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Jean-Jacques Vallet : «Éviter le piège du tourisme de masse»

S’il fallait un indicateur de plus pour témoigner de l’embellie que connaît le secteur touristique mauricien, l’on noterait les 134 730 arrivées touristiques enregistrées à décembre 2022 ; chiffre provisoire certes mais qui représente une augmentation de plus de 50 % des arrivées touristiques enregistrées à décembre 2021 (49 964 arrivées touristiques). Bien que le nombre d’arrivées touristiques, d’autant plus sous l’ère post-pandémie et post-guerre en Ukraine, ne doit plus être un indicateur clé, ou du moins unique, de la performance du secteur touristique, il n’en demeure pas moins qu’il démontre le niveau d’attraction de la destination touristique mauricienne en cette période de « revenge travel ».

«La destination s’est repositionnée avec succès après la Covid-19 et les cinq premiers mois de 2023 s’annoncent bien. Les objectifs en termes d’occupation de chambres devraient être atteints, voire même dépasser le niveau d’avant la pandémie pour ces cinq mois à venir», constate Jean-Jacques Vallet, CEO, Constance Hotels, Resorts & Golf. Les perspectives touristiques pour Maurice en 2023 sont définitivement positives dans l’ensemble, confirme l’hôtelier, surtout, confie-t-il, que l’accès aérien se met en place et répond peu à peu aux attentes de la destination afin d’atteindre la croissance espérée.

Le patron du groupe hôtelier mauricien à empreinte régionale (sept palaces dans la région de l’océan Indien, dont deux à l’île Maurice), et axé sur le marché du luxe, insiste sur le fait qu’il faut continuer à développer et renforcer l’image de la destination mauricienne, et maintenir dans ce cap la qualité des services au niveau des hôtels. «L’un des challenges actuels est de faire face au manque de main-d’œuvre. Cela passe par le renfort de l’attractivité du secteur touristique auprès des jeunes et par le fait de repenser constamment nos façons de fonctionner. Se remettre en question en permanence dans un monde en constante évolution est un facteur clé de succès».

Le fait que l’île Maurice soit une destination long-courrier pour la plupart des pays émetteurs devrait nous inciter à, plus que jamais, nous focaliser sur la qualité de nos prestations et «éviter le piège du tourisme de masse», argue-t-il. «Le nombre d’arrivées n’est, selon moi, pas le critère le plus important de mesure de performance de notre destination mais bien la dépense moyenne et aussi la durée moyenne des séjours de clients sur l’île. Cela contribuerait à trouver un bon équilibre et à maintenir la qualité de notre environnement. Nous devons aussi, bien sûr, continuer à renforcer et accélérer tout ce que nous entreprenons déjà en termes de durabilité et de protection de l’environnement mais aussi à mettre en place un vrai programme national d’embellissement de la destination. Ce sont des critères essentiels de notre pérennité et aussi de protection de nos ressources et de l’île en général.»

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