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L’heure de la réforme

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L’heure de la réforme | business-magazine.mu

1988-1989. Le premier Blueprint

Le 1er janvier 1989, entrait en vigueur la Banking Act de 1988. Remplaçant la Banking Act de 1971, cette nouvelle loi marque le début du global business à Maurice. Dans son rapport annuel en juin 1989, le Gouverneur d’alors, sir Indurduth Ramphul, fait le point sur la stratégie définie en 1988 : «The most tangible benefits would be revenues accruing from processing and annual licence fees presently fixed at US $ 20,000 and contributions to national income ascribable to expenditure of offshore banks such as salaries, rental of premises, administrative expenses and telecommunication charges. Also, there would be new employment opportunities for Mauritians in the offshore banking sector. The offshore banks would eventually attract ancillary financial services such as merchant banking, insurance, fund management, international money broking, etc. and provide additional business opportunities to professionals such as accountants, lawyers, etc. The domestic financial system would also benefit from the techniques of offshore banking thus enabling it to become more efficient […]»

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1989-2008. L’essor

En mars 1989, la Bourse de Maurice voit le jour. En mai 1989, la Barclays devient la première banque à obtenir un permis d’opération de catégorie 2, et l’activité est lancée. D’autres banques suivent. En 1992, la MOBAA est établie. IMM (aujourd’hui SGG), la première Management company, est créée en 1992. Des professionnels mauriciens établis à l’étranger rentrent au pays et en créent d’autres, apportant avec eux leurs réseaux professionnels. Au début, l’activité est centrée autour de la clientèle privée. L’essor économique de l’Inde, peu après, attire un flux de capitaux institutionnels, et développe les segments corporate et fonds. Au fil d’une vingtaine d’années, le secteur s’établit sur ces bases.

De nombreux clients de renom implantent des filiales à Maurice, et notre écosystème s’enrichit d’une expertise globale dépassant largement les frontières de notre île. De par cette expertise, son positionnement géographique et sa culture du service, Maurice devient graduellement un tremplin idéal pour les investissements vers les marchés émergents de l’Asie et de l’Afrique. Le nombre de Management companies augmente. Alors même que le secteur prend de l’envergure, des nuages commencent à se former à l’horizon. L’Inde, devenue une puissance économique établie, remet en question le traité nourricier. Le Royaume-Uni et la Chine révisent leurs traités avec Maurice. En réponse à ces menaces, le cadre juridique se remet à jour. La Banking Act 2004 vient enlever la distinction entre les banques onshore et ‘offshore’, et établit un système homogène pour le secteur. Le nouveau régime permet à toutes les banques de desservir des clients tant locaux qu’internationaux. La Financial Services Act 2007 vient aussi renouveler le cadre juridique pour les services financiers non bancaires.

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2008-2018. La nouvelle donne

Enfin, en 2008, le monde change : la crise financière ébranle les systèmes financiers internationaux. Si Maurice n’a pas connu de crise financière, elle en subit les effets par ricochet. De nouvelles règles internationales sur la gestion du risque et des provisions de capital entrent en jeu. De surcroît, l’on assiste ainsi à de nombreuses initiatives internationales visant à limiter l’érosion de la base fiscale des pays développés (FATCA, BEPS).

Fort heureusement, le secteur du global business, dans son ensemble, démontre une certaine résilience. Les marchés émergents dans lesquels les sociétés et fonds investissent affichent toujours la croissance sont en porte-à-faux avec la situation dans plusieurs pays du G20. Malgré sa force inhérente et son souci de transparence, le secteur fait face à des pressions externes : le traité indien est révisé en 2016, et le projet BEPS de l’OCDE entraîne une profonde transformation dans la dynamique du secteur.

Trente

2018-2019 : L’heure de faire le point

La relecture des commentaires (reproduits plus haut) de sir Indur Ramphul de 1989 interpelle à plus d’un titre non seulement pour la vision dont ils témoignent, mais aussi parce qu’ils nous forcent à prendre conscience de notre cheminement. Trente ans plus tard, il est pertinent de faire le point sur le développement du secteur, et de le réactualiser par rapport à la nouvelle donne.

C’est ainsi qu’en 2017, l’État mauricien commandite une étude sur la stratégie de croissance pour les services financiers. En 2018, le cabinet McKinsey est retenu, et le rapport, communément appelé le Blueprint, est publié en septembre 2018. L’objectif de ce rapport est d’établir des champs d’action pour doubler les revenus du secteur d’ici à 2030. Dans l’essentiel, trois grands axes de développement sont préconisés : le soutien aux investissements dans le corridor Asie-Afrique, les services bancaires transfrontaliers et, dans une moindre mesure, la gestion de fortune.

À l’heure actuelle, des comités sont mis en place pour analyser les recommandations du rapport et œuvrer à sa mise en pratique.

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