u003cp style=text-align: justify;\u003eDe part et d’autre, les attentes étaient très grandes depuis que le ministre des Finances, Xavier Duval, a annoncé la date de la présentation du Budget 2013. Pour s’en rendre compte, il n’y avait qu’à voir la batterie de propositions pré-budgétaires qu’il a reçues des opérateurs économiques, mais aussi des différents acteurs de la société mauricienne. Sans compter les débats publics qui ont suivi cette annonce.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eÀ l’origine de ce climat : les risques d’un prolongement de la crise dans la zone Euro et les incertitudes sur l’issue des négociations aux Etats-Unis sur leu003cemu003e fiscal cliff u003c/emu003eet son impact possible sur l’environnement économique global.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eFace à ce manque de visibilité, le marché dans son ensemble s’est mis à croire que le ministre des Finances allait profiter de l’occasion qui lui était offerte avec le Budget 2013 pour éclairer la voie sur l’orientation future de l’économie mauricienne.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eMais les observateurs économiques avaient omis d’inclure, dans leurs analyses, les calculs purement politiques. Ce sont d’ailleurs ces calculs qui ont grandement influencé le contexte dans lequel s’est déroulée la présentation du Budget 2013.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eCeux qui s’attendaient à ce que le ministre dresse un tableau de l’environnement économique qui a marqué l’année 2012 et les perspectives pour 2013 au moment où il vient avec sa loi de finance devront repasser. Rien de tout ça !u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eLe Premier ministre, Navin Ramgoolam, est venu changer la donne en choisissant de proclamer la tenue des élections régionales, cette année-ci, en décembre, soit quelques semaines après le budget. Des consultations populaires qui, aux yeux de nombreux observateurs politiques, ont valeur de test pour le gouvernement à mi-chemin de son mandat.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eCe qui explique en quelque sorte que dès l’entame de son discours, au lieu d’aborder le contexte économique, Xavier Duval a choisi de répondre directement à ses adversaires.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003e‘‘…u003cemu003ein the midst of this adversity (the economic downturn), a few zealous pessimists forecast a destructive tsunami heading towards Mauritius. But unlike them we stayed prudently confident. We saw the threats and we overcame them. We saw the opportunities and we seized them. No doubt these pessimists would have let up and run awayu003c/emu003e”, a-t-il déclaré. Le ministre annonçait déjà la couleur.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIl ne manquera pas non plus de rappeler les récompenses obtenues durant l’année en cours sur le plan international, dont le relèvement de la note de Maurice sur la dette par l’agence de notation américaine Moody’s.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eLa progression du pays dans le classement, de la Banque mondiale, de l’u003cemu003eEase of Doing Business u003c/emu003eest aussi matière à satisfaction. La démarche du ministre de dresser son bilan après plus d’une année passée à la tête des Finances du pays est tout à fait justifiée même s’ils sont nombreux à avoir retenu qu’il a parfois cédé à une autosatisfaction un peu trop prononcé.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eEn revanche, Xavier Duval a oublié de dire que les projections de croissance de 4 % pour 2012 ne seront pas atteintes tout comme il n’expliquera pas non plus comment l’économie mauricienne atteindra le nouvel objectif de 4 % de croissance en 2013. Cela alors que les Européens eux-mêmes ne s’attendent pas à voir le bout du tunnel d’ici à 2014.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eVu sous cet angle, le Budget 2013 apparaît donc comme un exercice contextuel. Car même s’il avait l’option, grâce à la marge de manoeuvre dont il dispose, de prendre de la hauteur pour préparer le pays à la reprise, Xavier Duval n’a pas voulu prendre de risques avec son deuxième budget. Il s’est contenté de l’inscrire dans la continuité de son précédent budget, soit privilégiant le court terme.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003ePour preuve, il a évité soigneusement d’apporter de gros bouleversements à l’architecture économique, préférant annoncer une série de mesures fiscales populaires qui ont un parfum de campagne électorale. Pouvait-il en être autrement ?u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eIl fallait vraiment être très naïf pour penser qu’un gouvernement quel qu’il soit allait se priver de l’utilisation d’un tel levier pour mieux se mettre en scelle à la veille d’un rendez-vous avec l’électorat.u003c/pu003eu003cp style=text-align: justify;\u003eAinsi, les mesures portant sur la détaxe des téléviseurs à écran plat, des motos d’une capacité de 126 cc à 200 cc et le ticket de cinéma, l’octroi de tablettes tactiles aux étudiants de u003cemu003eForm IVu003c/emu003e, l’année prochaine, la décision d’imposer un plafond sur certains frais bancaires, la distribution d’un repas chaud aux élèves des écoles tombant dans les zones d’éducation prioritaires, entre autres, alimenteront certainement les discours lors des meetings publics dans le cadre de la campagne électorale.u003c/pu003e
La dimension politique
