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Leadership éthique pour freiner les abus

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Leadership éthique  pour freiner les abus | business-magazine.mu

Quand on parle de leadership, on se réfère à un ensemble de caractéristiques, d’habiletés et de comportements que l’individu en poste d’autorité possède. Un leader responsable agit en fonction des comptes qu’il doit rendre à son public. Il veille au moral de son audience afin de promouvoir une attitude positive et un esprit d’équipe nécessaire. Le style de management qu’il adopte influence son audience et donc la réalisation de ses projets. C’est cela qui détermine son taux de réussite en tant que leader. Les problèmes de gestion et les relations problématiques sont souvent liés à un manque de leadership et à un manque d’éthique. C’est la responsabilité du leader de renforcer la culture interne et d’utiliser son pouvoir de manière judicieuse pour faire avancer les affaires.

Un leader charismatique reconnaît l’importance de l’éthique dans sa démarche tout comme le besoin d’adapter son style aux circonstances changeantes et de faire bon usage du pouvoir qui lui est conféré, sachant que ce pouvoir est éphémère. En cette période de crise globale où jusqu’ici le matérialisme a incité tous les excès possibles, beaucoup craignent pour leur sécurité d’emploi. Vu la situation critique, il faut savoir établir des priorités. Si l’on veut préserver l’emploi et améliorer la performance de nos institutions, il faut à tout prix mettre l’accent sur le leadership, les compétences, la capacité de communiquer une vision stratégique, et surtout éliminer l’inefficience et l’injustice dans le système. Le problème de Maurice, comme celui de pas mal de petits pays, est la culture de corruption. Inévitablement, corruption rime avec inefficience, gaspillage

de ressources, injustice et frustration, ce qui fait croître la pauvreté.

Comme le coût global de la corruption est réparti sur un grand nombre de contribuables, nous recherchons une solution valable à long terme. Il faut à tout prix une action collective qui mobiliserait les citoyens, encourageant leur participation afin d’améliorer le système actuel. Mettre l’accent sur l’information et les mesures destinées à réorienter l’économie encouragerait peut-être le peuple à participer dans la réforme des administrations corrompues. Idéalement, la participation des citoyens devrait s’étendre à leur faire eux-mêmes déterminer les critères de productivité, les normes d’éthique, les actes de corruption communs et, entre autres, les moyens de freiner ces abus qui ne font qu’ajouter aux coûts sociaux et économiques.

On se réfère à la corruption comme un crime de calcul. Comment contrôler une corruption systémique en pleine récession ? En situation régulière, les économistes recommandent le multipartisme et la libéralisation du marché. L’idée est de renforcer la concurrence, responsabiliser les gens et réduire les risques de corruption. Cependant, la démocratie et la liberté des marchés ne suffisent pas comme mesures anti-corruption en période de crise intense. La corruption est le résultat du pouvoir monopolistique et du mauvais usage de ce pouvoir. Ces pouvoirs ont un tel impact sur le décisionnaire qu’ils prennent complètement le dessus sur son sens du devoir. L’individu qui détient un pouvoir monopolistique pourrait avoir recours au leadership arbitraire. L’abus de pouvoir le pousse à décider des droits et devoirs de son audience car il considère qu’il n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit.

Comment éviter toute forme d’abus de position monopolistique, de pouvoir discrétionnaire et agir de manière responsable? Avant tout, il faut revoir la culture actuelle et éviter d’avoir recours aux mauvaises pratiques. La culture de faveurs est ancrée dans les coutumes mauriciennes, ce qui contribue largement à la corruption sous la forme de favoritisme. On compte heureusement un nombre d’honnêtes citoyens qui résistent encore à cette pratique. Mais même avec une minorité qui se laisse tenter, il nous faut un plan d’action efficace pour lutter contre ce phénomène nocif. Pour ce faire, il faut s’attaquer au système défectueux, se débarrasser des situations de monopole, limiter le pouvoir discrétionnaire, renforcer la notion de responsabilité. On ne changera pas l’attitude du corrompu du jour au lendemain mais on peut renforcer les systèmes de contrôle et les peines que l’on administre aux coupables. Le citoyen doit apprendre à respecter les lois et l’éthique s’il veut contribuer au développement économique.

En période de crise, la priorité est de réformer l’administration, consolider les relations, refaire l’image de nos institutions pour surmonter une récession qui risque de durer longtemps compte tenu de l’ampleur de la crise Covid-19 sur le plan global. Le management n’apportera peut-être pas de solution immédiate, mais un bon leadership aidera certainement à parvenir à une convergence des intérêts économiques à long terme.


Dr
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