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Production D’électricité : Le biomass framemork va accélérer la transition vers une énergie propre

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Avec l’adoption du «National Biomass Framework», la transition vers une économie bas-carbone prend un nouvel élan. Grâce à un prix garanti comme rémunération pour les différentes sources de biomasse comme la bagasse et la paille de canne, les «independent power producers» seront en mesure d’augmenter leur capacité de production d’électricité à partir de sources renouvelables.

Après des années d’attente, le National Biomass Framework entre enfin en vigueur. L’adoption de ce mécanisme marque un tournant décisif dans la stratégie de Maurice d’éliminer le recours au charbon pour la production d’électricité à l’horizon 2030.

Pour l’heure, les détails de ce mécanisme ne sont pas encore connus. Son adoption devrait donner lieu à la mise en vigueur d’un cadre régulateur, où la definition de la biomasse sera donnée et où les mécanismes de rétribution des différentes sources de biomasse seront pris en compte. À travers ce cadre régulateur, le gouvernement s’assure de disposer d’une charge de base énergétique et pourrait ainsi envisager plus sereinement le processus d’élimination du charbon dans sa production énergétique. L’objectif est de parvenir à produire 60 % des besoins en énergie à partir de sources renouvelables d’ici à 2030.

Tout en saluant l’adoption du National Biomass Framework, la Chambre d’Agriculture rappelle que cette étape a pris plus de cinq années. «La Chambre d’Agriculture accueille favorablement l’adoption du Biomass Framework qui avait été annoncé pour la première fois dans la section 13B Renewable Sugar Industry Based Biomasse Framework du Sugar Industry Efficiency (Amendment) Act 2016 voté le 23 décembre 2016. Il aura donc fallu un peu plus de cinq ans, dont un an de travaux et discussions entre les acteurs qui interviennent dans le secteur de la production de biomasse et de production d’énergie pour préparer le National Biomass Framework et un an supplémentaire pour que celui-ci soit adopté avec amendements. La Chambre d’Agriculture célèbre cette avancée pour la promotion de la production de divers types de biomasse qui permettra de répondre aux enjeux de production d’énergie renouvelable. Nous sommes dans l’attente d’avoir le rapport adopté et de l’annonce des mesures d’implémentation ainsi que de la remuneration des diverses biomasses», souligne Jacqueline Sauzier, la secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture.

La biomasse, c’est l’ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale grâce auxquelles on peut produire une énergie propre et non polluante. Quand on parle de biomasse, on fait surtout reference à la bagasse qui, à Maurice, est utilisée par les Independent Power Producers (IPP) pendant la période de coupe pour produire de l’électricité. Il y a d’autres formes de biomasse comme la paille de canne, les déchets de bois, le bois d’eucalyptus, l’arundo donax (fatak), l’herbe à éléphant, les macro-algues, les déchets de jardin, le bambou, l’herbe de bana, les copeaux et les granulés de bois importés que les IPP pourraient utiliser pendant l’entrecoupe pour produire de l’électricité. Ces formes de biomasse sont, du reste, énumérées dans la version révisée (2022) du Renewable Energy Roadmap 2030 for the Electricity Sector. Un plan d’action sur lequel s’est penchée la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA).

CALCUL DE LA RÉMUNÉRATION

À ce jour, la bagasse représente avec la paille de canne les principaux intrants verts et sources de biomasse utilisées par les centrales thermiques du pays, soit Terragen à Mapou, Alteo Energy dans l’Est, et Omnicane La Baraque dans le Sud pour la génération d’électricité. La generation de bioélectricité à partir de sources d’énergies renouvelables, notamment de la bagasse, représente à ce jour 11,9 % du volume total de bioélectricité produite en 2021, d’après Statistics Mauritius. «Après cinq années de groups de travail sur cette question, je suis satisfait de voir l’adoption du National Biomass Framework, avec le désir de voir un peu plus dans le détail comment la tarification va permettre d’être plus progressive surtout que l’on sait que depuis un an ou deux ans, la tarification de l’électricité produite à partir de la bagasse a été fixée à Rs 3,50 KWh. Par rapport à cela, il s’agit de savoir comment on mesure la tarification par typologie de biomasse ? La bagasse étant la source de biomasse la plus répandue et la plus simple, cela veut dire que pour les autres types de biomasses, potentiellement il faudra augmenter jusqu’à arriver à la stratégie d’autres biomasses et de là à la stratégie de biomasse importee », explique un ingénieur en maîtrise de l’énergie, porté sur les enjeux environnementaux et de développement durable.

Pendant la période de la campagne sucrière, qui s’étend de juin à décembre, plus de 2,5 millions de cannes sont récoltées et broyées. Coproduit de la canne, la bagasse récupérée lors des operations de broyage est brûlée par les centrales thermiques mixtes bagasse-charbon pour produire, selon le principe de cogénération, de l’électricité et de la vapeur. Les centrales thermiques captent, en effet, la chaleur générée par la combustion de la bagasse ou du charbon et la convertit en énergies, soit de l’électricité et de la vapeur. Tandis qu’une partie de l’électricité sert à alimenter les opérations de broyage et de raffinage, le surplus d’électricité, d’après le Product Exchange Agreement convenu avec le Central Electricity Board, est exporté sur le réseau électrique national.Des 540 GWh d’électricité générée en 2021 à partir de sources renouvelables, la bagasse représentait 361 GWh, dont 110 GWh pour la consommation en interne des centrales électriques.

La bagasse n’étant disponible que pendant les six mois que dure la campagne sucrière, le charbon, dont l’approvisionnement était régulier et à un prix compétitif avant la crise énergétique déclenchée par le conflit russo-ukrainien, est utilisé pendant les six mois restants de l’année. C’est à travers ces centrales électriques mixtes que les IPP s’assurent que le pays a accès à une production d’énergie fiable, régulière et ininterrompue tout au long de l’année. Au total, ils produisent environ 60 % des besoins du pays en électricité. La centrale thermique mixte Omnicane à La Baraque produit, par exemple, de l’électricité pour environ 200 000 personnes. Compte tenu de l’intermittence des énergies solaire et éolienne, la biomasse demeure l’une des plus importantes ressources pour garantir les besoins de base du réseau électrique.

Actuellement, à Maurice, la bagasse et la paille de canne sont les seules sources de biomasse utilisées pour la production électrique du pays. D’où l’importance du National Biomass Framework, qui viendra poser le cadre régulateur pour sa valorisation, sa rémunération, son utilisation et encourager ainsi les planteurs comme les usiniers à maximizer respectivement la production et l’emploi de ces ressources.

Les détails concernant la rémunération pour la biomasse dans le cadre du Biomass Framework devraient, fort vraisemblablement,être annoncés dans le prochain Budget.

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