Vandana Boolell, Directrice Training & Compliance chez Temple Professionnals : « Les formations deviennent de plus en plus spécialisées »

Quel regard jetez-vous sur le marché de la formation à Maurice ?

Le secteur de la formation est un moteur essentiel de notre développement économique. Il n’y a aucun doute que nous devons continuer à consolider l’accès à la formation des professionnels, tous secteurs compris, pour assurer notre croissance. À l’heure actuelle, il y a peu d’entreprises qui investissent de façon complètement indépendante dans la formation de leurs employés. Le rôle de la HRDC reste critique, tenant en compte les remises allant jusqu’à 75% des frais des formations professionnelles. Sans cette aide financière, de nombreuses entreprises auraient du mal à assurer les formations requises par la loi. Ainsi l’écosystème de la formation est aujourd’hui très dépendant de cette assistance des autorités – ils jouent un rôle primordial dans le futur et l’évolution du secteur, nécessitant un dialogue structuré et ouvert.

Dans quelle mesure la récente crise sanitaire a-t-elle affecté votre activité ?

Nous avons noté un grand décalage dans la direction de la formation en-ligne, plutôt que le face-à-face, qui offre de nombreux avantages, mais qui nécessite aussi une approche pédagogique différente. Nous avons eu à faire face à la question de comment assurer une transmission d’information efficace dans l’absence de l’interaction personnelle.

Quels sont les besoins en formations qui sont le plus demandés par les particuliers et entreprises ?

Dans notre secteur les formations deviennent de plus en plus spécialisées pour les rôles dans le secteur de la conformité, la bonne gouvernance ou encore la protection des données.

A l’heure où de nombreuses entreprises sont appelées à se réinventer, la formation professionnelle demeure une priorité. Quel rôle est appelée à jouer votre entreprise dans cette conjoncture ?

Nous sommes un partenaire exclusif à Maurice de plusieurs réseaux internationaux ayant trait à la formation des professionnels de la conformité financière. (ICA- International Compliance Association, ACAMS- Association of Certified Anti Money Laundering Specialists) Dans notre secteur nous étions les premiers à  offrir ces formations spécialisées, et nous continuons d’anticiper la façon dont le secteur est appelé à évoluer pour permettre aux professionnels de gravir les échelons.

Quelles sont les nouvelles formations que vous comptez proposer cette année ?

Nous offrons, en conjoncture avec nos formations habituelles, des formations spécialisées ‘anti money laundering’ pour le secteur bancaire, de l’assurance, ainsi que des cours dédiés aux ‘poney laundering reporting officers’ (MLRO) qui doivent avoir une formation particulière.  Nous avons aussi lancé une plateforme en-ligne pour mieux répondre aux  exigences d’un marché qui évolue rapidement avec le travail à distance.

Malgré la conjoncture difficile, vous êtes parvenus à tirer votre épingle du jeu. Comment vous y êtes-vous pris ?

Il faut continuer à s’adapter et être à l’écoute de nos clients. Si nous devons être un partenaire stratégique à long terme, il nous faut être en mesure de présenter des solutions, et pas seulement rester dans un rôle figé de prestataire de services. Ainsi, on se retrouve souvent à modifier nos cours pour les besoins particuliers des clients, et de proposer des formules de travail adaptées aux ressources que nos clients peuvent consacrer à la formation. Cela impacte aussi sur le profil des personnes que nous employons – on recherche constamment des personnes qui comprennent l’importance de rester agile.

ans quel état d’esprit abordez-vous la nouvelle année ?

Optimisme et ambition! Il faudra beaucoup de ténacité pour faire face aux challenges qui se présentent!