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Édito

Avancées et reculs

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Que de chemin parcouru depuis l’accession de Maurice à l’indépendance en 1968. De la monoculture, le pays est passé à une économie diversifiée lui permettant aujourd’hui d’offrir à ses habitants un niveau de vie nettement supérieur à ce que nos grands-parents ont connu.

Cette réussite que bon nombre d’observateurs internationaux s’empressent de qualifier de « miracle mauricien » n’est certainement pas le fruit du hasard. D’autres vous diront qu’il n’y a même pas eu de miracle car Maurice a pu échapper aux destins apocalyptiques, qu’un certain prix Nobel d’économie lui prédestinait, à la force du travail de sa population.

La pierre angulaire du développement économique de Maurice a été sans nul doute la stratégie d’ouverture adoptée à partir des années 80 pour réduire notre dépendance sur le sucre. Un secteur qui non seulement employait la moitié de notre main-d’œuvre mais rapportait également 95 % des recettes du pays.

C’est dans cet esprit d’ouverture qu’il a été décidé à l’époque de se lancer dans les industries tournées vers l’exportation. D’où la création de l’Export Processing Zone, (EPZ). Une décision qui s’est avérée payante car le secteur manufacturier allait devenir une source majeure de revenus en devises étrangères et le plus important employeur du pays.

Certes, l’accès préférentiel de nos productions sucrières et textiles au marché européen sous la Convention de Lomé, devenue l’accord de Cotonou et l’Accord multifibres, par la suite, nous a été d’un grand soutien, mais en même temps, il ne faut pas oublier l’apport des incitations offertes aux secteurs de l’EPZ et du tourisme dans notre stratégie d’attirer des investissements. Tout comme la stabilité politique et sociale du pays.

Des facteurs qui ont aussi permis au pays de poursuivre, à travers les services financiers, dans la voie de la diversification au-delà des années 80. Ce sont les amendements apportés à la Banking Act en 1988 qui ont ouvert l’accès à une nouvelle ère avec l’offshore banking. Un an plus tard naissait la Bourse de Maurice. Les années 90 ont aussi été marquées par l’abolition du contrôle des changes et la naissance du port franc.

De grandes avancées qui n’ont pu être maintenues dans les années 2000. Pourtant, durant cette période, le pays s’est vu confronté à d’importants défis dans le cadre de la mondialisation et l’érosion des préférences commerciales.

Face à cette timidité sur le plan de la diversification alors que la Land-Based Oceanic Industry avait été annoncée en grande pompe comme un des nouveaux piliers économiques, le pays se retrouve en 2013 à la croisée des chemins.

Nombreux sont les observateurs à dire que le modèle économique qui nous a conduits vers le troisième millénaire n’arrive plus à répondre efficacement aux changements dans le paysage mondial. D’autant plus qu’aujourd’hui, nous assistons à un déplacement graduel du centre de gravité économique de l’Ouest vers l’Est.

Une situation qui force l’économie mauricienne à entrer dans une période de transition. Mais l’émergence d’une architecture économique reflétant la mondialisation ne se fera pas sans un changement de mentalité à tous les niveaux.

En sus des problèmes systémiques, c’est l’un des principaux freins à notre avancement, que ce soit sur le plan économique ou encore vers la construction d’une véritable nation mauricienne.

45 ans après l’indépendance, il est malheureux de constater que nous ne sommes pas encore parvenus à ce rêve d’être « Enn sel lepep enn sel nation ». En revanche, le système hautement ethnicisé a donné lieu à l’émergence de groupes autoproclamés défenseurs de leurs communautés. La faute à l’action politique qui est tout sauf fédératrice. D’ailleurs, les discours sont très souvent aux antipodes de l’unité nationale. Ce n’est que lors des campagnes promotionnelles à l’étranger que nous pouvons entendre parler de l’unité dans la diversité.

Dans la pratique, c’est une tout autre paire de manches. Alors que l’on aurait pu s’attendre à un débat franc sur la réforme électorale, celle-ci sert désormais de carotte politique. La preuve qu’aujourd’hui l’opportunisme politique a pris le dessus sur les idéologies. Ne pas avancer sur des questions aussi importantes ne sera pas sans conséquence pour le pays.

