Johan Pilot (CEO, ENL Property) : «Durant les crises, les valeurs refuges comme l’immobilier sont plébiscitées»

La décision de Moka Smart City d’agrandir le centre d’affaires Vivéa Business Park témoigne de l’attrait de la région auprès des entreprises. Que viennent-elles y chercher selon vous ?

Créé en 2007, à la suite d’une reconversion réussie, Vivéa compte aujourd’hui plus de 1 500 employés, 65 entreprises, 36 000 m₂ de bureaux construits et occupés, 35 % d’espaces communs et verts, et plus de 500 places de parking. Vivéa abrite, par ailleurs, une crèche d’entreprise, des restaurants, un incubateur de start-up, des espaces de coworking ainsi que des salles de réunion conçues par Oficea. Le tout au cœur d’un parc arboré, de bâtiments réhabilités et d’autres modernes qui offrent des vues sublimes sur les montagnes. De plus, Vivéa est proche des arrêts de bus, des facilités de St Pierre, de Kendra ou encore des Allées d’Helvétia. Ce sont autant de facteurs qui vont de Vivéa un lieu idéal pour installer et faire grandir son entreprise.

Moka Smart City a annoncé la commercialisation prochaine de lots résidentiels et commerciaux. Comment a été accueillie cette décision par les acheteurs et investisseurs potentiels ?

Moka est devenue sans conteste l’une des régions les plus attractives de l’île, une référence incontestable à Maurice quand on parle de smart city. Encore majoritairement agricole il y a 12 ans, le groupe ENL a réussi à en faire une ville tendance où il fait bon vivre avec de nombreux aménagements, incluant des écoles et universités, des centres commerciaux et d’affaires, des services de santé privés, des quartiers résidentiels modernes ou encore des centres de loisirs et de sport, le tout animé avec des évènements et activités proposés à la communauté. Cela assure aux acheteurs et investisseurs une qualité de vie incomparable et une garantie de retour. À chaque fois que nous lançons de nouveaux terrains à vendre, qu’ils soient résidentiels ou commerciaux, nous constatons un grand engouement.

Vous avez dévoilé, fin 2021, le projet Telfair, le centre-ville de la smart city. Quelle est la philosophie qui a guidé la conception de cet espace ?

C’est sans doute Nathan Iyer, notre master planner, qui en parle le mieux. Telfair, c’est l’essence de Moka. Un quartier conçu autour de principes d’urbanisme reprenant les codes et les équilibres d’un centre-ville moderne et durable. Un cœur qui bat 24/7 avec ses boulevards commerciaux, ses restaurants et sa proposition de services et sa diversité d’usagers et d’habitants. Traversé par le parc linéaire de La Promenade, Telfair sera un quartier vibrant. En effet, nous avons souhaité avoir la taille critique et le mix parfait (de bureaux, de résidences, de commerces, d’événements) dès sa mise en opération. De plus, en lien avec tout le développement de Moka, le quartier est en cours d’obtention de la certification «LEED Neighbordhood-Development» imaginée pour inspirer la création de quartiers plus respectueux de nos ressources et de notre environnement à travers le monde.

La smart city a beaucoup mis l’accent sur la mobilité douce ces derniers mois. Pourquoi est-ce un sujet qui tient à cœur au promoteur ?

La mobilité est un sujet mondial pour des raisons de développement durable, d’actions contre le réchauffement climatique, ou encore en raison de l’augmentation des coûts des carburants. Moka se veut une ville «15 minutes» qui favorise la création de quartiers mixtes où travail, santé, parcs, sports, écoles se trouvent à moins de 15 minutes à pied. Par le biais de l’urbanisme, donner une plus grande priorité pour les formes de mobilité alternatives à la voiture. D’abord favoriser la marche et les piétons, pour qu’ils puissent découvrir le quartier, profiter de l’espace public. Accueillir, en priorité, les vélos, trottinettes, navettes et développer le covoiturage et , en dernier lieu, les voitures et deux-roues motorisés.

Dans un contexte économique marqué par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, dans quelle mesure pensez-vous que les investisseurs pourraient hésiter à investir en attendant une amélioration de la situation ?

Le conflit en Ukraine a fortement secoué les marchés financiers internationaux ces dernières semaines et la volatilité est loin d’être terminée malgré la récente reprise des indices boursiers européens. De nombreux investisseurs se demandent donc comment investir tout en protégeant leur capital et pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités. Durant les crises, les valeurs refuges comme l’immobilier sont plébiscitées. De plus, avec une inflation en hausse et une augmentation des coûts de construction, certains investisseurs accélèrent leurs décisions d’acquisition pour garantir des prix.

 

Propos recueillis par Guillaume Gouges