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Davos : les nouvelles craintes

u003cpu003eIl nu0026rsquo;y a pas eu de communiqué officiel, ni de sondage chiffré. Mais on a quand même pu constater un certain soulagement et un sentiment de délivrance à lu0026rsquo;issue du 43e Forum économique Mondial qui su0026rsquo;est terminé à Davos en Suisse le dimanche 27 janvier. Il y a un an, grands patrons, banquiers et responsables politiques su0026rsquo;interrogeaient sur la survie de la zone euro, les conséquences du0026rsquo;un atterrissage brutal de lu0026rsquo;économie chinoise et les chances de reprise durable de lu0026rsquo;économie américaine.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eLes choses sont moins pires que lu0026rsquo;année dernièreu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, a reconnu du bout des lèvres lu0026rsquo;économiste Nouriel Roubini, surnommé Docteur Catastrophe en raison de ses prédictions le plus souvent apocalyptiques. u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eJu0026rsquo;ai le sentiment que les circonstances dans lesquelles je mu0026rsquo;adresse à vous aujourdu0026rsquo;hui sont très différentes de celles du0026rsquo;il y a un anu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, su0026rsquo;est, pour sa part, félicité le président du Conseil italien, Mario Monti.u003c/pu003eu003cpu003eLes États-Unis et la Chine repartent, lu0026rsquo;Europe a évité le pire,u0026nbsp;Mario Draghi, le président de la Banque centrale Européenne (BCE) nu0026rsquo;exclut pas une reprise à la fin de lu0026rsquo;annéeu0026nbsp;et les chefs du0026rsquo;entreprise reprennent espoir. Mais si lu0026rsquo;optimisme est incontestablement revenu, il su0026rsquo;accompagne néanmoins de nouvelles craintes. u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eNous sommes tous soulagés aujourdu0026rsquo;hui (…) mais nous devrions au contraire être très inquietsu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, a lancé le secrétaire général de lu0026rsquo;Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria. Car, a-t-il souligné, pratiquement toutes les armes anti-crise ont été utilisées, quu0026rsquo;elles soient budgétaires ou monétaires avec lu0026rsquo;injection massive de liquidités par les banques centrales. La BCE a, par exemple, prêté fin 2011 quelque 1 000 milliards du0026rsquo;euros aux banques européennes. Plusieurs personnalités ont ainsi exprimé leurs craintes que les gouvernements se reposent sur les banques centrales devenues u0026laquo;u0026nbsp;hérosu0026nbsp;u0026raquo; de lu0026rsquo;économie mondiale.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eLes banquiers centraux sont les nouveaux héros, mais il est temps de passer le relais aux gouvernementsu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, a ainsi remarqué Anshu Jain, un des principaux responsables de la Deutsche Bank.u003c/pu003eu003cpu003ePar ailleurs, la finance reste malade et la guerre des monnaies menace. La Chine, le banquier du Trésor américain, apprécie de moins en moins la u0026laquo;u0026nbsp;fuite en avantu0026nbsp;u0026raquo; financière des Etats-Unis. u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eIl va falloir que la planche à billets ralentisse pour que les investisseurs continuent du0026rsquo;avoir pleinement confiance dans le dollaru003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, a prévenu Jin Liqun, le président de China Investment Corporation (CIC), lu0026rsquo;énorme fonds souverain chinois, dont les rendements ont été négatifs lu0026rsquo;an dernier. Lu0026rsquo;économiste Li Daokui, un ancien de la Banque centrale chinoise, va même plus loin. u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eJe mu0026rsquo;inquiète plus pour les Etats-Unis que pour lu0026rsquo;Europe. Lu0026rsquo;Europe est sur la bonne voie, elle fait beaucoup du0026rsquo;efforts et réduit ses dépenses publiques. Les Etats-Unis, en revanche, ne font pas leur travailu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, a-t-il estimé.u003c/pu003eu003cpu003eCu0026rsquo;est donc une étrange atmosphère qui a régné à Davos. Le monde va mieux, certes, mais il risque du0026rsquo;aller bien plus mal. Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire International (FMI), a résumé le climat ambiant par sa formule u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eça passe ou ça casseu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;.u003c/pu003eu003cpu003eDe son côté, Mario Draghi attend toujours que la stabilisation des marchés financiers produise la fameuse u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003econtagion positiveu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;. En clair, que les milliards de liquidités injectés dans le système financier irriguent enfin le reste de lu0026rsquo;économie. Et puis u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003elu0026rsquo;Europe devra faire beaucoup plusu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, prévient-il. Lu0026rsquo;Europe, cu0026rsquo;est-à-dire dans son esprit les Etats, car la BCE estime avoir fait le maximum. Le message est limpideu0026nbsp;: si 2012 a été lu0026rsquo;année de la u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003erelance de lu0026rsquo;eurou003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, 2013 pourrait être celle de sa rechute si les réformes de fond ne sont pas accomplies. Du0026rsquo;autres pays ont également des failles bien visibles. u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eEn Chine, au Brésil, en Russie, la réforme de lu0026rsquo;Etat reste à faireu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;, avertit Nouriel Roubini. Et il aurait pu ajouter Maurice sur sa liste.u003c/pu003e

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