Business Magazine

À quel prix ?

u003cpu003eDevrons-nous arrêter la construction de routes et le développement, et recouvrir le pays de forêtsu0026nbsp;? Cette boutade du Premier ministre, Navin Ramgoolam, à lu0026rsquo;adresse de lu0026rsquo;Opposition parlementaire témoigne du niveau des débats entre politiques dans le sillage des inondations meurtrières qui ont coûté la vie à 11 de nos compatriotes, le 30 mars dernier.u003c/pu003eu003cpu003eSi cu0026rsquo;est à cela que se résumeront les échanges au sein de la classe politique locale, alors nous avons de quoi nous faire du souci pour lu0026rsquo;avenir du pays. Il est clair aujourdu0026rsquo;hui que le temps des catastrophes naturelles est venu.u003c/pu003eu003cpu003eAu lieu de rehausser les débats afin de situer les responsabilités et trouver des solutions pour éviter que de tels drames ne se reproduisent pas sur notre sol, nos politiciens ont réussi à réduire une question aussi importante à une simple querelle politicienne.u003c/pu003eu003cpu003eCertes, lu0026rsquo;Opposition est dans son rôle lorsquu0026rsquo;elle réclame des comptes tout comme le gouvernement a tout aussi le droit de se défendre lorsquu0026rsquo;il est attaqué. Cu0026rsquo;est le jeu de la démocratie. Mais de grâce, épargnez-nous les échanges au ras des pâquerettes qui ne font pas honneur aux fonctions que vous occupezu0026nbsp;!u003c/pu003eu003cpu003ePersonne ne souhaite lu0026rsquo;arrêt du développement et du progrès. Bien au contraire, la population attend plus que jamais de voir se réaliser ce rêve quu0026rsquo;on lui fait miroiter, à savoir un revenu par tête du0026rsquo;habitant de $ 20 000 du0026rsquo;ici à 2020.u003c/pu003eu003cpu003eAtteindre cet objectif présuppose également quu0026rsquo;il nu0026rsquo;y aura plus une île Maurice à deux vitesses car tous les citoyens seront logés à la même enseigne avec une meilleure répartition de la richesse nationale.u003c/pu003eu003cpu003eMais en attendant de vivre le conte de fées du0026rsquo;une croissance inclusive, les événements tragiques du week-end pascal nous poussent à poser la question suivante à nos dirigeantsu0026nbsp;: le développement, oui, mais à quel prixu0026nbsp;?u003c/pu003eu003cpu003eJusquu0026rsquo;ici, après avoir écouté les explications des autorités responsables u0026ndash; à défaut de pouvoir dire compétentes u0026ndash;, sur les causes de ces inondations, il serait tout à fait normal de comprendre que chaque goutte de pluie qui tombe sur la capitale crée une psychose chez ceux qui su0026rsquo;y trouvent. Comme cela a été le cas vendredi dernier, après que bon nombre de nos compatriotes se soient échangé les prévisions de la BBC.u003c/pu003eu003cpu003eCar quu0026rsquo;on le veuille ou non, personne nu0026rsquo;est venu dire à la population non seulement ce qui su0026rsquo;est passé, mais encore moins ce qui sera entrepris pour faire face au phénomène du changement climatique qui, semble-t-il, est le principal accusé dans cette affaire. Mis à part le fait quu0026rsquo;on a essayé de nous faire comprendre quu0026rsquo;un gouvernement a investi plus que son prédécesseur dans le système du0026rsquo;évacuation du0026rsquo;eau avec les résultats que nous connaissonsu0026nbsp;!u003c/pu003eu003cpu003ePourtant, le problème de changement climatique nu0026rsquo;est pas nouveau. Cu0026rsquo;est un danger permanent auquel nous sommes confrontés. Nous ne pouvons ne pas être au courant, ayant accueilli en 2005 le sommet des petits Etats insulaires en développement. Un événement planétaire qui nous a permis de toucher du doigt les défis qui guettent les petits Etats insulaires.u003c/pu003eu003cpu003eNous avons eu également à faire face à des situations extrêmes en mars 2008, avec les inondations qui ont causé des pertes de vies humaines et, plus récemment, en février, Port-Louis était la proie des eaux. Ce nu0026rsquo;est pas comme si nous venons de découvrir le phénomène de changement climatique et les risques qui y sont associés.u003c/pu003eu003cpu003eDepuis le temps que nous entendons parler de Maurice île Durable. Un projet qui devrait, au dire de ses concepteurs, révolutionner notre façon de vivre. Il nu0026rsquo;empêche, en 2013, nous nu0026rsquo;avons toujours pas vu la feuille de route qui nous mènera justement vers cette île durable.u003c/pu003eu003cpu003ePire, il est de plus en plus question de recourir à lu0026rsquo;énergie fossile u0026ndash; le charbon plus particulièrement u0026ndash;, pour répondre à la demande énergétique. Loin de nous lu0026rsquo;intention de vouloir participer au débat sur la couleur du charbon, nu0026rsquo;étant pas spécialiste dans le domaine, mais, en revanche, nous aimerions être éclairés sur les moyens qui seront mis en œuvre pour nous aider à faire face aux changements climatiques, même su0026rsquo;il existe toujours cette possibilité de transformer le pays en forêt.u003c/pu003eu003cpu003eLa société civile, qui très souvent effectue des constructions à peu près nu0026rsquo;importe comment et nu0026rsquo;importe où, au mépris des risques, doit également assumer ses responsabilités. Tout comme lu0026rsquo;on su0026rsquo;attend à ce que lu0026rsquo;entreprise privée ne se limite pas à raisonner uniquement en termes de u0026laquo;u0026nbsp;bottom lineu0026nbsp;u0026raquo; en prenant conscience du danger des catastrophes naturelles et de leur coût économique. Il y a urgenceu0026nbsp;! Agir maintenant coûtera certainement moins cher demainu0026nbsp;!u003c/pu003e

Exit mobile version