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Tourisme : Les hôteliers espèrent une solution au problème de pénurie de main-d’oeuvre

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Le redémarrage du l’industrie touristique a permis à l’économie mauricienne de redécoller. Aujourd’hui, la priorité est de redynamiser ce secteur en misant sur la diversification. De même, il est urgent d’adresser la problématique de pénurie de main-d’oeuvre.

La stratégie touristique doit être redynamisée. Un exercice de fond est nécessaire en raison, d’une part, du défi de compétitivité de Maurice face aux destinations concurrentes et, d’autre part, des opportunités qu’offre la reprise, confirmées par les bonnes tendances en termes d’arrivées et de recettes touristiques. Mais, dans l’immédiat, l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) estime urgent de consolider l’effectif hôtelier, une demande qui passe inévitablement par le recours aux travailleurs étrangers et la refonte complète de l’école hôtelière.

«Des discussions ont été engages avec le gouvernement au sujet du manque de personnel. Les opérateurs s’attendent à des mesures fortes. Ce problème, comme l’a rappelé l’association, perdure depuis plusieurs années au sein de l’hôtellerie, et il est clair que le recours aux travailleurs étrangers est devenu inévitable. La survie du secteur en dépend. L’association estime que les autorités pourraient faire confiance au jugement des opérateurs : d’ailleurs le problème de manque de main-d’oeuvre semble affecter indistinctement tous les secteurs en ce moment», explique Jocelyn Kwok, le CEO de l’AHRIM.

Il est rejoint par Bruno Lebreux, le président de l’Association of Inbound Operators Mauritius (AIOM), qui estime qu’il faut réfléchir à des méthodes pour remotiver les jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Il est d’avis qu’il faut donner à ces jeunes des formations adéquates et durables. Bruno Lebreux rappelle qu’il est important de payer ce personnel à la juste valeur de ses efforts, et même plus.

«Dans ce secteur, les horaires de travail sont très contraignants, et nous avons besoin d’hommes et de femmes motivés pour que les opérations tournent dans de bonnes conditions. Il faut qu’ils puissent trouver un équilibre raisonnable entre leur temps libre et le travail, parce que tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Je ne pense pas que ce soit le mandat du gouvernement à travers le Budget de venir combler les lacunes existantes en matière de compétences dans l’industrie et surtout de garantir la disponibilité d’une main-d’oeuvre qualifiée. Je pense plus que les hôteliers, réceptifs et autres gérants de sites touristiques devraient eux-mêmes mettre dans leur budget annuel, un montant conséquent pour garantir justement cette maind’oeuvre qualifiée dont nous avons tant besoin», fait ressortir Bruno Lebreux. Il souligne que l’association espère une augmentation du budget touristique pour promouvoir de façon efficace la destination dans le but de pérenniser leur présence sur leurs marchés principaux, tout en se penchant sur certains marches émergents.

Compte tenu de l’essor des tendances en matière de tourisme durable et d’écotourisme dans le monde, la transition de Maurice vers un modèle de tourisme plus durable est devenue capitale. Sur cet aspect, Jocelyn Kwok suggère, entre autres propositions, la creation d’une institution conjointe public- privé pour diffuser d’une seule voix la vision du pays en matière de durabilité. L’empreinte carbone élevée des voyages long-courriers devient une vraie question et Maurice se doit d’adopter la durabilité comme principe prioritaire de son développement et sa vision doit être communiquée de manière plus forte. Une application plus stricte des règlements sur la protection de l’environnement, l’élaboration et la diffusion d’outils de sensibilisation à destination du grand public sont souhaitables.

D’ailleurs, l’AHRIM estime que l’autonomisation et le renforcement des compétences des conseils locaux, dans les villes comme dans les villages, demeure un passage oblige pour le développement d’un tourisme plus local, plus inclusive et plus proche des Mauriciens. D’autre part, la dégradation de nos zones côtières, impactées par le changement climatique, se poursuit à un rythme inquiétant. Il devient urgent que les autorités, en collaboration avec des acteurs publics et privés compétents et des experts internationaux, établissent et mettent en oeuvre des mesures audacieuses pour s’attaquer au problème de l’érosion des plages à court, moyen et long termes.

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