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Investissement vs épargne

u003cp style=text-align: justify;\u003eUne des raisons évoquées par le Gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, pour justifier le maintien du taux directeur à 4,9 % lors de la dernière réunion du comité de politique monétaire, est la chute vertigineuse du taux du0026rsquo;épargne.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eUn argument qui fait sourciller plus du0026rsquo;un, estimant que dans la conjoncture économique actuelle, les appréhensions devront se porter plus sur la baisse de lu0026rsquo;investissement privé. Mais, au final, lu0026rsquo;épargne et lu0026rsquo;investissement ne sont-ils pas liés ?u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eLes vues divergent sur la question. Certains analystes estiment quu0026rsquo;avec les bouleversements économiques, cette notion quu0026rsquo;une augmentation de lu0026rsquo;épargne engendre automatiquement un accroissement des investissements relève de plus en plus de la théorie.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eCertes, ils admettent que nous avons assisté, durant ces dernières années, à une baisse continue de lu0026rsquo;épargne nationale brute, mais ils observent également que Statistics Mauritius prévoit un rebond dans leu003cemu003e Gross National Savingsu003c/emu003e (GNS) pour cette année.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eLes dernières prévisions font état du0026rsquo;une hausse de Rs 2,7 milliards pour 2012. Ce qui amènera le GNS à Rs 51,2 milliards contre Rs 48,6 milliards en 2011.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eEn même temps, les récents bilans financiers publiés par les banques démontrent une progression du niveau des dépôts. À la State Bank of Mauritius, la direction parle du0026rsquo;une hausse de 7,4 % des dépôts qui ont atteint, à la fin de son année financière, Rs 76,2 milliards par rapport à la période correspondante en 2010-2011.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eÀ la Mauritius Commercial Bank, on constate également une croissance au niveau des dépôts des clients de plus de 10 % durant lu0026rsquo;année écoulée.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eChez AfrAsia, la tendance est également à la hausse avec les dépôts qui ont atteint presque Rs 20 milliards, soit une augmentation de 31 %.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eQui plus est, certains économistes, à lu0026rsquo;instar de Chandan Jankee de lu0026rsquo;Université de Maurice, estiment que les emprunts des ménages pour faire lu0026rsquo;acquisition du0026rsquo;un bien immobilier sont également des formes du0026rsquo;épargne et doivent être comptabilisés comme telles.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eBien quu0026rsquo;il faille à tout prix éviter de finir comme les Américains qui ont vécu un cauchemar avec la disparition de lu0026rsquo;épargne et qui ont dû su0026rsquo;endetter pour vivre, il importe en même temps de mettre les choses en perspective et ne pas conclure trop hâtivement quu0026rsquo;aujourdu0026rsquo;hui Maurice court le risque de ne pas disposer des moyens nécessaires pour soutenir la relance par manque de capacité du0026rsquo;investissement. Ce nu0026rsquo;est certainement pas le cas.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eEn revanche, le recul de lu0026rsquo;investissement privé devrait nous inquiéter au plus haut point dans le présent contexte économique. Car il ne fait quu0026rsquo;entraîner la croissance dans sa chute.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eSans doute, lu0026rsquo;investissement sera-t-il, une fois de plus en 2013, davantage le fait de lu0026rsquo;État que du secteur privé.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eToutefois, la question se pose avec les problèmes rencontrés au niveau de la mise en oeuvre des projets du0026rsquo;infrastructures publiques. Pendant combien de temps, lu0026rsquo;économie va-telle demeurer sous la perfusion du secteur public ?u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eDans une telle situation, il convient de bien planifier la relance de lu0026rsquo;investissement privé pour soulager lu0026rsquo;État, qui porte pratiquement à lui seul, depuis quelque temps déjà, le fardeau du0026rsquo;une résilience durement acquise en ces temps difficiles. La crise est non seulement technique, mais aussi, comme nous lu0026rsquo;avons dit, largement psychologique.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIl est donc très important de faire revenir la confiance. Les banques disposent de liquidités, mais le secteur privé est frileux. La baisse de lu0026rsquo;indicateur de confiance donne une idée de lu0026rsquo;état actuel du moral des entrepreneurs.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eCertains analystes trouvent dommage que lu0026rsquo;instrument monétaire nu0026rsquo;ait pas été mis à contribution pour réduire le coût de lu0026rsquo;investissement qui peut tourner autour de 15 % à Maurice.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eÀ lu0026rsquo;évidence, le Budget 2013 peut, à ce point de vue, se révéler crucial après que lu0026rsquo;instrument monétaire eu été écarté pour réduire le coût de lu0026rsquo;investissement qui, aujourdu0026rsquo;hui, avec tous les frais bancaires, dépasse les 15 %.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eDans les conditions actuelles, le gouvernement gagnerait à mettre en branle toute stratégie pouvant aider à redonner confiance aux investisseurs et à stimuler lu0026rsquo;investissement.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIl ne su0026rsquo;agit pas de suivre à la lettre la u003cemu003eShopping Listu003c/emu003e du secteur privé, mais il est important du0026rsquo;éviter toute politique qui risque du0026rsquo;affecter davantage le climat des affaires.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIl ne reste donc pas beaucoup du0026rsquo;options au ministre des Finances, à part le fait de continuer à soutenir directement et indirectement lu0026rsquo;entreprise pour protéger lu0026rsquo;emploi.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eAvec des élections municipales derrière la porte et la perspective du0026rsquo;une année 2013 sans doute tout aussi difficile sur le plan économique, le gouvernement se retrouve, en quelque sorte, le dos au mur.u003c/pu003e

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