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Assurance maritime : L’activité impactée par le ralentissement du commerce

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Assurance maritime : L’activité impactée par le ralentissement du commerce | business-magazine.mu

Avec la propagation de la Covid-19 dans le monde, le naufrage du MV Wakashio et l’échouement du bateau de remorquage Sir Gaëtan Duval, Maurice broie du noir  en cette année 2020. D’ailleurs, la Covid-19 a provoqué un gros ralentissement au niveau de l’activité économique mondiale, qui est, bien évidemment, corrélée à l’assurance maritime. Avec la fermeture des frontières, les activités liées à l’importation et à l’exportation de produits ont été mises à l’arrêt, ce qui a forcément impacté le secteur de l’assurance maritime.

L’assurance maritime, première forme d’assurance connue, demeure cependant un produit majeur dans le secteur des assurances. Sa spécificité est d’assurer le navire, les marchandises, de même que l’armateur, le transitaire, l’acheteur et le fournisseur. C’est pour cela qu’il convient à toutes les parties de souscrire une assurance afin de couvrir les périls en mer et les risques liés aux dégâts pendant le transit maritime ou terrestre. Comme nous l’explique d’ailleurs Viviane Henri, Underwriting Manager à Quantum Insurance, «l’assurance maritime possède plusieurs branches. Beaucoup ne le savent pas, mais il est important de préciser que le commerce interne passe également sous l’assurance maritime. Cela démarre une fois que la marchandise quitte l’entrepôt jusqu’à ce qu’elle atteigne celui de l’acheteur. Tout le chemin parcouru est donc couvert par l’assurance maritime.»


Entre pandémie et dégâts écologiques


La Covid-19, venue chambouler le monde des affaires du jour au lendemain, a mis à terre plusieurs secteurs. D’ailleurs, le secteur de l’assurance maritime a été l’un des premiers à y être sévèrement affectés. Que ce soit pendant ou après le confinement, la pandémie a rudement impacté le transport maritime. «Et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive malheureusement. En effet, la baisse notée de la consommation a, et continuera à avoir, un impact négatif sur les activités d’importation et d’exportation, et donc sur les assurances cargo», souligne Bruno Nalletamby, Project Lead et Marine Specialist à Swan. Il est d’ailleurs rejoint par Patrice Lim, Assistant Manager, Marine Department à Eagle Insurance, le leader sur le marché de l’assurance maritime, qui estime que sur le plan local, le secteur touristique a été très affecté et, par ricochet, les plaisanciers l’ont subi de plein fouet. «Certaines compagnies ont dû mettre la clé sous la porte car elles ne génèrent plus de revenus», fait-il remarquer. Cependant, chez Quantum Insurance, l’on avance également que le ralentissement économique pendant le confinement s’est fait sentir. Mais comme le souligne Viviane Henri, «les commandes étaient déjà placées et les affaires ont ensuite repris une fois le confinement levé. Les conséquences de la Covid-19 sur le secteur de l’assurance maritime viendront certes, mais pour l’instant, c’est le retour à la normale.»

S’agissant de la catastrophe écologique causée par le naufrage du MV Wakashio et du déversement d’hydrocarbures, les plaisanciers ont été, encore une fois, très touchés car ces derniers comptent pleinement sur les activités aquatiques pour gagner leur vie. Mais heureusement, les dégâts causés par le MV Wakashio ne devraient pas avoir une influence sur les assureurs locaux, comme ils ne se retrouvent pas impliqués par cet incident. 

L’Underwriting Manager de Quantum Insurance rappelle cependant que les commerces internationaux prennent également une assurance à Maurice. «Cet incident pourrait aussi inciter le gouvernement à durcir les lois par rapport aux compensations ou mesures de sécurité requises pour les bateaux venant à Maurice avec le risque de rendre notre juridiction moins compétitive pour les acteurs du commerce international», laisse entendre Bruno Nalletamby.

Malgré les obstacles auxquels a fait face l’île Maurice sur le plan économique en 2020, l’on a enregistré une hausse du trafic de cargo dans le port ces dernières années. Cette hausse du trafic de cargo est notamment due, et en grande partie, à une croissance des activités de transbordement de marchandises. Mais les activités liées à l’importation et à l’exportation n’ont pas connu de hausse significative et par conséquent, la demande pour les couvertures d’assurance n’a pas vraiment grimpé.

Le contrat d’assurance maritime reste un secteur complexe. La situation se complique davantage avec de nouveaux risques tels que le piratage en mer, les cyberattaques et les changements climatiques. C’est pour cela qu’il est important de se faire conseiller par des professionnels avant de souscrire à ce type de police. Mais en attendant, il y a un long chemin à parcourir avant que Maurice ne redevienne ce même hub maritime se trouvant sur la Route des épices, à l’époque de l’ancienne Isle de France. 

Caroline Alijean

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