Commerce en ligne : Les sites d’achats domestiques en plein essor

AVEC UNE croissance de 457 % du volume de transactions sur les plateformes électroniques locales entre 2012 et 2017, le commerce en ligne gagne du terrain. Et cette croissance dans l’utilisation des plateformes d’e-commerce et de marketplace domestiques ne devrait que s’accélérer à court - moyen terme, selon les responsables et gestionnaires de boutiques en ligne.

Bien que les plateformes de commerce électronique et marketplaces internationales demeurent les plus prisées par la clientèle locale, les entreprises locales veulent réajuster ce déséquilibre, voire inverser la vapeur, afin que le défi de l’e-commerce devienne un levier d’opportunités pour leurs activités.

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«De nos jours, les consommateurs ont changé de comportement, et plusieurs facteurs expliquent cette situation, dont le progrès technologique. La révolution digitale a donné du pouvoir aux consommateurs qui ont la possibilité d’interagir avec les entreprises en achetant en ligne. En général, les Mauriciens, surtout ceux de la jeune génération, achètent en ligne. Certains d’entre eux font des recherches en ligne, puis viennent voir le produit en magasin pour l’acheter. Chacun a un comportement différent vis-à-vis des sites d’achats, mais définitivement les consommateurs locaux suivent le rythme» explique Benoit Béchard, General Manager d’Espace Maison. 

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Le Trafic En Hausse 

Au vu de la croissance des transactions sur les sites d’achats en ligne, l’on peut dire que la révolution numérique est définitivement en marche à Maurice. Sur son passage, elle bouscule les codes de la consommation et des échanges commerciaux pour devenir l’un des enjeux prioritaires pour les commerces, entreprises locales et institutions financières domestiques. Alors que les transactions sur les plateformes d’e-commerce internationales comme Ebay, Ali Express, Amazon et Asos demeurent prédominantes, les sites d’achats mauriciens ne sont pas en reste. À l’ère de la mondialisation facilitée par la révolution numérique, les entreprises mauriciennes ne souhaitent pas rater le tournant du nouvel enjeu pour le commerce et la consommation : l’ecommerce.

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«L’on remarque un nombre croissant du nombre de visiteurs par mois année après année sur les plateformes d’ecommerce des clients que nous gérons. Si je prends l’exemple d’un site d’e-commerce dont je ne mentionnerais pas le nom ici, en comparant le trafic entre 2018 et la même période en 2017, on a vu une augmentation de 79 % du nombre de visiteurs, avec un total dépassant 7 millions de pages vues sur l’année. Cela représenterait une grande majorité de la population active mauricienne qui serait venue à un moment ou à un autre de l’année sur ce site au vu du nombre total de visiteurs enregistré sur l’année. On voit aussi une augmentation moyenne de 20 % - 40 % du chiffre d’affaires annuel dans les activités des sites en ligne que nous gérons. Donc oui, le Mauricien achète de plus en plus en ligne», explique Jacques David Commarmond, Managing Director de GWS Technologies.

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Les produits mis en vente sur les plateformes de commerce en ligne sont diversifiés. L’on retrouve des produits artisanaux, des appareils électroménagers et électroniques, des meubles, des bijoux, des articles de décoration, des spiritueux et de l’épicerie fine. Sinon, il est également possible de faire sa réservation hôtelière en ligne. Or, la demande pour cette diversification d’offre d’achats en ligne ne suit pas la même cadence, souligne Mégane Hardy, responsable marketing de Manoa Oceanwear. «L’offre évolue plus rapidement que la demande à ce stade. Les Mauriciens commencent tout doucement à s’adapter à ce nouveau mode de consommation. Cela prendra probablement du temps pour l’intégrer dans le mode de vie à la mauricienne», observe-t-elle.

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Multiplication De Plateformes Locales

Il y a des facteurs qui font que les Mauriciens hésitent à se tourner vers les plateformes de commerce en ligne locales. Parmi, il y a le besoin des clients de voir et tester physiquement un produit avant son acquisition. Il y a aussi le fait que certains produits sont appropriés pour la vente en ligne, alors que d’autres ne le sont pas. «Une personne acceptera de prendre le risque d’acheter en ligne des produits moins chers, ainsi que d’autres produits standard ayant des normes et une qualité standard, tels que les appareils électriques, où les produits restent les mêmes mais les prix varient en fonction de la stratégie du vendeur. Cependant, pour les meubles, je pense que les sites d’achats en ligne sont principalement utilisés comme des catalogues, car les gens préfèrent visiter, toucher et sentir les produits puisque leur acquisition représente tout un investissement. Maurice, étant petit de taille comparé à d’autres pays, le déplacement d’un endroit à un autre pour toute transaction est beaucoup plus aisé», fait ressortir Maqsood Maharaullee, fondateur et directeur de Furniture.mu et de Blinds.mu. L’accroissement des plateformes locales de commerce en ligne laisse espérer une augmentation proportionnelle dans la confiance que placent les consommateurs locaux dans la vente en ligne. Ainsi, fait-elle valoir, cette filière se développera de plus en plus rapidement, comme c’est le cas dans de nombreux pays.

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Du côté d’Espace Maison, l’on incite d’ailleurs la clientèle locale à se tourner vers sa sixième boutique : sa plateforme d’ecommerce www.espacemaison.mu lancée en août dernier. «Nous encourageons nos clients à visiter le site, qui est un complément à nos enseignes physiques. Les Mauriciens ont tout le loisir de consulter notre site, rechercher le produit désiré, puis venir en magasin pour faire la sélection. Prenons l’exemple d’un set de fauteuils pour l’extérieur. Le client peut choisir parmi la large gamme disponible en ligne, puis venir au magasin pour essayer les fauteuils, s’asseoir dessus pour juger si ces derniers sont confortables. Ensuite, il peut retourner chez lui et passer la commande qui sera livrée chez lui gratuitement», soutient Benoit Béchard.

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Agence Web engagée depuis plus de 10 ans dans le développement et la maintenance de plateformes d’e-commerce, la communication en ligne et l’offre d’infrastructures pour le stoc-kage de données numérisées, GWS Technologies a une vue globale de l’écosystème autour des plateformes ecommerce. Son Managing Director, Jacques David Commarmond, entrevoit une croissance annuelle de 20 % à 50 % du volume de ventes en ligne, jusqu’en 2021, dépendant des segments de produits offerts. La dynamique est bonne. Les transactions sur les plateformes locales de commerce en ligne devraient croître de manière exponentielle dans les années à venir.