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Marché financier: le moment propice pour investir dans les devises

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Avec la reprise de l’activité économique à l’échelle mondiale et l’amélioration de l’environnement des affaires, le marché des devises reprend des couleurs. Or, la prudence reste de mise car ce type d’investissement est à risque. 

Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship CapitalIL fallait s’y attendre : le marché des devises profite de la reprise de l’économie mondiale. Un regain d’intérêt de la part des investisseurs pour l’activité monétaire est d’ailleurs observable depuis plusieurs mois. Rien qu’en avril dernier, ce marché a établi un record mondial sur les sept principales places financières mondiales, à savoir Londres, New York, Singapour, Hong Kong, Tokyo, Toronto et Sydney. Les volumes d’échanges quotidiens avaient même atteint les $5,926 milliards avec une hausse de 6 % depuis le record d’octobre 2019. «On constate effectivement une bonne reprise économique aux États-Unis, avec une croissance pour 2021 autour de 7 %. Les forts taux d’intérêt font grimper les monnaies. Il est attendu qu’aux États-Unis, ceux-ci grimpent pour les prochains trimestres», souligne Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital. Ainsi, cela représente une opportunité d’investissement sur le plan local. «Pour les Mauriciens, la question est de savoir si cela vaut encore le coup d’échanger ses roupies contre des dollars américains : mon avis est oui. Même si la roupie s’est beaucoup dévaluée récemment (8 % de perte contre le dollar US rien qu’en 2021), je pense que celle-ci va continuer sa baisse à long terme. Il est donc toujours temps d’acheter des dollars américains pour se protéger de la baisse de la roupie», ajoute-t-il. Le gérant de patrimoine à LS Advisors, Ajay Gujadhur, abonde dans le même sens. Il fait ressortir qu’effectivement, l’économie américaine se porte mieux et que le PIB mondial retourne à son niveau préCovid-19. Selon ses observations, la croissance des revenus et profits des entreprises devrait continuer et cela permet aux autorités monétaires de diminuer l’assouplissement quantitatif. «En Europe aussi, la situation s’améliore et ces deux blocs seront les moteurs de la croissance. Les pays qui ont une balance des paiements en déséquilibre verront probablement une dépréciation de leurs monnaies. De ce fait, je suis d’avis qu’investir dans des devises est une bonne idée en ce moment», soutient-il.Ajay Gujadhur (Gérant de Patrimoine à LS Advisors

Comprendre les paramètres

Néanmoins, la prudence est de mise. D’ailleurs, le CEO de Blue Ship Capital insiste que si l’on investir sur le marché des devises, il faut être un fin stratège et être conscient de certains paramètres. «De nombreux investisseurs, particuliers, compagnies et fonds de pension recherchent des placements en devises étrangères pour deux raisons : se protéger de la faiblesse de la roupie et avoir accès à des marchés plus grands, moins risqués et plus liquides. Par exemple, le marché des obligations est très petit à Maurice, il est difficile d’y investir et les rendements sont parfois inférieurs à l’inflation. Dans ce cas, il est plus intéressant d’aller à l’étranger. Les devises les plus recherchées sont : l’euro, le dollar américain et la livre sterling. C’est d’ailleurs notre spécialisation chez Blue Ship Capital : nous ne recommandons que des investissements en devises fortes à nos clients», fait ressortir Alexandre Sanchini. Il est rejoint par Ajay Gujadhur qui indique qu’il existe différentes manières d’investir dans ces commodités. Il s’explique : «Il y a une offre diversifiée de nos jours ; le dépôt bancaire, les fonds actions ou obligations en devises ou encore les produits structurés. Ces produits sont disponibles chez les gérants de fortune et les banques d’investissement»

 UN INVESTISSEMENT RISQUÉ ?

 Pour Alexandre Sanchini, il faut être conscient des risques lorsque l’on investit sur le marché des devises. Pour cause, il faut que l’investisseur dispose d’un portefeuille d’investissement diversifié afin de minimiser de potentielle perte. «L’investissement sur des devises est très risqué et réservé aux investisseurs avisés qui peuvent utiliser des produits complexes. Je ne pense pas que ce soit la chose à faire pour un investisseur classique. Par contre, je recommande à tout un chacun d’avoir une partie de son patrimoine ou de son portefeuille d’investissements en devises fortes (EUR, USD, GBP) et de simplement détenir ces devises, ou de faire des investissements simples (fonds d’actions par exemple) dans celles-ci. De mon point de vue, un portefeuille bien équilibré doit avoir au moins 50 % de sa valeur en devises fortes», recommande-t-il

 

Investir dans des commodités sûres

Maurice étant un pays en voie de développement et avec une devise relativement faible comparé aux monnaies internationales, Alexandre Sanchini pense que les investisseurs auraient tout à y gagner en privilégiant des devises plus fortes que la roupie mauricienne. «Vivant dans un pays en développement avec une devise relativement faible, on peut se protéger en détenant des devises fortes. Investir dans une autre devise qui n’est pas une devise de référence rand sud-africain, roupie indienne par exemple ne permet pas de limiter son risque face à la dépréciation de la monnaie. Aujourd’hui, les monnaies les plus recherchées sont celles des pays avec la plus forte croissance. Les investisseurs cherchant des retours plus importants seraient avisés d’investir dans une devise forte pour s’exposer à une économie développée en forte croissance, aux États-Unis par exemple. Investir aujourd’hui dans une monnaie émergente me semble prématuré», souligne le CEO de Blue Ship Capital. Ajay Gujadhur ajoute que cela dépend du profil de l’investisseur. Certains investisseurs ont attendu la crise pour acheter, car ils savaient que cela pourrait leur rapporter gros. À titre d’exemple, l’action Microsoft en dollars a presque doublé depuis la crise de l’année dernière. «D’autres investisseurs préfèrent attendre passer l’orage avant de s’engager. Nous utilisons nos modèles d’investissements dynamiques pour les conseiller», argue-t-il.

Politique monétaire : son impact sur les cours croisés

Pour comprendre l’évolution des valeurs monétaires, il faut observer leurs cours croisés. Pour ce faire, Ajay Gujadhur précise qu’il faut prendre connaissance des diverses politiques monétaires adoptées par les pays, afin de mieux comprendre leur évolution. Prenant l’exemple du dollar américain et de l’euro, il indique qu’il y aura une divergence au niveau de la politique monétaire américaine et européenne à partir de septembre. Cela aura un impact sur les flux de capitaux. Ce faisant, il estime que sur le court terme, les cours croisés euro-dollar oscilleront entre 1,17 et 1,19 et pourraient rester tight-ranged. S’agissant du yuan chinois, l’on note aussi une divergence de politique monétaire par rapport à une économie chinoise qui s’essouffle. «Le ‘range’ pour le CNY sera entre 6,45 et 6,50. Cela pourrait changer s’il y a une baisse du ‘reserve requirement ratio’ des banques pour diminuer l’impact d’une baisse probable de la production industrielle, mais je ne m’attends pas à beaucoup de volatilité», analyse Ajay Gujadhur. Et d’indiquer que pour la roupie mauricienne, la balance des paiements demeure une problématique. «À vrai dire, on ne s’est pas trop soucié de l’aspect de réforme structurelle après la crise de 2009. On a aussi été trop prudent avec le déficit fiscal avant de basculer à l’autre extrême. Après, la pandémie est venue compliquer la situation. Je ne vois pas de gros changement

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