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Illusion

u003cpu003eÀ la même période lu0026rsquo;année dernière, on nous promettait à grand renfort médiatique un Budget de rupture. Après bientôt douze mois, nous guettons toujours les premiers signes de cette fameuse rupture.u003c/pu003eu003cpu003eMis à part une tentative poussive de fusionner quelques organismes publics, les mesures du Budget 2016-17 se sont révélées dans pas mal de cas des effets du0026rsquo;annonce. Donc, à placer dans la même catégorie que les exercices financiers dont on nous a gratifié ces dernières années. Citons quelques exemples récents pour la mémoire.u003c/pu003eu003cpu003eEn 2009, Rama Sithanen, alors ministre des Finances, dévoilait tout un programme au nom très évocateur pour 2010 : u0026laquo;u003cemu003ePréparer la repriseu003c/emu003eu0026raquo;. Quelques mois plus tard, il fut éjecté de lu0026rsquo;échiquier politique par Navin Ramgoolam dans les circonstances que nous connaissons. Son successeur, Pravind Jugnauth, tout aussi ambitieux, annonça à la population son projet pour u0026laquo;équilibrer la croissance et consolider la justice socialeu0026raquo;. Il nu0026rsquo;aura pas plus de chance car il démissionnera du gouvernement après lu0026rsquo;éclatement de lu0026rsquo;affaire Medpoint.u003c/pu003eu003cpu003ePrenant le relais au Trésor public, Xavier-Luc Duval assura que son Budget 2012 était la meilleure recette pour la création du0026rsquo;une croissance u0026laquo;u003cemu003efor the greater goodu003c/emu003eu0026raquo;. Il remit deux couches supplémentaires en promettant coup sur coup u0026laquo;u003cemu003ede relever le défi du0026rsquo;un monde en transitionu003c/emu003eu0026raquo; et u0026laquo;u003cemu003ede créer une nouvelle vague de prospéritéu003c/emu003eu0026raquo; avec les lois de finance de 2013 et 2014. Cela avant que Vishnu Lutchmeenaraidoo, fraîchement nommé, ne vienne créer le buzz en affichant un objectif démesuré dans la conjoncture : réaliser un second miracle économique.u003c/pu003eu003cpu003eEn dépit des discours ronflants, cette période a été marquée par un piétinement de la croissance économique autour du0026rsquo;une moyenne de 3,5 %. Faut-il su0026rsquo;en étonner ? Surtout lorsquu0026rsquo;on sait que ce sont les mêmes personnes qui su0026rsquo;affairent en cuisine depuis des années à préparer le rebond. Forcément, il est beaucoup plus compliqué de faire du neuf avec du vieux. La preuve, chaque année on su0026rsquo;acharne à nous servir cette même politique qui au final se résume à du u0026laquo;u003cemu003etinkering at the edgesu003c/emu003eu0026raquo;.u003c/pu003eu003cpu003eDonc, il ne faut surtout pas su0026rsquo;attendre à une révolution de palais avec le troisième Budget du gouvernement. Tout comme il est nécessaire de cesser de se poser la question sur la marge de manœuvre du ministre des Finances à chaque échéance budgétaire. Car avec sa double casquette de Premier ministre et de ministre des Finances, Pravind Jugnauth a toutes les cartes en main pour se donner les moyens de ses ambitions. à condition quu0026rsquo;il ait la volonté de le faire, bien entendu.u003c/pu003eu003cpu003eIl suffit, par exemple, au chef du gouvernement du0026rsquo;observer le train de vie de lu0026rsquo;État pour savoir où se trouve la marge de manœuvre. Lu0026rsquo;État vit au-dessus de ses moyens depuis des années, comme en témoigne la hausse constante des dépenses courantes alors que les revenus stagnent autour de 20 % du PIB. Cu0026rsquo;est sur ce front que Pravind Jugnauth devra mener bataille. Il a du0026rsquo;ailleurs promis de mettre fin au gaspillage des fonds publics à sa prise de fonction comme ministre des Finances. Sa crédibilité est donc engagée.u003c/pu003e

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