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Tourisme : Les réservations en progression de 20 %

Les autorités mettent tout en œuvre pour faire de la haute saison un succès. Déjà, avec l’assouplissement des mesures sanitaires, l’on observe une hausse des réservations.

Longtemps à l’arrêt, l’industrie touristique aborde la relance des activités avec soulagement, mais aussi des appréhensions. Le secteur, qui a été mis à genoux dans le sillage de la pandémie, ne peut en effet se permettre de faire un faux départ à l’approche de la haute saison. Pour réussir le pari de la reprise, toutes les parties prenantes, pouvoirs publics et secteur privé, travaillent de concert pour redonner des couleurs à l’un des piliers économiques du pays. Du côté du ministère des Finances, l’on estimait, en juillet dernier, pouvoir accueillir quelque 650 000 touristes sur les 12 prochains mois. Un objectif qui, s’il est jugé «trop ambitieux» par certains observateurs, témoignent de la détermination des autorités à remettre sur les rails le secteur touristique. Et les premiers chiffres, même s’ils sont loin des performances pré-Covid-19, demeurent encourageants.

JOCELYN KWOK (CEO DE L’AHRIM)

NILEN VENCADASAMY (PRÉSIDENT DE LA MTPA)

«La réouverture des frontières est faite par phases. La première, qui a débuté au mois de juillet, a servi de test afin de jauger l’efficacité des protocoles sanitaires mis en place. De l’avis de tous, celleci a été un succès. Il faut dire qu’on ne s’attendait pas non plus à voir arriver énormément de touristes avec la mise en place d’une quarantaine», explique Nilen Vencadasamy, président de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA).

Mais avec l’assouplissement des protocoles sanitaires et l’introduction de la septaine, les autorités indiquent avoir noté une augmentation de 20 % dans les réservations. Du côté de la MTPA, l’on précise que les données collectées révèlent que les habitudes de voyage ont également évolué. «La décision de voyager se prend le plus souvent à la dernière minute. Cela s’explique par l’absence visibilité, notamment en ce qui concerne les protocoles de rentrée dans le pays d’origine», poursuit le président de la MTPA, avant de souligner la nécessité pour la destination de revoir sa stratégie commerciale.

L’offre aérienne se rétablit

Un avis partagé par Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM). «Sur le plan sanitaire, qu’il s’agisse des autorités ou de l’industrie, nous avons fait tout ce qu’il fallait faire. Côté industrie, l’ouverture progressive, depuis le 15 juillet, a permis de «tester» le cadre sanitaire. Côté gouvernement, la campagne de vaccination a atteint ses objectifs, avec un accent dans les jours qui viennent sur les personnes vulnérables. L’offre aérienne se rétablit petit à petit, selon la demande. Nous nous concentrons aujourd’hui sur la reconstruction du lien avec les réseaux de vente de la destination», soutient-il.

Si l’intérêt des voyageurs pour la destination se maintient, il est essentiel de pouvoir répondre à leurs interrogations. «Quand nous parlons avec les tour-opérateurs qui vendent la destination à l’étranger, tous accueillent favorablement la relaxation de la quarantaine. Ces nouvelles mesures envoient un message fort à l’étranger. Tout le monde s’accorde à dire que nous sommes sérieux quant à la réouverture du pays», affirme Nilen Vencadasamy. Afin d’accompagner la reprise touristique, la MTPA a amorcé, l’année dernière, une transformation numérique. Cela afin de doter les professionnels du tourisme d’outils de pointe pour promouvoir la destination.

«Le démarrage, à partir du 1er octobre, date réelle de l’ouverture, sera lent. Mais nous sommes confiants parce que nous avons un atout de taille pour rassurer : la cohérence de notre approche « Reopen safely » et notre capacité à tenir la promesse d’une ouverture sans restriction. Cette cohérence s’illustre dans les chiffres et les actions (une population protégée, par la vaccination d’abord, et pour l’ouverture progressive), mais surtout dans le choix que nous faisons aujourd’hui de n’accueillir que des voyageurs vaccinés. Ce n’est pas ce que font plusieurs des destinations concurrentes. Cette cohérence est définitivement rassurante pour les voyageurs», souligne le CEO de l’AHRIM. Soucieux de répondre aux attentes des voyageurs, les professionnels du tourisme travaillent en collaboration avec le ministère de la Culture pour développer une stratégie de valorisation de nos sites culturels. Car si l’aspect sécuritaire demeure pour beaucoup de voyageurs un argument de poids, l’aspect culturel et environnemental pèse également dans la balance après des mois de confinement.

 

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