Business Magazine

A temps nouveaux, nouveaux managers

u003cp style=text-align: justify;\u003eChaque individu éprouve le besoin de su0026rsquo;exprimer, du0026rsquo;être entendu et écouté. Il a aussi besoin du0026rsquo;être sécurisé et souhaite pouvoir compter sur un supérieur fort, qui sait où il va et qui a le courage de le dire. Le manager qui saura satisfaire ces aspirations saura relever le défi de demain. Aujourdu0026rsquo;hui, on ne dirige plus les hommes comme on le faisait hier, par exemple jusquu0026rsquo;à il y a encore une trentaine du0026rsquo;années.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eBien que lu0026rsquo;autorité reste nécessaire dans tout groupe social structuré, les rapports entre ceux qui la détiennent et ceux qui y sont soumis ont considérablement changé. Du0026rsquo;ailleurs, ce changement nu0026rsquo;est-il pas une des caractéristiques essentielles de lu0026rsquo;évolution sociale et culturelle des vingt dernières années ?u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003ePrenons le cas de la famille : le rôle même du père et son autorité au sein de cette cellule de base, qui est aussi le premier modèle de lu0026rsquo;enfant, y sont remis en cause aujourdu0026rsquo;hui. Et dans lu0026rsquo;entreprise ? Il est heureux de constater que les rapports entre supérieurs et subordonnés ne peuvent (et ne pourront plus) être ceux quu0026rsquo;ils étaient hier.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eLu0026rsquo;exercice de lu0026rsquo;autorité ne peut plus se réduire à lu0026rsquo;autoritarisme du0026rsquo;antan, même atténué du0026rsquo;un paternalisme bon teint : le collaborateur du0026rsquo;aujourdu0026rsquo;hui et de demain entend être écouté, considéré comme un adulte, capable de comprendre, de prendre des initiatives et du0026rsquo;assumer ses responsabilités. Il trouve légitime du0026rsquo;être entendu et écouté par son supérieur hiérarchique, informé, consulté, voire de participer aux décisions le concernant.Cette attitude et ces besoins de plus en plus pressants chez le collaborateur appellent en retour un nouveau type de rapports hiérarchiques.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eUne des lignes de force majeures de cette évolution du0026rsquo;attitude et du0026rsquo;attentes des collaborateurs réside dans lu0026rsquo;élévation considérable du niveau de formation et du0026rsquo;information de la population depuis un demi-siècle.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003ePendant longtemps, le supérieur a pu exercer son autorité sans aucune contestation parce quu0026rsquo;il avait lu0026rsquo;avantage, sur ses subordonnés, du0026rsquo;avoir u0026laquo;u003cemu003e fait des étudesu003c/emu003e u0026raquo;. Il avait le savoir qui lui permettait de su0026rsquo;imposer, du0026rsquo;ordonner sans être contesté. La démocratisation de lu0026rsquo;enseignement a considérablement modifié cet état de fait : les subordonnés ont, eux aussi, fréquenté les lycées, les universités et les grandes écoles. Même su0026rsquo;ils nu0026rsquo;ont pas lu0026rsquo;expérience de leur chef, ils disposent du0026rsquo;un bagage qui les aide à comprendre, à comparer ce quu0026rsquo;ils voient et entendent, à ce quu0026rsquo;ils ont appris.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIls sont en mesure de porter un jugement sur les actions et les décisions de leurs supérieurs, voire leur en proposer de meilleures : le savoir ne suffit pas, aujourdu0026rsquo;hui, à fonder lu0026rsquo;autorité du supérieur car il tend à se diffuser inexorablement. Ne peut-on pas en dire autant de lu0026rsquo;information au sens large ?u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eNaguère, lu0026rsquo;autorité du chef était fondée sur la supériorité dont il disposait dans la détention du0026rsquo;informations. Or, cette supériorité tend à su0026rsquo;estomper, en raison du développement extraordinaire des technologies de lu0026rsquo;information.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eUn des effets les plus importants de cette u0026laquo; démocratisation u0026raquo; de lu0026rsquo;information est quu0026rsquo;elle offre à chaque citoyen, et au collaborateur consommateur du0026rsquo;informations en particulier, des sources de comparaison. Prenons simplement lu0026rsquo;exemple de la télévision. Comme le dit si bien Pierre MORIN dans son livre u003cemu003eCommander demainu003c/emu003e, Editions Dunod entreprise, u0026laquo;u003cemu003e le subordonné voit comment vit son supérieur, comment celui-ci occupe ses loisirs, de quels avantages il profite. Pouvant comparer, faire appel à telle émission, à tel événement, le subordonné acceptera mal quu0026rsquo;on recoure à des stéréotypes sur le bon chef, le bon employé, le méchant meneur. Les mass media lu0026rsquo;habituent à transformer en u0026laquo; problèmes u0026raquo; ce quu0026rsquo;on posait en termes de normes sociales et morales : la sexualité, les relations du0026rsquo;autorité, la justice… Ils rendent périssable et relativisent toute certitude. Les débats lui montrent que les experts parviennent rarement à un accord et que sans doute, FREUD, ILLITCH, ou quelquu0026rsquo;autre maître à penser, disent et démontrent le contraire. Alors, le chef avec ses assurances, ses certitudes, son infaillibilité… u003c/emu003eu0026raquo;.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIl est bien loin le temps où le collaborateur entrait en entreprise un peu comme on entre dans les ordres, prêt à se conformer aux règles et à obéir aveuglément à son nouveau dirigeant !u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eLe collaborateur du0026rsquo;aujourdu0026rsquo;hui entend être traité en adulte : il demande à être informé de ce qui se passe dans son entreprise. Il trouve normal et légitime du0026rsquo;avoir sa propre opinion sur son travail et la manière de le mener à bien, et surtout de lu0026rsquo;exprimer.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eDe plus, la diffusion des idées aidant, le collaborateur estime légitime du0026rsquo;être consulté dans les domaines relevant de son activité et de ses compétences, sinon de participer aux décisions qui le concernent directement.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eUn style de commandement qui ne tient pas compte de ces besoins ne peut, à terme, que conduire à lu0026rsquo;échec : frustration et repli sur soi du collaborateur, qui adoptera une attitude bureaucratique de type u0026laquo; u003cemu003ehuit heures par jour et pas plusu003c/emu003e u0026raquo;. Mais alors, nu0026rsquo;est-ce pas une perte sèche pour lu0026rsquo;entreprise que de laisser en friche des talents, des compétences, et une créativité qui ne trouvent pas à su0026rsquo;exprimer librement, faute du0026rsquo;une relation hiérarchique adaptée à notre époque ? Quel gaspillage aussi, à une époque où la survie de lu0026rsquo;entreprise repose essentiellement sur son aptitude à innover, créer, prendre des initiatives, et où son développement repose sur sa capacité de déceler, motiver et garder les meilleurs éléments !u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eu0026nbsp;u003c/pu003e

Exit mobile version