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Créer la différence

u003cpu003eÀ peine a-t-il pris les commandes au Trésor public que le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, tente de se démarquer de son prédécesseur. Le dîner annuel de la Chambre de Commerce et du0026rsquo;Industrie était donc la plate-forme par excellence pour démontrer cette rupture. Au gratin du secteur privé réuni pour lu0026rsquo;occasion, le chef du gouvernement explique que nous devons tracer la voie pour devenir un pays à revenu élevé tout en su0026rsquo;assurant du0026rsquo;une croissance inclusive, de lu0026rsquo;égalité sociale, du0026rsquo;une réduction de la pauvreté et du0026rsquo;une meilleure qualité de vie pour nos citoyens.u003c/pu003eu003cpu003eRien de nouveau, diriez-vousu0026nbsp;! Sauf que, sachant très bien qui est son audience, Navin Ramgoolam ajouteu0026nbsp;que : u0026laquo;u0026nbsp;pour atteindre les objectifs fixés, une des mesures prises porte sur la réforme du secteur publicu0026nbsp;u0026raquo;. Et cerise sur le gâteau, le Premier ministre, qui venait de rencontrer quelques minutes auparavant Min Zhu, le directeur général adjoint du Fonds monétaire international, annonce une rationalisation des activités des corps parapublics. Le but, dit-il, est de faire en sorte que ces institutions répondent mieux aux exigences de la population. Voilà de quoi rassurer la communauté des affaires qui, depuis des années, plaide pour une refonte de la fonction publique en vue de la mettre au diapason du développement du pays.u003c/pu003eu003cpu003eMais la question se poseu0026nbsp;: pouvons-nous imaginer lu0026rsquo;aboutissement du0026rsquo;un tel projet dans la conjoncture actuelleu0026nbsp;? Les faits sont têtus. Le gouvernement issu des urnes du 5 mai 2010 est moins réformateur que le précédent. Les bailleurs de fonds ont souvent attiré lu0026rsquo;attention sur le manque du0026rsquo;appétit du gouvernement à entreprendre des réformes structurelles pouvant permettre au pays de renouer avec les niveaux de croissance du0026rsquo;avant la crise.u0026nbsp;Ce nu0026rsquo;est certainement pas à la veille des élections généralesu0026nbsp;que nous allons assister à un revirement majeur sur ce plan, du0026rsquo;autant plus que la majorité gouvernementale su0026rsquo;est fragilisée davantage avec le départ du PMSD.u003c/pu003eu003cpu003eNous pouvons, en revanche, nous attendre à une inversion de la tendance au niveau la politique monétaire. Du0026rsquo;ailleurs, depuis que Xavier-Luc Duval a démissionné comme ministre des Finances, tous les observateurs économiques ont les yeux braqués sur la tour de la Banque de Maurice. Les propos du Premier ministre selon lesquels il y aura désormais une meilleure coordination entre le ministre des Finances et la Banque de Maurice et lu0026rsquo;approche de la prochaine réunion du comité de politique monétaire ne font que nourrir les spéculations.u003c/pu003eu003cpu003eSommes-nous à la veille du0026rsquo;une nouvelle èreu0026nbsp;? Les analystes rompus à la politique monétaire tentent du0026rsquo;y voir plus clair. Du0026rsquo;autant plus que jusquu0026rsquo;ici, nous avons été habitués à un bras de fer trimestriel entre deux écoles de pensée au sein du comité de politique monétaire. Du0026rsquo;un côté, les partisans de la croissance qui bénéficiaient jusquu0026rsquo;à récemment du soutien de Xavier-Luc Duval à la tête du Trésor public et, de lu0026rsquo;autre, les faucons menés par le Gouverneur de la Banque centrale, Rundheersing Bheenick.u003c/pu003eu003cpu003eCette guerre ouverte, faut-il le souligner, a pour la plupart du temps tourné en faveur des colombes qui considèrent que la croissance demeure la priorité de lu0026rsquo;heure. Verrons-nous un changement du0026rsquo;attitude de la part de cette majorité pro-croissance maintenant que le nouveau titulaire des Finances en la personne de Navin Ramgoolam a annoncé la signature du0026rsquo;un protocole du0026rsquo;accord entre son ministère et la Banque centrale sur la politique monétaire? Un accord qui devrait également voir la mise sur pied du0026rsquo;un mécanisme de ciblage de lu0026rsquo;inflation comme recommandé par les institutions de Bretton Woods.u003c/pu003eu003cpu003eLa réunion du comité de politique monétaire qui se tiendra lundi prochain sera très riche en enseignements car le contexte nu0026rsquo;a pas évolué en faveur de la lutte contre lu0026rsquo;inflation comme prôné par la Banque de Maurice. Bien au contraire, la croissance demeure toujours la priorité et encore plus maintenant que lu0026rsquo;institut des statistiques a procédé à un abaissement de ses prévisions pour cette année à 3,5 %.u003c/pu003eu003cpu003eIl serait également intéressant de voir à lu0026rsquo;œuvre le Gouverneur de la Banque de Maurice dans le sillage de la publication des derniers chiffres sur lu0026rsquo;inflation. Selon Statistics Mauritius, lu0026rsquo;inflation en glissement sur un an, une mesure utilisée par la BoM, était de lu0026rsquo;ordre de 3,3 % en juin, tandis que la Headline inflation su0026rsquo;élevait à 4 %.u003c/pu003e

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