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Piqûre de rappel

u003cpu003eLu0026rsquo;Europe nu0026rsquo;est pas au bout de ses peines. La crise chypriote est venue rappeler aux dirigeants européens que la u0026laquo;u0026nbsp;stabilitéu0026nbsp;u0026raquo; durement acquise sur le plan de la crise de la dette demeure très fragile. Étant intrinsèquement liées, les économies de la zone euro peuvent basculer à nouveau dans la tourmente à la moindre étincelle.u003c/pu003eu003cpu003eCu0026rsquo;est ce qui explique le fait que les principaux décideurs du Vieux continent ont réagi promptement pour essayer de trouver des solutions à la crise chypriote bien que ce pays ne représente que 0,2 % du produit intérieur brut de la zone euro.u003c/pu003eu003cpu003eLes risques de contagion existent bel et bien même si certains politiques tentent de rassurer leurs populations déjà en proie à des mesures du0026rsquo;austérité en affirmant quu0026rsquo;il nu0026rsquo;y a aucun risque que cette crise ne su0026rsquo;étende en dehors de lu0026rsquo;île. Un sentiment que les marchés financiers ne semblent guère partager.u003c/pu003eu003cpu003eBien que nous puissions souhaiter que les places financières se soient trompées et que les politiques ont raison de minimiser lu0026rsquo;impact de cette crise chypriote, nous ne pouvons, toutefois, occulter le fait que le semblant du0026rsquo;apaisement dans la zone euro a pris un sale coup.u003c/pu003eu003cpu003eAu point que même chez nous, le ministre des Finances, Xavier Duval, est venu rappeler, la semaine dernière, que nous vivons aujourdu0026rsquo;hui dans un monde à deux vitesses. Avec du0026rsquo;un côté, lu0026rsquo;Europe qui continue de souffrir du0026rsquo;une grande morosité et, de lu0026rsquo;autre, lu0026rsquo;Afrique, lu0026rsquo;Asie et les pays émergents qui connaissent une meilleure croissance.u003c/pu003eu003cpu003eDans une situation où nos principaux marchés connaîtront une croissance se situant entre 0 et 1 %, cette année-ci, le ministre des Finances su0026rsquo;est vu dans lu0026rsquo;obligation de lancer un appel à la prudence à nos opérateurs économiques tout en invitant la population à se retrousser les manches et à continuer le travail.u003c/pu003eu003cpu003eFace à lu0026rsquo;émergence de ces craintes et avec la reprise de lu0026rsquo;économie mondiale attendue désormais pour 2014, Xavier Duval donne lu0026rsquo;impression de vouloir mettre toutes les chances de son côté sur le plan de la croissance (Lire plus loin).u003c/pu003eu003cpu003eDans sa démarche, il cherche à avoir une plus grande participation de la Banque de Maurice à travers le levier de la politique monétaire. Une tentative qui ne manquera pas de relancer le bras de fer qui lu0026rsquo;a opposé au Gouverneur de la Banque centrale, lu0026rsquo;année dernière, sur le taux de change.u003c/pu003eu003cpu003eMais en même temps, il est important de souligner que Maurice nu0026rsquo;est pas le seul pays à se retrouver dans une situation où le Trésor public se tourne vers la Banque centrale pour soutenir la croissance.u003c/pu003eu003cpu003eEn Angleterre, George Osborne, le chancelier de lu0026rsquo;échiquier, a annoncé la modification du mandat de la Bank of England. Lu0026rsquo;idée est de permettre le recours à des u0026laquo;u0026nbsp;instruments monétaires non-conventionnels pour soutenir lu0026rsquo;économieu0026nbsp;u0026raquo;, rapportent les journaux britanniques dans le sillage de la présentation du Budget, la semaine dernière.u003c/pu003eu003cpu003eXavier Duval donne également lu0026rsquo;impression du0026rsquo;épouser lu0026rsquo;école de pensée de Monsieur Osborne qui croit quu0026rsquo;une u0026laquo;u0026nbsp;inflation basse et stable est une condition nécessaire, mais pas suffisante de la prospéritéu0026nbsp;u0026raquo;. Rundheersing Bheenick qui dit son intention de défendre u0026laquo;u0026nbsp;contre vents et maréesu0026nbsp;u0026raquo; lu0026rsquo;indépendance de lu0026rsquo;institution quu0026rsquo;il dirige nu0026rsquo;est certainement pas sur la même longueur du0026rsquo;onde.u003c/pu003eu003cpu003eEn revanche, il est plus probable de le voir su0026rsquo;aligner sur la position de lu0026rsquo;économiste en chef de la Banque du0026rsquo;Angleterre, Spencer Dale. Ce dernier estime quu0026rsquo;il est dangereux de demander à la Bank of England de changer son fusil du0026rsquo;épaule, soit de passer du ciblage de lu0026rsquo;inflation à celui de la croissance.u003c/pu003eu003cpu003eCe débat, un vrai, su0026rsquo;il a lieu à Maurice devrait nous aider à identifier la méthode appropriée à notre structure économique. En attendant que le Trésor public et la Banque de Maurice arrivent à accorder leurs violons sur la relance de lu0026rsquo;économie, il est impératif dans la conjoncture actuelle de pouvoir offrir une certaine stabilité aux opérateurs économiques qui nu0026rsquo;en demandent pas tant, afin de poursuivre sur la voie de la diversification. Du0026rsquo;autant plus que Statistics Mauritius a revu ses prévisions de croissance à la baisse pour cette année.u003c/pu003eu003cpu003eFaute du0026rsquo;une réelle coordination entre ces deux institutions clefs, cu0026rsquo;est lu0026rsquo;économie qui en pâtira avec les risques du0026rsquo;un retour à la morosité.u003c/pu003e

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