Que de chemin parcouru depuis l’accession de Maurice à l’indépendance en 1968. De la monoculture, le pays est passé à une économie diversifiée lui permettant aujourd’hui d’offrir à ses habitants un niveau de vie nettement supérieur à ce que nos grands-parents ont connu.

Cette réussite que bon nombre d’observateurs internationaux s’empressent de qualifier de « miracle mauricien » n’est certainement pas le fruit du hasard. D’autres vous diront qu’il n’y a même pas eu de miracle car Maurice a pu échapper aux destins apocalyptiques, qu’un certain prix Nobel d’économie lui prédestinait, à la force du travail de sa population.

La pierre angulaire du développement économique de Maurice a été sans nul doute la stratégie d’ouverture adoptée à partir des années 80 pour réduire notre dépendance sur le sucre. Un secteur qui non seulement employait la moitié de notre main-d’œuvre mais rapportait également 95 % des recettes du pays.

C’est dans cet esprit d’ouverture qu’il a été décidé à l’époque de se lancer dans les industries tournées vers l’exportation. D’où la création de l’Export Processing Zone, (EPZ). Une décision qui s’est avérée payante car le secteur manufacturier allait devenir une source majeure de revenus en devises étrangères et le plus important employeur du pays.

Certes, l’accès préférentiel de nos productions sucrières et textiles au marché européen sous la Convention de Lomé, devenue l’accord de Cotonou et l’Accord multifibres, par la suite, nous a été d’un grand soutien, mais en même temps, il ne faut pas oublier l’apport des incitations offertes aux secteurs de l’EPZ et du tourisme dans notre stratégie d’attirer des investissements. Tout comme la stabilité politique et sociale du pays.

Des facteurs qui ont aussi permis au pays de poursuivre, à travers les services financiers, dans la voie de la diversification au-delà des années 80. Ce sont les amendements apportés à la Banking Act en 1988 qui ont ouvert l’accès à une nouvelle ère avec l’offshore banking. Un an plus tard naissait la Bourse de Maurice. Les années 90 ont aussi été marquées par l’abolition du contrôle des changes et la naissance du port franc.

De grandes avancées qui n’ont pu être maintenues dans les années 2000. Pourtant, durant cette période, le pays s’est vu confronté à d’importants défis dans le cadre de la mondialisation et l’érosion des préférences commerciales.

Face à cette timidité sur le plan de la diversification alors que la Land-Based Oceanic Industry avait été annoncée en grande pompe comme un des nouveaux piliers économiques, le pays se retrouve en 2013 à la croisée des chemins.

Nombreux sont les observateurs à dire que le modèle économique qui nous a conduits vers le troisième millénaire n’arrive plus à répondre efficacement aux changements dans le paysage mondial. D’autant plus qu’aujourd’hui, nous assistons à un déplacement graduel du centre de gravité économique de l’Ouest vers l’Est.

Une situation qui force l’économie mauricienne à entrer dans une période de transition. Mais l’émergence d’une architecture économique reflétant la mondialisation ne se fera pas sans un changement de mentalité à tous les niveaux.

En sus des problèmes systémiques, c’est l’un des principaux freins à notre avancement, que ce soit sur le plan économique ou encore vers la construction d’une véritable nation mauricienne.

45 ans après l’indépendance, il est malheureux de constater que nous ne sommes pas encore parvenus à ce rêve d’être « Enn sel lepep enn sel nation ». En revanche, le système hautement ethnicisé a donné lieu à l’émergence de groupes autoproclamés défenseurs de leurs communautés. La faute à l’action politique qui est tout sauf fédératrice. D’ailleurs, les discours sont très souvent aux antipodes de l’unité nationale. Ce n’est que lors des campagnes promotionnelles à l’étranger que nous pouvons entendre parler de l’unité dans la diversité.

Dans la pratique, c’est une tout autre paire de manches. Alors que l’on aurait pu s’attendre à un débat franc sur la réforme électorale, celle-ci sert désormais de carotte politique. La preuve qu’aujourd’hui l’opportunisme politique a pris le dessus sur les idéologies. Ne pas avancer sur des questions aussi importantes ne sera pas sans conséquence pour le pays.

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