde à cause de la pandémie, affirme Chris Lazare.

L’immobilier de luxe continue-t-il de séduire les investisseurs malgré la crise sanitaire et économique actuelle ?

Certainement et nos estimations à MSIR pour la prochaine année sont très encourageantes, nous avons plusieurs arrivées et des visites déjà prévues pour les mois de janvier et février.

Pour commencer, il est important de savoir que le segment de l’immobilier de luxe, que cela soit pour le marché international ou local, a continué d’opérer malgré les restrictions sanitaires de 2020-2021 et la fermeture des frontières. Par ailleurs, pour les six premiers mois de 2021 le secteur immobilier a rapporté Rs 3,5 milliards en terme d’Investissements Directs Étrangers (IDE) au pays, ce qui est un bon signe sachant que les frontières étaient fermées pendant cette période. Maintenant que les frontières sont ouvertes, on note un réel engouement pour l’immobilier mauricien, la demande augmente, les visites augmentent et nous nous attendons à tripler notre chiffre d’affaires en 2022.

J’aimerais aussi placer le contexte, quand on parle d’immobilier de luxe ça touche différents types d’investisseurs couvrant des budgets différents. Le seul point commun c’est l’intransigeance quant à la qualité du produit. Les critères d’achats ne sont pas forcément les mêmes pour le marché local et international, mais dans les deux cas la qualité doit être au rendez-vous. Le profil des investisseurs est aussi différent, il y a ceux qui veulent juste investir; ils achètent un bien dans le pays mais ne vivent pas ici et attendent l’appréciation de la valeur de leur bien sur le marché. Ce sont ces mêmes investisseurs qui achètent des biens sur plan et qui ont continué d’acheter malgré la fermeture des frontières.

Ensuite, il y a le segment familial à l’instar du marché sud-africain, ceux-là achètent en général des biens nécessitant l’investissement minimum de USD 375 000 pour le permis de résidence Mauricien. Il faut dire que Maurice présente pas mal d’avantages pour eux car nous avons un bon système éducatif privé, surtout pour le tertiaire avec de nombreuses universités étrangères ayant des branches dans le pays, sans oublier la stabilité et la sécurité qu’offre notre destination.

Certains promoteurs avaient fait part, au début de la crise sanitaire, de leur intention de reporter certains projets à plus tard. La situation s’est-elle suffisamment améliorée pour remettre ces projets sur les rails?

Il s’agit surtout de retard de chantier à cause des deux ‘lockdowns’ et il faut ajouter à cela le retard pour l’importation des matériaux de construction. Je dirai qu’il n’y a pas vraiment eu d’arrêt ou d’annulation de projets, mais plutôt des retards pour la construction. En ce qui concerne l’offre et la demande, pour les développeurs respectés à Maurice la demande dépasse l’offre dans certains cas et cela pour les différents types d’offres et de catégories d’investisseurs.

L’initiative de l’Economic Development Board (EDB) avec le Premium Travel Visa a aussi aidé à générer de la demande, on le voit surtout sur le marché locatif qui connaît un boom actuellement, attirant en particulier ceux qui veulent travailler à distance depuis Maurice ou même des retraités.

Les attentes des investisseurs ont-elles changé par rapport à la situation pré-covid?

Étonnement, je dirai qu’ils sont moins hésitants, ils ne viennent pas prospecter mais viennent pour acheter. Les investisseurs n’ont plus le temps de tergiverser, il y a trop d’incertitude à Maurice comme dans le monde à cause de la pandémie. Ils voient Maurice comme une destination sure et veulent acheter et rester ici. Il ne faut pas oublier les avantages fiscaux de la juridiction mauricienne.

Certains observateurs disaient craindre une baisse des prix au lendemain de la reprise économique. Où en est-on aujourd’hui ?

La réalité mondiale ne tend pas à une baisse des prix. Prenez l’exemple des Etats-Unis, les prix de l’immobilier sont en hausse car de plus en plus d’Américains investissent dans des maisons plus spacieuses pouvant accommoder toute la famille sur place, que cela soit pour le télétravail ou l’écolage à domicile sur une longue durée. La pandémie fait que les confinements sont toujours possibles et on s’y prépare.

À Maurice, les prix de vente ont commencé à monter car le coût pour une construction a augmenté. Je fais là référence au prix des matériaux de construction importés qui sont sujets au chamboulement des prix du fret, la dépréciation de la roupie et la poussée de l’inflation dans le monde avec la hausse des coûts de production. Les développeurs essayent de garder les prix stables mais au final entre tous ces facteurs et la demande qui dépasse l’offre dans certains cas, les prix pourraient au contraire augmenter. Je fais ressortir qu’on note que les clients comprennent ces enjeux, ils ont moins de marge de manoeuvre pour la négociation et achètent au prix fixé.

Avez-vous eu un retour des investisseurs quant à leurs intentions en matière d’investissements immobiliers dans le secteur du luxe?

Le retour est positif. À titre d’exemple, pour le marché sud-africain, Maurice reste une destination privilégiée car nous sommes proche de l’Afrique du Sud et il n’y a pas de barrière de la langue, l’administration mauricienne est autant anglophone que francophone. Pour le marché français, Maurice reste un paradis avec des avantages fiscaux non-négligeables, aussi, nos atouts comprennent notre positionnement favorable et une bonne connexion aérienne aux pays d’Europe et ailleurs. Ajoutez à cela la stabilité politique, la bonne connexion internet, la facilitation des affaires et le système judiciaire bien établi entre autres.

Quelles sont les hypothèses de reprise pour 2022 ?

Avec la réouverture des frontières, je dirai que c’est positif. À MSIR on s’attend à une hausse de 30% de notre performance en 2022 et cela sur tous les marchés. Nous avons déjà un agenda de rendez-vous bien rempli pour début 2022. Il faut bien évidemment suivre la situation du Covid-19 à Maurice de près et favoriser un environnement sure pour les visiteurs. Nous appliquons par ailleurs les précautions sanitaires exigées et recommandées dans nos bureaux.

Au vu de la crise économique qui se profile eu Europe, pensez-vous qu’il faille désormais aller chercher les acheteurs dans des marchés encore inexploités jusqu’à présent? Lesquels ?

Pour l’instant nos marchés principaux restent la France, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni et les pays d’Europe de l’Ouest dont l’Allemagne et la Suisse. Maintenant, je dirai qu’en ce qui nous concerne, la crise économique européenne ne touche pas vraiment cette clientèle qui opte pour MSIR. La classe moyenne européenne est touchée par les difficultés économiques amplifiées par la hausse des prix des carburants entre autres facteurs. Or, ces investisseurs hauts de gamme ont toujours le capital nécessaire. Ceci étant dit, il est clair que de nouveaux marchés se positionnent à l’instar de la Russie et les Emirats Arabes Unis.

Pour continuer à séduire les investisseurs, les projets immobiliers doivent innover. Quelles sont, selon vous, les améliorations qui devront être faites ?

On note une nouvelle tendance; c’est le développement immobilier en accord avec l’éveil écologique. Les développeurs sont de plus en plus attentifs et sensibles au débat sur le changement climatique car c’est aussi la demande qui l’exige. Résultat, les concepts de développement immobilier s’adaptent avec la production d’énergie solaire, le captage d’eau de pluie ou encore la mise sur pied de développement entièrement ‘green’.

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