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Économie nationale : Les opportunités et les enjeux de la communauté des affaires dans les prochaines années après la crise Covid et la guerre en Ukraine

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SI aujourd’hui encore l’économie mondiale continue à subir les effets de la pandémie et du conćit russo-ukrainien, le spectre d’une récession globale tend quand même à se dissiper. D’ailleurs, en janvier, le FMI, dans son rapport au World Economic Outlook, a revu à la hausse ses prévisions de croissance à 2,9 % au lieu de 2,7 % comme il avait été projeté 3 mois auparavant. Cette année, la croissance mondiale sera principalement portée par les économies émergentes, notamment la Chine et l’Inde, alors qu’un ralentissement est attendu dans nos marchés clés, à l’instar de la Grande-Bretagne qui entrera vraisemblablement en récession cette année, ou la France et l’Allemagne où l’on attend une croissance timide. Aux États-Unis, le FMI prévoit une faible croissance de 1,4 %, ce qui serait inférieur à la croissance de 2022, qui était à 2,2 %.

L’économie mauricienne, quant à elle, poursuit sa croissance suite à la période pandémique. En 2022, nous avons pu constater une solide reprise appuyée par la relance du tourisme, qui représentait plus de 50 % de la croissance économique. Les prévisions locales pour 2023 rejoignent celles du FMI qui annoncent 5 % de croissance du PIB cette année. Les principaux moteurs de celles-ci seraient le tourisme, les TIC et les services financiers. Bien que ce niveau anticipé de croissance ne ramène pas encore l’économie mauricienne à son niveau prépandémique, il annonce néanmoins un retour progressif en ce sens. Il est important, toutefois, de reconnaître que nous sommes une petite économie tournée vers l’international, et qu’en tant que telle, nous restons exposés face aux incertitudes des pressions mondiales.

Parmi les défis majeurs auxquels est confrontée l’économie mauricienne, nous notons un taux d’inćation élevé. Pour répondre à cette pression inćationniste, la Banque de Maurice a revu à la hausse le taux d’intérêt directeur. Le défi est de trouver l’équilibre entre une bonne gestion de l’inflation et un maintien des taux d’intérêt à un niveau qui favorise l’investissement, sans couper le soufće de reprise aux activités déjà endettées.

D’autres défis à gérer sont la dette publique, la balance des paiements, et la réforme du marché du travail.

Avec cela, nous avons identifié onze priorités pour l’année :

  • Une réforme du marché du travail, avec l’accent mis sur la rétention des talents locaux, et une réforme de la politique d’immigration de la main-d’œuvre.
  • Une bonne gestion de la hausse des coûts des entreprises est primordiale. Les secteurs tels que les TIC-BPO, l’industrie cannière et l’agriculture, le port franc, le tourisme et le secteur manufacturier en particulier seront les plus touchés.
  • Nous devons encourager les mécanismes pour faciliter l’ease of doing business, notamment en élargissant la National E-Licensing System, la mise en place d’une agence de Regulatory Impact Assessment, et l’implémentation des recommandations de la Regulatory Review, entre autres.
  • Favoriser l’attractivité et la compétitivité de l’économie vis-à-vis des investisseurs étrangers, notamment au niveau du Solidarity Levy, en s’assurant d’un régime fiscal attractif.
  • L’ouverture des marchés de l’Asie offre des opportunités d’amélioration pour la connectivité aérienne.
  •  Avec la baisse du prix du fret, des défis se dessinent dans la connectivité maritime où des lignes majeures sont à réduire leurs fréquences sur Maurice. Un port efficient et compétitif est essentiel. Il faut encourager les secteurs émergents, parmi la santé-pharmaceutique, et les nouvelles technologies en TIC-BPO, à travers un plan d’action et des mesures de soutien.
  • Il serait important d’inciter les innovations et d’élargir l’espace des incubateurs, avec des mesures spécifiques pour encourager les investisseurs à soutenir les start-up et les PME.
  • Avec l’impact de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement, et les effets du conflit russo-ukrainien, la situation actuelle renforce la nécessité de développer une certaine autonomie et la décarbonisation de la production énergétique.
  • L’implémentation, également, d’un cadre élargi pour la biomasse aiderait le pays à réduire sa consommation d’énergie fossile par au moins Rs 3,2 milliards par an, et favoriserait les investissements dans le secteur énergétique à raison de Rs 30 milliards, selon les estimations.
  • Il y a un réel besoin pour des études stratégiques afin de permettre aux entreprises de mieux faire face aux conséquences du changement climatique et aux nouvelles règles telles que le Green Deal européen pour atteindre zéro émission nette en 2050.

Business Mauritius reconnaît l’importance du dialogue et la collaboration entre les secteurs publicprivé comme un pilier du développement économique de Maurice. Nous continuerons à travailler avec toutes les parties prenantes sur la réalisation d’une vision commune sur le développement de notre pays. Quelques axes de cette vision : l’écosystème des services financiers, la transition énergétique, l’ouverture de l’économie envers les talents et investisseurs, ainsi que le développement du secteur de la santé et la pharmaceutique. Les consultations pour le prochain budget national seront bientôt en cours et nous travaillons sur des propositions détaillées sur ces différents sujets.

 

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