Devenir un pays riche

u003cpu003eLe rêve est à notre portée, à en croire un analyste de lu0026rsquo;U.S Trust Bank of America. Selon lui, Maurice réunit les ingrédients pour se situer dans le cercle très fermé des pays riches. Une analyse qui rejoint celle du Secrétaire financier, Dev Manraj. Ce dernier a déclaré récemment que Maurice deviendra uneu0026nbsp;Inclusive High Income Economyu0026nbsp;du0026rsquo;ici à cinq ou six ans.u003c/pu003eu003cpu003eConfronté à ces commentaires, le citoyen lambda ne trouve rien de plus rassurant, du0026rsquo;autant plus quu0026rsquo;il aspire depuis des années à un meilleur niveau de vie pour lui et ses enfants. Mais en même temps, il ne peut su0026rsquo;empêcher de se demanderu0026nbsp;: comment accède-t-on à ce fameux statut de pays riche alors quu0026rsquo;il fait face à lu0026rsquo;érosion de son pouvoir du0026rsquo;achatu0026nbsp;?u003c/pu003eu003cpu003eDans la conjoncture actuelle, la réponse la plus évidente estu0026nbsp;: certainement pas avec les vieilles recettes du passéu0026nbsp;! Car les faits ont prouvé que le modèle économique post-indépendance consistant à se protéger et à dépendre des marchés garantis est révolu. La croissance économique a pris la pente descendante et le gouvernement peine à redresser la barre. Les échéances qui se rapprochent, notamment pour le secteur sucrier avec la fin des quotas betteraviers en 2017, et la menace qui plane sur le secteur offshore à travers les u003cemu003eGeneral Anti-Avoidance Rulesu003c/emu003e (GAAR), nous rappellent également la nouvelle réalité.u003c/pu003eu003cpu003ePour éviter de trop su0026rsquo;exposer aux aléas de la globalisation, voire pour atténuer son impact, il est important de se doter du0026rsquo;un modèle économique qui permet de générer une croissance durable. Ce qui est loin du0026rsquo;être le cas aujourdu0026rsquo;hui. La preuveu0026nbsp;: cu0026rsquo;est le secteur non productif qui su0026rsquo;est installé depuis quelques années déjà comme le moteur des investissements directs étrangers (IDE).u003c/pu003eu003cpu003eUn simple calcul démontre, par exemple, que plus de 62% des IDE ont été dirigés vers le secteur du développement foncier en 2013. La même tendance a été observée durant le premier trimestre de cette année. Sur les Rs 1,8 milliard que le pays a attirées, Rs 1,5 milliard, soit plus de 79%, ont été investies dans ce que la Banque de Maurice qualifie de u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eReal estate activitiesu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;. En revanche, le secteur productif nu0026rsquo;a pas reçu une seule roupie durant cette période. Il en est de même pour les activités ayant trait à la science et à la recherche.u003c/pu003eu003cpu003eSe pose alors la questionu0026nbsp;: à quel genre de richesse aspirons-nousu0026nbsp;? Une richesse basée sur la spéculation contribue déjà à creuser les inégalités existantes et représentera tôt ou tard une menace pour la paix sociale. Du0026rsquo;ailleurs, elle est à lu0026rsquo;origine des fléaux que nous vivons actuellement, comme lau0026nbsp;rechercheu0026nbsp;de lu0026rsquo;argent facile, la fraude et la corruption.u003c/pu003eu003cpu003eIl nu0026rsquo;est donc pas dans notre intérêt de perpétuer un tel modèle de développement si nous voulons vraiment devenir uneu0026nbsp;u003cemu003eInclusive High Income Economyu003c/emu003e. Non seulement il nu0026rsquo;y a rien du0026rsquo;inclusif avec un développement axé sur la spéculation sous toutes ses formes, mais il ne favorise pas non plus le transfert de technologie. Ne parlons pas de la valeur ajoutéeu0026nbsp;!u003c/pu003eu003cpu003ePar contre, une économie basée sur lu0026rsquo;innovation et la recherche ouvrira la voie à une croissance inclusive et à de nouvelles perspectives pour les jeunes en quête du0026rsquo;un emploi, contribuant ainsi à freiner la fuite des cerveaux.u003c/pu003eu003cpu003eEn lu0026rsquo;absence du0026rsquo;une culture de prise de risque et sans lu0026rsquo;institutionnalisation de la réflexion stratégique, cela ne servira à rien de dresser le profil de la nouvelle architecture du0026rsquo;une u003cemu003eInclusive High Income economyu003c/emu003e.u003c/pu003eu003cpu003eIl ne suffit pas de faire provision pour des milliards de roupies si en parallèle nous nu0026rsquo;avons pas des gens à plein temps qui réfléchissent et qui planifient lu0026rsquo;avenir du pays, comme ce fut le cas dans le passé. Le drame, cu0026rsquo;est que tout le monde en est conscient mais aucun changement de cap ne semble se profiler à lu0026rsquo;horizon. Il nu0026rsquo;y a quu0026rsquo;à voir la configuration politique actuelle pour su0026rsquo;en rendre compte.u003c/pu003e