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Services financiers le secteur des assurances se repense

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FSC

Le secteur des services financiers a fait montre de résilience face à la crise de la covid-19. Or, il n’empêche qu’il a tout de même subi bien des chamboulements qui l’amènent à se repenser. C’est le cas du secteur des assurances qui œuvre à devenir davantage résiliente. La FSC y travaille actuellement à travers de nouveaux règlements qu’elle prépare actuellement avec l’aide de l’OCDE.

MAURICE continue de consolider son secteur des services financiers. Alors que le pays a effectué un grand pas en sortant de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et être enlevé de la liste des «High-Risk Third Countries» du Royaume-Uni, le travail contre la fraude se poursuit. D’ailleurs, la Financial services commission (FSC) a des séances de travail dans l’optique de fortifier la juridiction mauricienne. La dernière en date : un atelier portant sur le rôle de l’assurance dans la protection financière.

Interrogée afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet, la FSC rappelle en premier lieu que le secteur des assurances à Maurice est un pilier très important et systémique de notre système financier. Et l’institution régulatrice d’ajouter que ce secteur est appelé à surmonter les nouveaux défis qui guettent l’économie internationale. «Le secteur des assurances devra se réadapter face aux nouveaux défis posés par la pandémie de la Covid-19, le changement climatique et les technologies perturbatrices telles que l’Internet des objets, les capteurs intelligents et les appareils connectés. Cela implique que les institutions financières vont passer d’une relation basée sur les produits à une relation à plus long terme, avec la nécessité de disposer d’un centre de données sur les clients et d’élaborer le concept d’assurance connectée», informe-t-elle.

LE RÔLE DE L’OCDE

Dans l’optique de mieux s’aguerrir face à ces nouveaux enjeux, la FSC a fait appel à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’organisme a pour mission de soutenir la transition du secteur des assurances pour l’aider à s’adapter aux nouveaux défis qui pointent à l’horizon. «Nous avons lancé plusieurs initiatives conjointement afin de soutenir le secteur financier mauricien, à l’image d’un atelier sur le renforcement du rôle de l’assurance dans la protection financière, qui a eu lieu le 15 octobre. L’atelier s’adressait principalement aux représentants des régulateurs et des superviseurs du secteur de l’assurance, des compagnies d’assurances et de réassurance, et des intermédiaires de la région et du monde entier.» L’objectif final était «de fournir une vue d’ensemble sur le développement d’une structure institutionnelle pour la réglementation et le contrôle des assurances qui soit adaptable aux évolutions du marché. Il a également servi de plateforme pour soutenir la capacité des individus, des ménages et des entreprises à accéder à la protection financière correspondant à leurs besoins pour gérer les conséquences des risques de la vie», souligne la FSC.

LA FSC TRAVAILLE AVEC L’OCDE SUR DES LIGNES DIRECTRICES POUR LE SECTEUR DES ASSURANCES

Cette dernière ajoute que l’OCDE a également développé «une série de bonnes pratiques et de lignes directrices pour les gouvernements et les assureurs». Pour information, ces lignes directrices concernent la gouvernance des assureurs, les cadres de réglementation et de contrôle, ainsi que des orientations générales sur le secteur des assurances. De plus, l’OCDE a publié des lignes directrices visant à se prémunir des cyberattaques. In fine, ces lignes directrices visent à assurer une meilleure compréhension des concepts et des pratiques liés à la réglementation et la supervision du secteur des assurances. Ainsi, elles offrent aussi aux autorités d’assurance une opportunité de considérer l’introduction de meilleures pratiques. D’ailleurs, «la FSC s’appuiera sur les lignes directrices de l’OCDE lorsque nous élaborerons nos propres lignes directrices dans des domaines connexes».

 

 

Que recommande réellement l’OCDE ?

Les recommandations de l’OCDE peuvent se résumer ainsi : les régulateurs doivent encadrer le marché des assurances et doivent placer des objectifs pour le succès du secteur. Du point de vue de la FSC, c’est en ce sens que travaille l’organisme. «La FSC, en tant que régulateur du secteur des assurances, a un rôle à jouer en ce qui concerne le contrôle prudentiel des compagnies d’assurances. Cela comprend le suivi de la performance financière et l’évaluation des risques afin de promouvoir une gestion saine et prudente de ces entités et, en définitive, la protection des assurés. C’est pour cette raison que les assureurs sont étroitement surveillés». Aussi, la FSC, par le biais des lois sur les services financiers et des assurances, établit les critères de référence pour réglementer et superviser efficacement le secteur, et cela aussi bien au niveau national que mondial. «Le cadre réglementaire actuel du secteur des assurances est aligné sur les normes et principes de l’Association internationale des contrôleurs d’assurance (AICA), et plusieurs des règles générales de gouvernance d’entreprise et d’application de la conformité sont intégrées dans la loi sur l’assurance»

 

De nouveaux produits à venir pour développer le secteur des assurancesbm1516-finance

Les premiers travaux encadrant une meilleure régulation du secteur des assurances ne sont pas chose nouvelle. Depuis quelques années déjà, la FSC a lancé un certain nombre d’initiatives, non seulement pour répondre à des défis rencontrés,  mais aussi en termes de produits innovants pour compléter la gamme de produits existants.

Cela dit, la Commission ne se repose pas sur ses acquis et lancera prochainement un produit d’assurance lié à des investissements structurés, connu sous le nom d’Insurance Wrapper. En quelques mots, il s’agit d’une police d’assurance-vie “enveloppée” autour du portefeuille d’investissements et d’actifs propres du titulaire d’assuré (qui peut comprendre des liquidités, des fonds d’investissement, des titres, des biens immobiliers, des investissements cotés et non cotés). La FSC Mauritius cherche également à revoir ses réglementations et lois en matière d’assurance. «Nous travaillons sur un certain nombre de plateformes technologiques qui deviendront des centres sur lesquels le secteur des assurances s’appuiera pour fournir des services à valeur ajoutée. Notre projet actuel – la base de données nationale des sinistres d’assurance – est un exemple d’une telle plateforme qui permettra non seulement aux acteurs du secteur des assurances de fournir un meilleur service à la clientèle, mais aussi de servir un objectif social en essayant de réduire le nombre d’accidents, grâce au système “bonus malus”».

Quid du rôle de la bonne gouvernance ?

«La gouvernance d’entreprise pour les assureurs englobe tous les aspects relatifs à l’organisation et aux activités de l’assureur. Cela comprend aussi ses structures et règles constitutionnelles, ses valeurs d’entreprise, sa culture et son environnement, ainsi que ses objectifs commerciaux et opérationnels, ses stratégies, ses politiques, ses procédures, ses contrôles internes, ses processus décisionnels et sa conduite. Voilà comment la FSC définit le rôle de la bonne gouvernance dans le secteur des assurances. Or, suite aux événements succincts tels que la Covid-19 ou encore les changements de paradigme dans l’environnement économique et financier, de nouvelles lignes directrices ont émergé. «La structure de gouvernance devrait avoir une répartition appropriée des responsabilités de surveillance et d’administration, stipuler et délimiter clairement les devoirs, les responsabilités et les qualifications des personnes ayant des responsabilités, et protéger les droits des actionnaires et les intérêts des assurés», conseille l’organisme.

À noter que le National Code of Corporate Governance 2016 fait d’ailleurs aussi mention des pratiques de gouvernance qui sont fortement recommandées par l’institution financière locale.

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