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Alimentaire : L’importation de féculents grimpe en flèche

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Alimentaire : L’importation de féculents grimpe en flèche | business-magazine.mu

L’importation de féculents augmente d’année en année. Celle-ci tient du fait que le pays est un gros importateur de produits alimentaires. Selon les chiffres de Statistics Mauritius, les féculents constituent à ce jour environ 12 % de nos importations dans la catégorie des «produits alimentaires et animaux vivants».

Cette propension à importer les féculents, qui constituent environ 50 % de notre alimentation, se reflète dans les statistiques officielles. Ainsi, au premier semestre, la production locale de riz s’élevait à 19 tonnes, contre 156 tonnes pour la période correspondante en 2017. Pendant la même période, la superficie sous culture a été ramenée de 55 à 13 hectares

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Inversement, de janvier à juin 2018, le coût d’importation du riz a connu un bond de 16,5 %, atteignant Rs 791 millions contre Rs 679 millions en 2017. Cette tendance se propage à l’ensemble des féculents. De 2016 à 2017, le coût d’importation des féculents a progressé de 13 %, atteignant Rs 4,82 milliards en 2017, contre Rs 4,28 milliards en 2016.

Maurice étant constitué d’une population majoritairement d’origine asiatique, les plats traditionnels à base de riz, de farine et de pâtes sont au menu sur une base quasi quotidienne. Le riz, par exemple, est principalement importé de l’Inde, du Pakistan et de la Thaïlande pour ses valeurs gustatives traditionnelles. De plus, le brassage d’influences indiennes et chinoises est typique à Maurice.

Les féculents sont un élément essentiel pour accompagner des plats en sauce, épicés et variés. Par ailleurs, le commerce d’en-cas rapides afin de répondre aux besoins alimentaires à toute heure de la journée s’est aussi fortement implanté à Maurice. Ce n’est pas une surprise si la destination mauricienne apparaît rapidement sous les mots clés street food. Le dholl puri et le farata se partagent le podium avec les boulettes cuites à la vapeur et les mines frites et mines bouillies. Des plateformes comme TripAdvisor donnent d’ailleurs une image positive du street food mauricien, jugé propre à la consommation par les touriste.

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Toutefois, notre street food, loin d’être un phénomène typique pour attirer les touristes, est un véritable commerce en soi. De jour comme de nuit, les échoppes qui le proposent ne désemplissent que rarement. À environ Rs 12 la paire de dholl puri et Rs 50 le bol de cinq boulettes, c’est sur le volume que jouent les commerçants. La scène de longues queues patientant pour les galettes Made in Mauritius est familière à l’heure du déjeuner. Avec le développement de la connexion aérienne via Maurice, des petites et moyennes entreprises ont d’ailleurs saisi le filon et exportent ces spécialités de notre cuisine vers les capitales où vit la diaspora mauricienne.

En même temps, les campagnes contre le diabète et l’obésité aidant, la population mauricienne est entrée dans une période où le choix se fait plus sélectif en matière d’alimentation. Il suffit, pour comprendre les tendances du marché des féculents, de visiter les rayons des supermarchés. Yannick Lew Yew Yim, porte-parole de Super U, explique que la grande distribution est directement concernée par les nouvelles demandes des clients, qui privilégient la qualité nutritionnelle des aliments. Ces derniers sont aussi constamment en recherche de diversité. 

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LE PHÉNOMÈNE SANS GLUTEN

À cet égard, l’enseigne a introduit divers produits. «Pour répondre aux besoins de notre clientèle, qui est plus ‘health conscious’, nous proposons, entre autres, le riz brun pour les diabétiques et du riz organique. Nous notons aussi une plus grande demande pour des pâtes fraîches et bio. Idem, pour les céréales. Proposer des produits bio et organiques est devenu une nécessité dans la grande distribution», indique-t-il.

Même son de cloche à La Trobe, où l’on explique que le riz de qualité supérieure, soit de grade A, reste le choix premier des consommateurs pour ses valeurs énergétiques, son parfum et sa grande qualité après cuisson. 

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Par ailleurs, le monde de la grande distribution n’échappe pas au phénomène sans gluten. D’ailleurs, Yannick Lew Yew Yim confirme que de nombreux clients optent pour les produits sans gluten, notamment, pour éviter des réactions allergiques au gluten, dès le plus jeune âge. La demande croissante pour de nouvelles variétés de riz, de pâtes et de céréales répond cependant, non seulement au phénomène d’une prise de conscience de consommer des aliments sains, mais aussi au besoin de proposer une variété de produits à une population de plus en plus exposée aux traditions alimentaires internationales.

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«Notre clientèle comprend des Italiens vivant à Maurice, mais aussi de nombreux expatriés et de Mauriciens ayant vécu à l’étranger», fait ressortir Daniela Quaranta, directrice de l’Artigiano. L’enseigne, qui est spécialisée dans l’importation de produits haut de gamme en provenance d’Italie, dispose aussi de son propre laboratoire pour fabriquer des pâtes fraîches à base de farines italiennes. «Les professionnels évoluent, eux, dans des restaurants et hôtels. Les chefs sont demandeurs de différents types et couleurs de féculents aux parfums et goûts variés», explique-t-elle. Parmi, l’on compte du riz rouge, des pâtes à l’encre de seiche.

De même, dans la grande distribution, l’on propose une gamme variée de produits que les Mauriciens adoptent au fur et à mesure. Sur les rayons, il n’est pas étonnant de retrouver les plats du sud de l’Inde, comme le phowa. Des côtes françaises viennent les galettes au sarrasin. Alors que l’Amérique du Sud et l’Afrique du Nord nous amènent le quinoa et le taboulé.

Ainsi, elle fait intervenir des formateurs professionnels internationaux, dont des Meilleurs Ouvriers de France en boulangerie.

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