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CHRISTOPHER RAINER «LA DIGITALISATION AMÉLIORE LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES»

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Christopher Rainer

E-COMMERCE. LA MOUVANCE VERS LA DIGITALISATION DU PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE S’ACCROÎT AVEC LE SECOND CONFINEMENT. DANS L’OPTIQUE DE MIEUX COMPRENDRE CE PHÉNOMÈNE, CHRISTOPHER RAINER, FONDATEUR D’AFRICA TECH, DE PRICEGURU ET DE CROWDFUND.MU, ANALYSE CE CHANGEMENT DE PARADIGME.

Le second confinement est une nouvelle aubaine pour le secteur de l’e-commerce qui est en essor ces dernières années. Depuis l’arrivée de la pandémie, comment ont évolué les affaires d’AfricaTech Holding et de PriceGuru?

La pandémie a définitivement agi en donnant un énorme coup d’accélérateur à l’adoption des nouvelles technologies, que ce soit au sein de l’entreprise ou du foyer. Cet événement a encouragé les gens à davantage utiliser les plateformes digitales au quotidien, et beaucoup se sont rendu compte que le numérique est un outil efficace qui permet également d’économiser du temps. Le confinment a donné une nouvelle impulsion à une tendance visible depuis un moment déjà, notamment à travers la croissance soutenue des activités de PriceGuru depuis sa création, il y a déjà cinq ans.

En tant que pionnier de l’e-commerce à Maurice, nous sommes bien rodés pour pouvoir faire face à une hausse sans précédent de la demande. Nous avons connu une forte croissance du nombre de comptes clients, qui s’élèvent à plus de 100 000 aujourd’hui. De plus, notre mall digital reçoit plus de 10 000 visiteurs par jour.

S’agissant d’AfricaTech Holding, nous comptons doubler nos investissements dans des plateformes Fintech à Maurice et dans la région.

Bien que l’e-commerce ait du potentiel, un grand nombre de Mauriciens sont réticents à l’adopter. D’ailleurs,les plateformes e-commerce des supermarchés n’ont pas réussi à s’imposer. Quel regard jetez-vous sur cette situation?

Après cinq ans d’opération dans le domaine de l’e-commerce à Maurice, nous avons développé une technologie performante et avons acquis énormément de connaissances sur le consommateur et les subtilités du marché. Cela nous permet de constamment améliorer nos services, participant ainsi à la une croissance exponentielle de nos activités.

L’e-commerce, il est vrai, est une pratique relativement nouvelle à Maurice. Mais comme dit l’adage, essayer, c’est l’adopter ! Aujourd’hui, nous avons réussi à fidéliser une grande partie de nos clients.

Je pense que les supermarchés n’ont pas véritablement percé dans le domaine de l’e-commerce à ce jour parce qu’ils ont toujours privilégié la fréquentation physique de leur magasin aux dépens de la livraison à domicile.

Depuis l’éclatement de la crise, le crowdfunding s’est affiché comme une solution de financement pour certaines entreprises, notamment les start-up et les PME. En tant que fondateur de crowdfund.mu, comment expliquez-vous l’envol de ce moyen de financement ?

Le phénomène du crowdfunding a été popularisé lors de la crise financière de 2008, et se présente aujourd’hui comme une alternative aux sources de financement traditionnelles, en particulier les prêts accordés par les institutions financières, ce qui implique un remboursement avec des intérêts.

Le crowdfunding, que l’on peut traduire littéralement par «financement par la foule», permet à un individu, une association, un entrepreneur ou un créateur de présenter au public un projet ou une cause à défendre, tout en indiquant le montant nécessaire à sa réalisation. Ce sont alors aux personnes qui auront été sensibles au projet ou à la cause de contribuer à cette levée de fonds.

En tout juste un an d’opération, crowdfund. mu a permis de récolter plus de Rs 30 millions pour financer plus de 100 projets à impact positif. Au total, ce sont quelque 16 000 contributeurs qui ont participé aux différentes levées de fonds. La popularité de ce moyen de financement repose donc, à mon avis, sur deux éléments clés. D’une part, il y a le fait que le créateur de projet n’est pas contraint de rembourser un prêt. Et, d’autre part, le contributeur, en faisant un don, se sent partie prenante d’un projet qui aura un impact positif sur la société. Dans certains cas, ce dernier peut même percevoir un «reward». Par exemple, un projet d’agriculture raisonnée a offert sa première récolte à ses premiers donateurs.

La pandémie de la Covid-19 a accéléré la digitalisation des entreprises. Alors que bon nombre d’entreprises n’étaient pas forcément prêtes pour ce changement conséquent, quels sont les erreurs à éviter pour bien réussir cette transition ?

L’économie 2.0 fait qu’un plus grand nombre de services et d’achats de produits se fera en ligne. Les entreprises qui seront réticentes ou qui n’investiront pas suffisamment de temps et de ressources dans la digitalisation de leurs opérations seront, de facto, moins compétitives.

L’e-commerce permet aussi aux entreprises d’avoir une portée régionale, voire internationale de leurs activités. D’ailleurs, selon le rapport de McKinsey Global Institute, intitulé ‘Lions go digital: The Internet’s transformative potential in Africa’ et publié en 2013, il est indiqué qu’en 2025, les ventes annuelles en ligne pourraient atteindre $ 75 milliards en Afrique. En sus de cela, l’accès à Internet sur le continent est passé de 2,1 % en 2005 à 24 % en 2018. Il n’est donc pas étonnant que ce segment puisse être une aubaine stratégique vers l’Afrique. Vos commentaires.

Nous sommes tout à fait conscients de cette opportunité, et c’est pour cela qu’AfricaTech Holding est en train d’investir dans des plateformes à Maurice, mais aussi dans la région africaine. AfricaTech Holding a cofondé avec succès des start-up dans le secteur des nouvelles technologies, et celles-ci sont aujourd’hui des plateformes pionnières dans leurs domaines respectifs (hôtellerie, voyage et loisir, Fintech et retail) à Maurice. Avec cette expérience et l’expertise que nous avons développée, nous sommes plus que jamais prêts à démarrer nos activités en Afrique.

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