Business Magazine

Les autorités tirent la sonnette d’alerte face à l’ampleur des cyberattaques

La situation est inquiétante : Plus d’un millier d’attaques en ligne ont été signalées par le Mauritian Cybercrime Online Reporting System. Dans cette nouvelle économie digitale, il est plus que jamais essentiel que les organisations sécurisent leurs données sensibles ; lesquelles sont convoitées par des hackers qui, bien souvent, utilisent l’arme de la rançon.

À l’ère où les technologies évoluent à grande vitesse et où l’avènement de l’économie digitale a changé la manière de proposer des services, les risques de cyberattaques deviennent de plus en plus fréquents. Il est désormais important pour les organisations de se préparer à faire face aux dangers liés au cyberespace. Cela afin d’éviter des dommages conséquents pouvant mettre une institution ou une économie à genoux. Les acteurs engagés dans la cybersécurité ont eu l’occasion de débattre sur les opportunités et les défis liés à l’économie digitale lors d’un atelier de travail organisé par le ministère des Tic et de l’Innovation la semaine dernière.

Piratage, harcèlement en ligne, usurpation d’identité, escroqueries et fraudes, la liste est longue en ce qui concerne la cybercriminalité dans le monde et les victimes de ce genre d’attaques se font de plus en plus nombreuses. Selon le ministre des Tic et de l’Innovation, Deepak Balgobin, pas moins de 1 162 cas de harcèlement en ligne, d’escroquerie et de piratage de données ont été enregistrés par le Mauritian Cybercrime Online Reporting System. Ce qui l’amène à dire que ce phénomène de cyberattaque est à prendre au sérieux.

Un manque d’experts

«La cybersécurité et la résilience sont essentielles pour toutes les organisations opérant dans l’économie digitale. Les services numériques étant de plus en plus interconnectés, la sophistication et la fréquence croissante des cyberattaques peuvent potentiellement causer des dommages considérables. Un cyber-incident peut causer un préjudice important aux consommateurs, déstabiliser les marchés et affecter la confiance dans un pays», explique Deepak Balgobin. Le ministre évoque ainsi le besoin d’évolution constante dans ce domaine, avançant qu’il faut un plaidoyer important en faveur de la cyber-résilience.

Le président du National Cybersecurity Committee, Viv Padayatchy, est du même avis. Il fait ressortir que la première chose à faire est de conscientiser et de promouvoir la cyber-résilience. Il faut ainsi être bien informé sur ce qui se passe dans le cyberespace et les menaces qui peuvent se présenter. Alors que la cyber-résilience est une nécessité dans un écosystème digital, le gouvernement et les organisations font face à de nombreux défis. Viv Padayatchy rappelle qu’il y a un manque d’experts en la matière et qu’il est prioritaire qu’on organise des formations poussée sur la prévention, la détection et l’atténuation des cybermenaces.

De son côté, Pravesh Gaonjur, Executive Director de Tylers, entreprise qui propose des services en termes de cybersécurité, fait remarquer que «les pirates informatiques sont encore plus avancés et adoptent des technologies de pointe. Les attaques deviennent de plus en plus difficiles à détecter. Il n’est pas uniquement important de bloquer ces attaques, mais il faut pouvoir les anticiper».

À noter que Maurice apporte son soutien technique à des pays comme le Rwanda, le Togo, le Botswana, le Malawi et les Seychelles dans le domaine de la cybersécurité. Des initiatives qui ont fait que Maurice est classé premier en Afrique depuis huit ans par l’ITU Global Cybersecurity Index et 17e au niveau mondial.

Tout un arsenal technique et législatif

Maurice est doté de tout un arsenal technique et législatif pour faire face à la cybercriminalité. Le Cybersecurity and Cybercrime Act de 2021 agit comme point d’ancrage pour les dispositifs en place pour combattre les cybermenaces. Ce texte de loi est venu remplacer le Computer Misuse and Cybercrime Act, trop archaïque et non conforme aux réalités actuelles. C’est le Cybersecurity and Cybercrime Act qui est à l’origine de la création du National Cybersecurity Committee, qui a pour rôle notamment de coordonner, d’aviser et d’implémenter autour de la cybersécurité. Il existe aussi la Computer Emergency Response Team of Mauritius (CERT-MU), qui est l’agence nationale chargée de coordonner les interventions en matière de cybersécurité. La CERT-MU a développé la MAUSHIELD l’année dernière, une plateforme pour faciliter l’échange d’informations sur les cybermenaces à Maurice. Aussi, la plateforme MAUCORS permet aux organisations ou individus de rapporter des cyber-incidents. À savoir qu’une personne coupable de cybercrime risque une amende allant jusqu’à Rs 1 million et une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 20 ans.

Exit mobile version