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Marché des capitaux Safyr Capital facilite la levée des fonds pour les entreprises se tournant vers l’Afrique

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Le CEO de Safyr Capital, Deva Marianen

Spécialisée dans le montage financier dans le cadre de projets réalisés en Arique, Safyr Capital Partners a récemment procédé à une levée de fonds d’un montant de 23 millions de dollars pour Premium Tobacco Holdings, le troisième commerçant de tabac au monde.

DEPUIS sa création en 2017, Safyr Capital Partners a permis à une vingtaine d’entreprises de lever des fonds pour un montant de plus de 1 milliard de dollars en mettant en place des structures innovantes. Jusqu’ici, elle a accompagné surtout des projets réalisés en Afrique. Les trois lignes de service de Safyr Capital Partners s’articulent autour de la finance d’entreprise, de la gestion d’actifs et du conseil en investissement. La société offre des conseils pointus et une assistance technique et financière à des entreprises engagées dans des secteurs tels que l’agriculture, la santé, l’énergie, les technologies financières et l’immobilier.

Active sur la Bourse de Maurice, elle facilite la cotation d’entreprises, notamment sur le marché officiel. La plupart des cotations sont sous la forme de titres de créance, impliquant des sociétés avec une Global business licence ou des International issuers.

Le deal de premium Tobacco Holdings

La société financière vient de compléter une grosse opération en facilitant une levée de fonds d’un montant de 23 millions de dollars pour le compte de Premium Tobacco Holdings, qui est le troisième marchand de tabac au monde.

Il faut savoir que Premium Tobacco Holdings est en train d’entreprendre des investissements ciblés dans les infrastructures et l’agronomie dont les productions se trouvent en Amérique du Sud et en Afrique. Le groupe a un mandat de vente agressif, visant à fournir une alternative flexible dans le secteur des marchands de tabac.

Opérant dans 14 pays, dont le Zimbabwe, le Malawi, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie, il a conclu des contrats avec plus de 70 000 agriculteurs et emploie plus de 3 700 personnes. Ses deux compétiteurs globaux immédiats sont cotés sur la NYSE. Le groupe joue un rôle important eu égard à sa contribution au PIB dans certains pays d’Afrique. Il est considéré comme un acteur important au Zimbabwe, au Malawi, en Tanzanie et en Ouganda. Il représente aujourd’hui 17 % des exportations totales du Zimbabwe et y détient plus de 14,3 % du marché, 15 % au Malawi et 20 % en Tanzanie.

Comment Safyr Capital a-t-elle intéressé Premium Tobacco Holdings à lever du capital à Maurice ? «Lever des fonds de manière innovante et non traditionnelle est réalisé en utilisant notre accord bilatéral entre les banques et le groupe. C’est ce que nous avons suggéré à Premium Tobacco Holdings. Cela implique la souscription à un instrument de dette structuré qui permet non seulement aux banques mais aussi à d’autres bailleurs de fonds internationaux d’intervenir sur la même plateforme pour financer l’entreprise. À travers notre conseil, l’entreprise aura aussi la possibilité d’utiliser les fonds de manière plus flexible, notamment au niveau de son ‘working capital’ ou capex. La plateforme donne aussi accès à des investisseurs privés et ‘family offices’ qui ont l’opportunité de syndiquer leurs investissements avec d’autres banques et bénéficient donc d’une due diligence solide», explique le CEO de Safyr Capital, Deva Marianen.

Concrètement, Safyr Capital a structuré et facilité le listing de l’obligation émis par Premium Tobacco Holdings sur la Bourse de Maurice. Elle a suivi les procédures sous le chapitre 18 des règles de cotation et a mis sur pied un Note programme de 100 millions de dollars. Ce programme a été divisé en plusieurs tranches, et celles-ci ont été entièrement souscrites par une banque internationale et des investisseurs privés.

Le CEO précise que le travail ne s’arrête pas à coter l’entreprise en Bourse. «Il ne suffit pas de se qualifier en tant que ‘Note programme’ et d’obtenir l’autorisation de la SEM pour lever des fonds ; il faut aussi faire du capital raising (book building), qui consiste à s’assurer que l’instrument financier est souscrit par les bailleurs de fonds», explique-t-il. Et de faire ressortir que le succès de l’opération financière menée pour le compte de Premium Tobacco Holdings est la preuve que Maurice a beaucoup à offrir au continent africain en tant que centre financier. Safyr Capital veut continuer dans cette direction et montrer au marché mondial que Maurice n’est pas un booking centre et qu’il se positionne comme un marché où les investisseurs peuvent développer leurs stratégies africaines.

«Nous allons continuer à pousser la juridiction à un niveau élevé en termes de reconnaissance en tant qu’important acteur africain ; nous ne pouvons pas le faire seul. D’ailleurs, notre effort pousse notre pays à améliorer les chances d’attirer de l’investissement étranger direct. Il faut encourager notre industrie financière à s’asseoir autour d’une table pour avoir une vraie réflexion sur la façon de passer à la vitesse supérieure», lance le CEO de Safyr Capital.

Résolution sur une bonne dynamique, Safyr Capital entend mieux faire connaître son champ aux entreprises désireuses de lever des fonds à Maurice pour faire du business sur le continent.

Pas assez d’échanges sur le marché boursier

L’indice phare de la Bourse de Maurice a enregistré des baisses conséquentes depuis le 4 mai. Safyr Capital explique cette tendance par le fait que le marché a besoin de mûrir davantage et doit être en mesure de générer du volume au niveau des échanges d’actions. Deva Marianen estime que le manque de maturité du marché et le manque de liquidité dans les échanges font qu’il ne sera pas possible de savoir ce qui fait baisser les valeurs. «Le principal défi reste de savoir si nous pouvons faire confiance à l’indice pour connaître le sentiment réel des investisseurs par rapport à une action spécifique, étant donné le manque de liquidité sur ce marché. Il y a peu d’entreprises locales avec de gros volumes de transactions. La faible activité du marché et le faible indice de la SEM envoient des signaux mixtes et ne peuvent pas vraiment stipuler si la société ou la baisse de SEMDEX est liée à un facteur particulier, car le marché n’est pas assez mature pour le savoir», observe-t-il.

Par ailleurs, Deva Marianen constate que Maurice est encore un pays à forte importation et cela agit directement sur l’inflation. Le CEO est d’avis qu’il faut jongler entre la gestion des réserves et la politique monétaire et être capable de gérer le dollar par rapport à la roupie grâce à la capacité d’intervention de la Banque centrale. «Le problème est que nous ne pouvons pas le faire souvent parce que nous avons déjà utilisé une grande partie de nos réserves au niveau national pour contenir les méfaits de la Covid-19. Le problème maintenant est que si nous ne pouvons pas augmenter nos réserves, notre capacité à intervenir restera faible car nous sommes un pays à fortes importations. Nous souffrirons jusqu’à ce que nous ayons la capacité d’être autonomes sur la majeure partie des produits importés», ajoute-t-il.

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