u003cpu003eVingt-cinq ans se sont écoulés depuis la présentation du dernier Budget de Vishnu Lutchmeenaraidoo. Même si beaucoup du0026rsquo;eau a coulé sous les ponts, lu0026rsquo;homme, semble-t-il, nu0026rsquo;a pas changé, demeurant fidèle à ses méthodes. La campagne de Com a été lancée en marge de lu0026rsquo;annonce de la date de la présentation du Budget, tantôt il dira quu0026rsquo;il saura trouver les moyens pour financer la hausse de la pension de vieillesse pour ensuite venir émettre des doutes sur la capacité de lu0026rsquo;État de soutenir cette dépense quelques semaines plus tard, témoigne du0026rsquo;une stratégie de gestion de lu0026rsquo;opinion publique. Le coup de gueule à lu0026rsquo;égard des banques su0026rsquo;inscrit également dans cette même logique de souffler le chaud et le froid.u003c/pu003eu003cpu003eToutefois, ce genre de pratique nu0026rsquo;est pas toujours sans conséquence, surtout lorsquu0026rsquo;elle intervient dans un environnement hautement volatil. Le marché financier avait du0026rsquo;ailleurs réagi à cette phase du0026rsquo;incertitude. À la Bourse, quelques investisseurs étrangers avaient même pris leurs distances des banques suite aux remarques du ministre des Finances. Le secteur privé était également sur le qui-vive en anticipation des mesures fiscales pouvant impacter sur les décisions du0026rsquo;investir. Du0026rsquo;ailleurs, pour montrer ses appréhensions, son porte-parole, Raj Makoond, est même monté au créneau pour dire que le u0026laquo;Budget ne doit en aucune façon casser la confiance des investisseursu0026hellip;u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eMais au final, rien qui puisse mettre en rogne la population. Au contraire, Vishnu Lutchmeenaraidoo a sorti de sa manche son fameux no tax budget. Ce faisant, il vise à faire durer le plaisir, comprenez par là le feel good factor rétabli après les élections générales de décembre 2014. Ce sentiment de bien-être, voire ce retour à la confiance, pourrait se révéler un véritable catalyseur pour hisser le pays vers de nouveaux sommets à condition de le nourrir de moyens.u003c/pu003eu003cpu003eCar si dans la forme le Budget 2015-2016 a passé le test populaire u0026ndash; il ne pouvait en être autrement avec lu0026rsquo;arrivée du0026rsquo;un socialiste au Trésor public u0026ndash; en revanche, dans le fond, plusieurs questions se posent quant au pari de Vishnu Lutchmeenaraidoo à remettre lu0026rsquo;économie sur la voie du0026rsquo;une croissance supérieure à 5 % du0026rsquo;ici à une douzaine de mois.u003c/pu003eu003cpu003eAvons-nous les moyens de nos ambitions ? À première vue, oui. Mais lu0026rsquo;objectif pourrait se révéler difficile à atteindre dans le court terme. Cu0026rsquo;est bien du court terme quu0026rsquo;il su0026rsquo;agit quand on parle de franchir la barre des 5 % de croissance du0026rsquo;ici à juin 2016.u003c/pu003eu003cpu003eCertes, lu0026rsquo;investissement demeure un puissant vecteur de croissance, mais pour profiter pleinement de son potentiel, il est impératif de procéder urgemment à un exercice de déminage du terrain. Ce qui nu0026rsquo;a pas été le cas jusquu0026rsquo;ici. Du0026rsquo;où notre mauvaise réputation. Nous parlons, bien évidemment, de lu0026rsquo;incapacité légendaire des agences du0026rsquo;exécution à opérer la mise en chantier des travaux publics.u003c/pu003eu003cpu003eLe ministre aura beau être animé des meilleures intentions du monde en annonçant des dotations budgétaires à coup de dizaines de milliards de roupies pour les infrastructures, si lu0026rsquo;intendance ne suit pas, nous ne voyons pas comment lu0026rsquo;investissement public pourra jouer pleinement le rôle crucial de levier de croissance.u003c/pu003eu003cpu003eLu0026rsquo;un des défis majeurs du tandem Jugnauth-Lutchmeenaraidoo sera donc du0026rsquo;impulser un nouveau souffle aux organismes chargés de lu0026rsquo;exécution des projets du gouvernement. Ayant vu à lu0026rsquo;œuvre ces institutions qui engloutissent des milliards en termes de subventions de lu0026rsquo;état, nous craignons fort quu0026rsquo;il y ait un changement de trajectoire du jour au lendemain. À moins du0026rsquo;un miracle !u003c/pu003eu003cpu003eSu0026rsquo;agissant de lu0026rsquo;investissement privé, tout porte à croire que la sérénité retrouvée et lu0026rsquo;amélioration du climat des affaires inciteront les entrepreneurs à prendre des risques. Les premiers commentaires de la communauté des affaires à lu0026rsquo;issue de la présentation du Budget sont du0026rsquo;ailleurs très évocateurs. Reste maintenant à voir comment cela se traduit dans le concret car le ministre des Finances mise beaucoup sur le privé pour la relance. Du0026rsquo;autant plus que le budget consacré aux dépenses du0026rsquo;investissement affiche une baisse par rapport à 2014.u003c/pu003e
À l’épreuve de la réalité
