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Services financiers : L’évolution du secteur de l’offshore et ses enjeux dans le contexte de reprise économique

AU cours des trois dernières décennies, le secteur des services Ćnanciers est devenu un pilier important de l’économie mauricienne, au service des clients du monde entier, contribuant pour environ 13,2 % à notre PIB et employant quelque 20 000 professionnels. L’emploi au sein de notre industrie a, quant à elle, connu une croissance annuelle dans une fourchette de 5 % à 8 %. D’ailleurs, l’objectif est de doubler cette contribution d’ici à 2030, conformément au rapport Blueprint.

Le centre financier international de Maurice s’est fait connaître comme un centre innovant, réputé et diversifié pour la structuration transfrontalière et la gestion de fonds, avec près de 1 000 fonds désormais domiciliés dans la juridiction. Cette année marque également le 31e anniversaire de notre juridiction, ce qui confirme notre solide expérience en matière d’innovation et d’excellence Ćnancières. Nous avons, en effet, parcouru un long chemin depuis les premiers jours, lorsque le Mauritius Offshore Business Activities Act (MOBAA) de 1992 a ouvert la voie aux sociétés pour mener des activités commerciales offshore. Aujourd’hui, de nouvelles initiatives dans le domaine des fonds, telles que la refonte du Special Purpose Fund, et la création de la structure Variable Capital Company (VCC), jouent un rôle dans le renforcement de notre attrait pour les gestionnaires de fonds internationaux. Ainsi, Maurice continue à ouvrir la voie en proposant des produits et services innovants et hautement compétitifs dans l’industrie des fonds et le secteur des services financiers dans son ensemble, surtout avec l’accord de non-double imposition (DTAA) entre Maurice et l’Inde.

Au cours de ces dernières années, Maurice a toujours été parmi les premiers pays à adopter plusieurs changements dans ses lois et règlements afin de s’adapter aux normes établies par les organismes internationaux de normalisation tels que l’UE, le GAFI, l’OCDE, entre autres. Récemment, nous avons aussi assisté à des changements dans notre régime Ćscal. De plus, nous sommes le premier pays africain à être reconnu comme étant «largement conforme» à toutes les 40 recommandations sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette réalisation est le résultat d’une collaboration sans précédent entre les secteurs public et privé, ce qui place fermement Maurice sur la carte comme l’une des rares juridictions au monde à avoir réussi à se conformer à la recommandation du GAFI. Il existe très peu de juridictions dans le monde à avoir atteint un tel niveau exemplaire de conformité avec les normes internationales les plus élevées.

La publication du rapport ‘Future of Banking’ en collaboration avec l’Association des banquiers mauriciens ont aussi présenté la vision du secteur bancaire sous la forme d’une stratégie de marché à trois volets, couvrant le marché domestique, la stratégie commerciale globale pour l’Asie et la stratégie commerciale globale pour l’Afrique. En outre, nous notons que l’IFC de Maurice se concentre sur la Green Finance, l’impact and sustainable finance ainsi que le fait que la juridiction est déjà sur la bonne voie pour faciliter l’investissement en Afrique et en Asie. Alors que nous célébrons ces réalisations, nous continuons à suivre de près l’agenda international afin de nous assurer d’être en conformité aux normes mondiales tout en restant compétitifs en tant que jurisdiction.

Cependant, si les experts du secteur ont salué cette étape majeure et les réalisations de la juridiction, ils ont également souligné la nécessité de revoir le modèle commercial actuel, de mettre en place l’écosystème adéquat pour soutenir la croissance de notre centre financier et d’instaurer la conĆance pour l’avenir. Nos efforts en termes de marketing doivent être consolidés par des roadshows et des campagnes digitales ciblées afin d’améliorer notre visibilité. Nous devons aussi surtout développer nos offres et services en direction d’autres pays africains où il existe une forte demande pour des produits et services financiers de qualité. Avec la concurrence croissante des centres financiers internationales existants, comme Singapour et Dubaï, et des centres émergents, comme le Rwanda, GIFT City et Nairobi, nous devons être positionnés sur le même terrain de jeu que les autres.

De plus, l’un des principaux défis auxquels est confronté le secteur est d’attirer et de retenir les talents. Maurice est actuellement confronté à une grande situation de ‘Brain Drain’ car un grand nombre de jeunes professionnels quittent l’île pour travailler dans d’autres juridictions concurrentes. Nous nous sommes constamment efforcés de relever les défis du secteur à travers de nombreuses initiatives pour encourager les jeunes diplômés et les professionnels à rejoindre le secteur des services financiers.

Alors que nous nous tournons vers une nouvelle ère, l’un de nos principaux domaines d’intérêt sera les compétences et la formation afin de nous assurer que nous disposons des ressources adéquates pour nous engager sur la voie d’un succès continu. Grâce à notre engagement, nous sommes prêts à contribuer à l’accélération de la croissance de notre secteur pour les décennies à venir.

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